Ils sont les deux premiers jeunes en mission de service civique pour la promotion du pass culture et font des émules dans l’Hexagone. Présentations. Texte Yva Gelin

Une fille, un garçon. Elle, est à l’heure, lui, en retard. Elle, est tout de blanc vêtu, lui, a cette dégaine des gens qui pensent pratique simple et efficace. Céline, 22 ans, est en double licence de sciences politiques et sciences sociales et tout comme Steve qui lui a 24 ans et détient un Bac économiques et sociales, elle est en mission de service civique à la DAC pour la promotion du pass culture depuis février, et ce pour 8 mois.

Comme le dit Céline, « c’est comme si nous éclairions le chemin pour les prochains qui effectueront ce type de service civique ». Moins poétique, Steeve approuve : « Oui, on est un peu les cobayes. Mais j’aime beaucoup la dynamique dans laquelle on est. On découvre nous-même pour ensuite faire découvrir à d’autres. C’est stimulant de voir qu’on participe à faire vivre la culture du pays ».

Deux jeunes en mouvement

La mission, qui mène « perpétuellement à sortir de sa zone de confort », commente Céline, se divise en deux activités principales. La première est la prise de contact auprès des acteurs de la culture. Steeve nous explique ainsi qu’ils « regardent simplement les acteurs qui ne sont pas dans le dispositif. Souvent, ils ne sont pas au courant de l’existence du dispositif et sont heureux de pouvoir élargir leur visibilité tout en attirant un public plus jeune ». Un choix que les aide à faire leur référente, Delphine Cammal, chargée développement au ministère de la Culture. « Pour convaincre », poursuit Céline, « nous mettons aussi en avant le nombre de jeunes qui utilisent l’appli, c’est-à-dire plus de 3 000 en Martinique ».

Et puis il y a aussi la sensibilisation dans les lycées où les deux agents en herbe de la culture s’infiltrent dans les lieux de rassemblement tels que la cour ou le CDI. Lors de cette prise de contact avec les jeunes, Céline et Steeve présentent évidemment le pass culture et les accompagnent dans l’installation de l’application. Parce que, comme raconte Steeve, « certains sont déjà au courant mais n’avaient soit, pas le temps ou ne savaient pas comment faire ». D’ailleurs, ces jeunes, que l’on croit obnubilés par les écrans, qu’est-ce qui les intéresse dans la culture ? « Le cinéma et les livres ! » répondent en cœur Céline et Steeve.

« Un peuple ne se construit pas sans culture, car c’est un élément fondateur. Je suis particulièrement attachée à l’art et au domaine visuel. Mais aussi aux vibrations du bèlè et la cuisine ! »

Céline

Promouvoir le Pass Culture, par attachement culturel

Qui sommes-nous sans la culture, ce concept créateur d’une identité commune ? Nos deux agents n’ont point tergiversé sur l’utilité et le sens que pouvait prendre cette mission de service civique. Pour Céline, « un peuple ne se construit pas sans culture, car c’est un élément fondateur. Je suis particulièrement attachée à l’art et au domaine visuel. Mais aussi aux vibrations du bèlè et la cuisine ! » Steeve de son côté, avoue ne pas avoir eu beaucoup de lien avec la culture avant et c’est justement pour cette raison qu’il a choisi de s’y investir : « Il me faut vraiment découvrir mon pays avant de pouvoir partir en découvrir d’autres ».

Novices dans le secteur de la culture, appliqués dans leur mission, les deux jeunes agents font progresser la diffusion du dispositif sur le terrain, donnant les moyens aux jeunes de 15 à 18 ans de dépenser à leur guise 300 € en activité et matériel culturel. Qui mieux que des jeunes pourraient parler aux jeunes ? Personne, la preuve, leur expérience donne des idées de missions de Service Civique similaire à Strasbourg ou encore à Metz..

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