Parcours. Connue comme maquilleuse professionnelle, Tess, fondatrice de Tess Make Up, est aussi entrepreneuse, influenceuse digitale et jeune maman. Bref, elle ne s’arrête jamais et vient de cofonder sa nouvelle marque de maillots de bain, AYANA SWIM. Rencontre. – Texte Karollyne Hubert

L’art du Make-up

Née à Cayenne, Tess s’installe à Paris après l’obtention de son bac littéraire. Elle poursuit ses études à Paris-Descartes avec une licence de Droit et, sans tarder, bifurque vers un cursus en langue à l’Institut Catholique de Paris. Malgré ce changement de parcours, Tess ne trouve pas son bonheur :
« Je n’étais pas épanouie, je n’arrivais pas à m’adapter à cette nouvelle vie ». Ainsi, elle décide de rentrer en Guyane et continuer ses études en LEA Anglais-Portugais.

C’est seulement en 2011 qu’elle finit par trouver sa voie : le make-up. Quelques mois plus tard, elle repart à Paris pour l’école de beauté et de luxe Élysées Marbeuf. « Après cette formation, j’ai étudié à Make Up For Ever pendant une année. J’ai eu des stages en télé, en boutique et même en théâtre », explique-t-elle. Tess a maquillé plusieurs artistes comme Fanny J, pour le clip « Aucune larme » ; Stony dans le clip «  No joke » ; et a également collaboré avec des artistes comme Bamby, Lorenz, Kassav et Booba.

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Influenceuse et Business Woman

Comme influenceuse, c’est à travers l’émission de télé « Beauty Match » sur TFX, qu’elle commence à gagner du terrain en tant qu’influenceuse digitale. « J’ai participé à cette émission en 2017. On était trois femmes avec des styles très différents, et des personnes étaient invitées à se relooker avec nous durant une semaine. Grâce à cela, j’ai gagné beaucoup d’abonnées sur Instagram, et depuis j’ai commencé à proposer plus de contenus sur les réseaux sociaux. » Aujourd’hui, Tess a plus de 100k followers sur son profil Instagram, en plus d’avoir une grande communauté sur toutes les plateformes, dont Youtube, où elle partage des tutoriels de maquillage, des vidéos lifestyle et des vidéos de relooking.

Avec ses diverses casquettes, la jeune maman peine à concilier travail et foyer. « C’est difficile, mais on peut y arriver ! Il est vrai que parfois je suis en burn out, et qu’il y a des choses que je ne peux pas me permettre de faire quand mon fils est à la maison, comme mes vidéos de maquillage ou les appels visio avec mes collaborateurs… Néanmoins, je ne baisse jamais les bras. Il faut toujours bien travailler son agenda — bien en avance — et savoir hiérarchiser ses tâches. Je suis encore en apprentissage (rires), mais gardons espoir », avoue-t-elle.

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Entre sensibilité écologique et diversité locale

Pour sa marque Tess Cosmetics, créée en 2015, après avoir travaillé durement avec des laboratoires, elle élabore avec ses collaborateurs des produits adaptés pour tout type de peau. Elle ne met pas de côté les tendances, les mélanges et les styles du 973, qui sont toujours dans le sillage de la marque depuis sa création.

Comme une vraie business woman, elle gère aujourd’hui toutes les tâches de son entreprise comme le management, la communication, le marketing, mais également la recherche de produits, de fournisseurs et de fabricants. « Pour Tess Cosmetics, au début, j’ai eu un coup de main d’un ami, Erwan Bonheur, qui a pu gérer pendant un an la communication de la marque. Depuis, je fais tout toute seule. Cela n’a pas toujours été évident, mais à force, j’ai fini par m’habituer », confie-t-elle.

Néanmoins, pour sa nouvelle marque de maillots de bain, AYANA SWIM, qu’elle cofonde avec sa meilleure amie, Élodie Loupec, les choses sont un peu différentes. « Avec Élodie, on se partage à peu près les mêmes tâches. On choisit tout ensemble, de A à Z. Je précise bien cela, car c’est grâce à notre esprit d’équipe que les choses avancent rapidement et que j’ai le temps de continuer mes autres activités. » La marque, qui vient d’être inaugurée cet été, partage des valeurs locales et s’engage à respecter l’environnement.

« Nous pensons également à toutes les formes de morphologies durant la conception de nos designs, pour que toutes les femmes puissent se sentir à l’aise et belles avec leur corps. »

« En tant que Guyanaises, nous gardons toujours un œil sur les tendances locales, afin de vraiment valoriser notre diversité. Nous pensons également à toutes les formes de morphologies durant la conception de nos designs, pour que toutes les femmes puissent se sentir à l’aise et belles avec leur corps. Cela en va de même pour notre éthique écoresponsable. Nous utilisons le tissu Repreve, qui est fabriqué à partir de paillettes et bouteilles en plastique, dans différents modèles. »

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