Cap Créole, plus qu’un produit de la mer 

Agroalimentaire. Spécialiste de la transformation de produits à base de poisson, l’enseigne s’étend en Martinique. Son Directeur général, Benjamin Aubery, revient sur l’histoire d’une entreprise qui mise sur le local depuis plus de 25 ans. – Texte Yva Gelin

Comment est né Cap Créole ?

Benjamin Aubery, Directeur Général : C’est Olivier Berhault qui a créé Cap Créole en 1996. Amateur de pêche, il débute son activité dans son garage où il installe un fumoir et commence à fumer du poisson qu’il vend aux restaurateurs du coin. C’est avec un ami, et un peu plus tard son frère, que se concrétise le projet qui devient une entreprise familiale avec un savoir-faire traditionnel.

Quelles sont vos ambitions pour Cap Créole en Martinique ? 

Avec une demande croissante des consommateurs martiniquais, l’île sœur est un axe de développement essentiel, mais aussi un moyen d’accéder à la ressource de poisson frais, et donc d’accroître notre production en circuit court.

Nous travaillons depuis 2 ans sur ce projet. C’est un investissement conséquent et ambitieux qui permettra l’embauche et la formation d’ici la fin de l’année d’une vingtaine de collaborateurs dans ce métier de la transformation des produits de la pêche. Nous avons déjà 6 collaborateurs au sein de l’entreprise, dirigée par un jeune Martiniquais expatrié au Canada pendant plusieurs années et qui a choisi de revenir s’investir pour son île.

Entre-temps, ce chantier mobilise une dizaine d’entreprises martiniquaises, tous les jours, depuis plus d’un an. Aussi, l’accueil de ce projet par les services de la CTM, de l’État, du Comité des pêches et de nos partenaires bancaires participe grandement à l’accomplissement de cette aventure.

« Grâce à la notoriété acquise par notre marque, nous commercialisons aussi les produits de petits producteurs pour les mettre en valeur. »

Comment s’organise la production de Cap Créole ?

Nos produits phares sont le poisson fumé et les rillettes de poisson que nous commercialisons surtout dans les grandes et moyennes surfaces. Parallèlement nous avons créé des boutiques afin d’y proposer des produits plus exclusifs. Le retour direct de nos clients sur les nouveaux produits nous guide et nous permet d’affiner les recettes. Nous souhaitons conserver cette proximité et cette complicité avec nos clients.

Dans les recettes proposées il y a le marlin au citron et aux épices locales. La dernière création en date est le cake au marlin fumé et au fruit de la passion. Nous avons aussi développé une gamme de steaks de poisson congelés. Composés exclusivement de filets, les steaks de thon, thazard, marlin et dorade sont sans additifs et n’ont ni sel ni poivre : il n’y a que du poisson.

Aussi, grâce à la notoriété acquise par notre marque, nous commercialisons aussi les produits de petits producteurs pour les mettre en valeur.

Y aura-t-il des boutiques en Martinique aussi ?

Toujours en phase de chantier, la partie laboratoire de transformation sera opérationnelle d’ici le mois de juin, avec un outil de production respectueux de l’environnement, respectant les normes alimentaires les plus strictes et permettant à nos collaborateurs de travailler dans les meilleures conditions.

Nous avons déjà pu ouvrir une boutique avec un laboratoire traiteur attenant, nous permettant de nous fournir auprès de plusieurs pêcheurs locaux depuis le mois d’octobre et d’offrir aux Martiniquais l’intégralité de la gamme Cap Créole, dans notre boutique située à la Z.I la Jambette.

« Nous valorisons le local, nous restons exigeants et, de concert avec les pêcheurs, le poisson arrive dans des conditions de conservation optimales, avec une traçabilité pointue. »

L’origine des aliments est-il un critère de choix aujourd’hui ? Comment s’organise votre approvisionnement en poisson ?

40 % est du poisson local acheté auprès des pêcheurs. Évidemment, nous aimerions que ce soit plus, mais la réalité est que la pêche n’est pas une activité aux résultats constants. Nous sommes aussi dépendants des saisons. Pendant la saison touristique, les pêcheurs sont plus sollicités par les restaurateurs, puis quand cette demande est en baisse, nous sommes là pour absorber les surplus de pêche.

En Guadeloupe, nous travaillons principalement avec une vingtaine de pêcheurs et mareyeurs. Nous valorisons le local, nous restons exigeants et, de concert avec les pêcheurs, le poisson arrive dans des conditions de conservation optimales, avec une traçabilité pointue. Nous entretenons d’étroites relations avec le Comité des pêches afin de contribuer à la structuration de la filière pêche. Le reste de nos poissons sont pêchés en Atlantique ou dans le Pacifique et sélectionnés avec soin par un professionnel du métier.

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