Au fil des décennies, l’UFM, Union des Femmes de Martinique, s’est professionnalisée tout en conservant son âme militante.

Depuis 1944

Droit de vote, santé et éducation des enfants tels sont les premiers combats des fondatrices de l’association féministe de loi 1901. À l’époque, Jane Léro en tête, Yvette Guitteaud-Mauvois, Rosette Eugène, Désirée Maurice Huygues-Beaufond et Eudora Montredon-Clovis créent l’UFM, en juin 1944, dans un contexte où les femmes après la Libération – ayant exercé des métiers durant la 2nde Guerre Mondiale – aspirent à de nouvelles responsabilités. Leur mission : œuvrer pour l’émancipation et la défense les droits des femmes en Martinique.

Après les droits liés à la contraception et l’avortement, à compter de 1997, l’UFM mène un nouveau combat : éliminer les violences faites aux femmes. En 2000 en Martinique, l’UFM initie la première campagne de communication sur les violences faites aux femmes, l’Espace d’Écoute et d’Information et le premier centre d’hébergement.

Après les droits liés à la contraception et l’avortement, à compter de 1997, l’UFM mène un nouveau combat : éliminer les violences faites aux femmes.

En faveur de l’égalité

En 2004, l’UFM s’empare de la question du sexisme au quotidien et s’attache à valoriser le rôle des femmes dans l’histoire martiniquaise (matrimoine) et l’approche de genre dans nos politiques locales. En 2019, elle ouvre un Centre de ressources du nom de la militante étatsunienne, Angela Davis, invitée pour les 75 ans de l’association. Cet espace promeut les initiatives citoyennes en faveur d’une culture de l’égalité. Il vient également en appui aux associations et organisations de femmes.

78 ans plus tard, la vigilance et le combat restent de rigueur pour les militantes d’aujourd’hui, les membres du Bureau, Rita Bonheur, la présidente, Marie-Josèphe Hardy-Dessources Sellaye, Martie-Christine Vartel, Gisèle Dérigent et les adhérentes qui veulent voir émerger une société égalitaire, éradiquer les discriminations fondées sur le genre.

L’UFM en pratique

Aujourd’hui l’UFM compte une douzaine de salariées et s’est dotée de trois pôles.

  • Le pôle Accueil et accompagnement s’adresse à toutes les femmes de 18 ans et plus qui rencontrent des difficultés ou sont victimes de violences (dans le couple, au travail, dans leur famille…).

Il reçoit les femmes à Fort-de-France et organise des permanences délocalisées pour rendre ses services plus accessibles sur l’ensemble du territoire (Sud, Nord Caraïbe et Atlantique) en partenariat avec les communautés d’agglomération et les municipalités. 

  • Le pôle Formation-Prévention est dédié à la sensibilisation ou au développement de compétences des salarié.es et des scolaires sur les questions des violences faites aux femmes, des violences sexistes et sexuelles, des cyberviolences et de l’égalité femme-homme. 
  • Le pôle Actions de sensibilisation mène des actions militantes afin d’interpeller le grand public. Il vise à provoquer un changement effectif et pérenne des mentalités dans la société, en faveur de l’émancipation des femmes et de l’égalité de genre.

Depuis 2020, l’UFM constate l’augmentation de la vulnérabilité des femmes sur le plan psychologique, économique, administratif et social.

La crise sanitaire et sociale fragilise d’abord les femmes

En 2021, l’UFM enregistrait une augmentation de 30 % de prises de contacts par rapport à 2020. Un tiers concernait des problèmes de violences conjugales. Si les intervenantes sociales observent une tendance à l’augmentation des conflits conjugaux, dans le cas de violences dans le couple, les femmes identifient plus précocement les signaux d’alerte évitant la mise en place d’un cycle de violences, les phénomènes d’emprise ou de domination. C’est le signe que les efforts déployés collectivement portent leurs fruits !

La crise sanitaire et sociale précarise d’abord les femmes. Depuis 2020, l’UFM constate l’augmentation de la vulnérabilité des femmes sur le plan psychologique, économique, administratif et social. L’accès à l’emploi est plus difficile. Elles sont davantage concernées par les mesures de mises en chômage partiel et de licenciements. 

L’accès aux droits se complique depuis l’application du télétravail des services publics, notamment les services sociaux tels que la CAF et la Sécurité sociale, voire les banques dans certains cas, très difficilement joignables. En outre, face au développement des services en ligne, certaines sont démunies. À cela, s’ajoutent les mouvements de grève des transports publics et les coupures d’eau intempestives qui perturbent leur quotidien et freinent leurs démarches…

Pour plus d’informations www.uniondesfemmesmartinique.com