Bientôt une bioéconomie martiniquaise basée sur les plantes locales ? 

PARM Martinique. Véritable hub de R&D, le PARM vise l’accélération de la bioéconomie avec les plantes.

Au sein de notre territoire, le marché des produits à base d’extraits de plantes est en croissance continue depuis une quinzaine d’années dans les secteurs des compléments alimentaires, de l’ingrédient cosmétique et du marché des biocides. Parmi les milliers de plantes recensées en Martinique, 70 ont un fort intérêt de développement sur le court et le moyen terme.

« Parmi les milliers de plantes recensées en Martinique, 70 ont un fort intérêt de développement sur le court et le moyen terme. »

Afin de valoriser les potentialités des plantes aromatiques et médicinales (PAM) de Martinique, le Pôle Agroressources et de Recherche de Martinique (PARM) impulse des projets de recherche et développement favorisant le développement d’activités pour ainsi booster l’innovation des entreprises du secteur de l’agro-transformation, deuxième secteur économique le plus dynamique du territoire.

Des perspectives prometteuses avec le programme PAMVAL

Les résultats du programme PAMVAL (Programme de valorisation d’une sélection de PAM de Martinique) conduit par le PARM en collaboration avec trois universités partenaires (Université Paris Descartes, Université Nice Sophia Antipolis et Université des Antilles), la chambre d’agriculture de Martinique et le Parc Naturel Régional Martinique (PNRM) sont nombreux et très prometteurs en termes de valorisation.

L’étude des composés et molécules bioactives des 24 plantes sélectionnées a été réalisée, et valide leur potentiel sur sept axes de valorisation pour impulser l’innovation et concrétiser des retombées économiques. Ainsi, les travaux débouchent sur des axes de développement innovants. On peut citer les compléments alimentaires, le marché alimentaire (produits avec allégation nutritionnelles ou de santé), les cosmétiques, les phytomédicaments, la parfumerie, l’anti-moustique, les condiments conservateurs ou encore les produits d’hygiène.

À titre d’illustration, les retombées du programme PAMVAL à ce jour sont notamment :

• Des fiches récapitulatives des résultats d’activités biologiques et de la composition chimique des extraits des 24 plantes étudiées ;

• Un brevet déposé concernant l’activité innovante d’une des plantes du programme contre des souches résistantes de Staphylococcus aureus ;

• Une quinzaine de publications scientifiques dans des revues scientifiques ;

• Une plateforme d’éco-extraction installée au PARM pour réaliser des extraits et essences de plantes aromatiques et médicinales.

Ces nouvelles connaissances avec l’opportunité des technologies d’éco-extraction sont un levier important pour la réussite de projets innovants avec les plantes étudiées.

Un dispositif de dynamisation du transfert de technologie vers les entreprises (TPE /PME) a été déployé depuis 2017 à l’appui d’une plateforme d’éco-extraction implantée au PARM. Dix projets d’entreprises ont déjà été accompagnés au sein du dispositif de transfert de technologie vers des productions innovantes avec le soutien financier de la CTM, du MESR et du MOM. Un premier bilan permet d’observer une dynamique d’activités nouvelles avec création de valeur ajoutée sur le territoire. Des freins techniques, technologiques, d’approvisionnement mais aussi réglementaires et normatifs sont encore à lever pour amplifier ces retombées.

De nouveaux compléments alimentaires contre le diabète

Avec 7,4 % de la population martiniquaise diabétique, cette maladie est un enjeu majeur de santé publique. En ce sens, le PARM poursuit le Programme PAMDIAVAL (Etude du potentiel antidiabétique de plantes) qui vise à étudier la qualité d’extraits de PAM à visée antidiabétique. Il s’agit d’établir leur potentiel dans la lutte contre le diabète pour concevoir un complément alimentaire élaboré à base d’extraits de ces plantes sous de nouvelles formes, facilitant ainsi leur consommation (gélules, comprimés, boissons, ampoules, tisanes).

Vers un avenir alimentaire de l’atoumo et de la brisée

Développé par le PARM, “N’FooD’Ingrédient” de Martinique consiste en une étude de faisabilité pour favoriser la mise en marché d’ingrédients alimentaires à base de deux plantes couramment utilisées : l’atoumo et la brisée.

Le PARM élabore des dossiers scientifiques en collaboration avec un laboratoire partenaire et une expertise juridique pour soumettre un dossier « nouvel aliment » à la commission européenne afin de faire reconnaître ces deux plantes en tant que nouvel ingrédient qui peut être utilisé pour de la transformation alimentaire par les entreprises du territoire. Ils ont pour objectif finalisé de mettre à la disposition de la population ces plantes dont les actions thérapeutiques sont démontrées scientifiquement.

“Plantez-Santé”, le nouveau temps fort hebdomadaire

Pour valoriser les potentialités des plantes aromatiques et médicinales de Martinique et inciter à l’innovation, le PARM lance un rendez-vous hebdomadaire avec le magazine “Plantez-Santé”. Véritable source de données scientifiques issues des résultats du programme de recherche PAMVAL, il vise à faire découvrir ou redécouvrir le potentiel d’une sélection de quinze PAM de Martinique.

À travers quinze émissions, diffusées sur Martinique La 1ère et accessibles en replay, les pistes d’innovation et de valorisation économique que présentent les PAM de Martinique sont mises en avant. Chaque semaine, les ingénieurs du PARM mettent à l’honneur une plante de la pharmacopée traditionnelle, son profil biologique, les axes de valorisation et un focus sera fait sur les divers champs d’application possibles.