Santé Publique. Le Covid truck est utilisé par l’association à des fins de dépistage dans les quartiers informels. Accompagné d’une tente de vaccination et d’un stand d’ouverture de droits à l’assurance maladie, le petit camion continue de tracer sa route vers la santé pour tous. – Texte Adeline Louault

Depuis octobre 2021, la Croix-Rouge française est au volant du Covid truck. Véritable emblème de la lutte contre l’épidémie, le véhicule utilitaire lancé par l’Agence Régionale de Santé de Guyane fin 2020, en partenariat avec le concessionnaire Somasco, continue ses activités de dépistage sur des événements sportifs et culturels ponctuels mais intervient désormais majoritairement dans les quartiers précaires.

Qu’est-ce qui a décidé ce changement de vitesse ? « Au sein de la Croix-Rouge, nous avons eu une grosse période de creux en septembre sur les 5 sites de vaccination que nous avions mis en place », raconte Noémie Lavaud, coordinatrice Urgence Covid-19. « On s’est alors dit qu’il fallait être plus mobile, faire davantage de sensibilisation et surtout proposer du dépistage pour freiner les contaminations. Le Covid truck de l’ARS était le dispositif adéquat pour répondre à ces nouveaux enjeux. » 

« En parallèle du dépistage, nous installons une tente de vaccination ainsi qu’un stand pour l’ouverture des droits à l’assurance maladie car nous avons constaté que beaucoup de personnes n’avaient pas de couverture santé. »

Pas question pour autant de se présenter dans un quartier sans y avoir été autorisé. Depuis quelques mois, l’équipe Covid de la Croix-Rouge explore de nouveaux lieux dits précaires pour justement nouer des contacts, via des maraudes, avec les associations et les chefs coutumiers. L’objectif est de sonder les besoins en dépistage mais aussi en vaccination car la Croix-Rouge mutualise les dispositifs. 

Une visite, trois dispositifs

« En parallèle du dépistage opéré par le Covid truck, nous installons une tente de vaccination ainsi qu’un stand pour l’ouverture des droits à l’assurance maladie car nous avons constaté que beaucoup de personnes, ne sachant pas quelles démarches effectuer, n’avaient pas de couverture santé », poursuit Noémie Lavaud.

24 h avant la visite prévue, même si le comité de quartier a informé la population de la visite du Covid truck, deux ou trois membres de la Croix-Rouge viennent effectuer des maraudes d’information. C’est aussi l’occasion de distribuer des kits de masques.

« Les habitants sont réceptifs, voire demandeurs pour certains, car trop d’informations contradictoires circulent sur les réseaux sociaux. Ils ont beaucoup de questions à poser. »

Tout est organisé pour que l’accueil de la Croix-Rouge se fasse dans de bonnes conditions. Et les efforts paient. « Les habitants sont réceptifs, voire demandeurs pour certains, car trop d’informations contradictoires circulent sur les réseaux sociaux. Ils ont beaucoup de questions à poser. Nos visites ont permis de relancer la vaccination, notamment en janvier, au plus fort de la dernière vague. »

Durant le premier mois de l’année, 443 personnes ont été vaccinées grâce au dispositif Croix-Rouge, contre 323 en décembre. Le dépistage a connu un sursaut lui aussi avec 908 personnes testées en janvier contre 243 en décembre. « Il nous est arrivé de faire jusqu’à 115 tests par demi-journée ! » 

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Des tournées quotidiennes

Infirmiers-ières, médiateurs-trices, secrétaires… en tout, c’est une quinzaine de personnes déployées par la Croix-Rouge pour ces opérations de dépistage et de vaccination autour du Covid truck.

L’équipe est polyvalente et tourne sur les trois pôles. Un jour à Saint-Elie, un autre dans la Cité Arc-en-Ciel à Rémire-Montjoly, un autre encore à Sainte-Rose de Lima sur la commune de Matoury, le véhicule Peugeot roule quotidiennement sur les secteurs de la CACL (Communauté d’Agglomération du Centre Littoral) et de la CCS (Communauté de Communes des Savanes). « On essaie d’instaurer un rythme de visite mensuel ou bimensuel pour chaque quartier. Cela permet de simplifier le circuit mais aussi, et c’est primordial, de fidéliser les populations. » 

« On essaie d’instaurer un rythme de visite mensuel ou bimensuel pour chaque quartier. Cela permet de simplifier le circuit mais aussi, et c’est primordial, de fidéliser les populations. » 

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