Depuis le lycée, Katia Rochefort poursuit un rêve : faire de l'agro-transformation un levier de valorisation de la production locale (Photo Jean-Albert Coopmann)
Mariée et mère épanouie de deux garçons, Katia Rochefort a pris ses rêves pour des réalités et elle a eu raison. Scientifique, directrice du PARM, elle encourage les hommes et les femmes à rêver et passer de la paillasse de laboratoire aux rayons de supermarchés et aux étals d’épicerie fine. – Texte Anne-Sophie Malot
1975
Rencontre de Pauline Nogard au sein de son atelier de fabrication ELLA à Sainte-Marie. Quelques minutes suffisent à Katia pour qu’une idée très précise envahisse son esprit : celle de la transformation des produits du terroir.
Pauline Nogard, figure emblématique de l’île, fabriquait des pots de confiture, des farines de légumes et autres préparations très remarquables à l’époque. Impressionnée par la passion qui animait cette pionnière reconnue en matière de transformation des fruits et légumes péyi, Katia Rochefort décide alors de s’orienter vers des classes scientifiques avec des milliers de projets en tête.
1986
À Bordeaux depuis 1981, elle suit un parcours de chimie à l’Université de Bordeaux et intègre l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Bordeaux pour trois années de formation. À l’issue de cette première phase, la jeune ingénieure chimiste est ensuite admise à l’institut polytechnique de Toulouse pour y compléter son parcours avec un DEA spécialité Valorisation des Agroressources.
Loin de Sainte-Marie et de l’atelier de Pauline Nogard, la jeune femme se donne les moyens de concrétiser son intuition et son ambition.
1987
Katia n’a pas perdu de temps pour la simple et bonne raison qu’elle a envie de se lancer rapidement dans le monde professionnel, et surtout de mettre ses compétences acquises au profit de son île natale à laquelle elle est très attachée. La voici donc de retour en Martinique.
En tant qu’ingénieure en recherche et développement, elle contribue en équipe à la mise en œuvre de procédés industriels innovants au sein d’une filiale d’un groupe industriel du territoire, et plus particulièrement dans le cadre de la valorisation du sucre de canne.
Jeune femme passionnée par la transformation des produits péyi et amoureuse de son île, Katia sait où elle va. Sa vie professionnelle est un terrain de jeu où le challenge nourrit sa motivation.
2000
Alors qu’elle a intégré une coopérative d’intérêt collectif agricole bananière de Martinique en tant qu’ingénieure chargée de développement, elle accompagne de nombreux projets, développe des compétences transverses notamment dans la gestion des financements.
Katia découvre surtout le monde agricole. Avec la prise de conscience des enjeux socio-économiques très spécifiques de notre agriculture, “empreinte de forts déséquilibres”, c’est sa trajectoire professionnelle qui se trouve transformée. Elle rejoint ainsi le conseil régional de Martinique en tant qu’ingénieure chargée de mission.
Elle assure le lancement opérationnel des activités du pôle agroalimentaire, de la constitution administrative et juridique de la structure du Pôle Agroressources et de Recherche de Martinique (PARM), à la mise en place des partenariats avec le secteur agroalimentaire, l’élaboration de cahiers des charges d’équipements techniques des laboratoires, en passant par la préparation des premiers programmes d’activités ou la mise en place de l’équipe opérationnelle.
2003
La suite est logique, elle devient directrice du PARM et concrétise encore un peu plus le rôle qu’elle tient à jouer à l’échelle du secteur et du territoire. Depuis, son quotidien est riche de missions diverses et variées. Elle apprécie en particulier l’accompagnement de projets d’entreprises et filières du territoire contributifs à la dynamique économique de la Martinique.
Derrière la chimie, les techniques, les outils, ce sont bien les femmes et les hommes, qui transforment le territoire à la force de leurs rêves et de leur vision.
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