Formations inédites, modernisation, enseignants experts, relation client et démarche qualité… Le centre de formation, ASFO Guadeloupe, a le vent en poupe. Une dynamique impulsée par Penda Marie-Dembélé, nouvelle directrice générale. Rencontre. Texte Lia Mancora – Photo Lou Denim

Créé il y a 40 ans par le Medef, l’ASFO Guadeloupe est un centre de formation bien ancré dans le paysage local. Il avait toutefois grand besoin d’un nouveau départ. Quels sont les principaux changements impulsés depuis votre arrivée ?

J’ai réellement pris mes fonctions en janvier 2020. À peine deux mois plus tard, nous étions confinés. Un contexte qui nous a permis d’appliquer notre plan de modernisation deux fois plus vite. En deux ans, nous avons restructuré les ressources humaines, réorganisé le travail, fait monter en compétences les enseignants et créer un service commercial tourné vers la relation client.

Toutes les salles sont désormais équipées d’écrans interactifs et nous avons mis en place une plateforme extranet pour les entreprises afin qu’elles puissent suivre, en temps réel, l’emploi du temps de leurs apprentis (absences, notes, planning, actualités, etc.). Un travail colossal, toujours en cours, que le confinement nous a empêché de communiquer au grand public.

« Ces dernières années, nous constatons, dans nos effectifs, un retour au pays de jeunes désirant intégrer une licence ou un master en vue d’apporter leurs compétences localement. »

Le contenu pédagogique a-t-il aussi été modifié ?

Nous proposons toujours des formations post-Bac diplômantes, à partir du BTS au Bachelor, dédiées aux fonctions supports de l’entreprise (RH, comptabilité, gestion, management, etc.). Depuis mon arrivée, six nouveaux cursus (dont un bac +5 Master en commerce international avec l’IAE de Caen) ont renforcé notre offre (15 au total). Chaque nouvelle formation correspond à un secteur porteur d’emplois afin de répondre aux besoins locaux. Chaque année, 500 apprentis sont formés chez nous.

Bonne nouvelle ! Ces dernières années, nous constatons, dans nos effectifs, un retour au pays de jeunes désirant intégrer une licence ou un master en vue d’apporter leurs compétences localement.

À l’arrêt depuis plusieurs années, la formation continue a-t-elle pu être relancée ?

Oui, c’est le cas depuis 2020, via ASFO Conseil. La formation continue est proposée dans les domaines clé tels que l’administration, la gestion, le commerce, la comptabilité ou encore le digital. Elle s’adresse aux salariés et aux chefs d’entreprise.

« L’Asfo est devenu un chasseur de tête, en Guadeloupe et ailleurs, pour trouver les meilleurs intervenants. »

Quelles sont vos stratégies pour vous démarquer de vos concurrents ?

Nous considérons l’entreprise et l’apprenant comme des clients partenaires. Dans l’apprentissage comme en formation continue. Et cela change tout ! Grâce à notre nouveau service dédié à la relation client, nous soignons le placement de chacun de nos apprentis : profil de qualité, entreprise adaptée, accompagnement, suivi du contrat post-signature, etc.

Chez nous, pas de méthode commerciale agressive court-termiste. L’objectif est de devenir un partenaire dans la durée. L’entreprise ne doit pas perdre de temps à tester plusieurs jeunes et le turn-over des apprentis doit être évité. Quant à la formation continue, son impact doit être tangible (augmentation du chiffre d’affaires, etc.). Nous voulons aussi nous démarquer vis-à-vis de la performance de nos formateurs. L’ASFO est devenu un chasseur de tête, en Guadeloupe et ailleurs, pour trouver les meilleurs intervenants. Le territoire est petit. La force de la formation est liée au formateur ! Une plus-value indispensable pour faire la différence. Qu’ils soient déjà formateurs, salariés ou professionnels indépendants… Nous visons l’excellence.

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BIO EXPRESS // Une femme à la tête de l’ASFO

L’ASFO doit sa nouvelle dynamique à Penda Marie-Dembélé, 37 ans. Nommée directrice générale en 2020, elle doit son profil d’économiste à la Sorbonne (Paris) où elle a étudié le développement industriel et l’évaluation de projet.
Avant d’intégrer l’ASFO, elle fait ses preuves dans le secteur du financement du développement territorial puis de l’audit et de la création d’entreprise. Elle apporte son expertise en EPCI (1) autour du développement économique et social des zones défavorisées et de la jeunesse. 
« Mon expérience professionnelle en Guadeloupe, où je vis depuis 2009, m’a permis d’aborder des problématiques variées, économiques, sociales, sociétales, mais aussi en matière de développement territorial. Aujourd’hui, je suis très satisfaite d’avoir rejoint l’ASFO où je dirige une équipe en or. »
(1) EPCI : établissement public de coopération intercommunale

Nouveauté de la rentrée : un Bachelor axé sur le commerce du rhum

Dès le 3 octobre, pour dix mois, en présentiel, l’ASFO propose une formation totalement inédite : le Bachelor commerce et marketing des vins et spiritueux. Organisé en partenariat avec l’Institut supérieur du vin de Montpellier, il sera adapté à nos spécialités locales, notamment autour du rhum. Ouverte à 20 personnes, cette formation exige un niveau Bac +2 et des compétences en commerce.
« Nous voulons répondre aux besoins liés à l’engouement récent autour du rhum (+23 % en volume depuis 2017) », explique la directrice générale. « Il s’agit d’offrir la possibilité de se positionner sur un marché en plein boum. Vingt postes ont été identifiés localement et l’équipe pédagogique est au complet ».
Les candidats retenus sont sûrs d’intégrer une entreprise. Ce Bachelor est aussi proposé aux professionnels qui souhaitent se former ou monter en compétences afin de développer leur activité actuelle, via des modules de 2 à 3 jours.
Contact : c.richelot@asfogp.com

Lancement d’un fonds de dotation pour les diplômés ASFO

Pour lancer un « business », il faut une idée, des compétences, de l’argent et un réseau. Problème : la création d’entreprises est dynamique en Guadeloupe, mais beaucoup périclitent ou n’ont pas les reins assez solides. « Elles souffrent  d’un manque de moyens, d’un business plan incertain et d’une gestion fragile », regrette Penda Marie-Dembélé. « Notre but est de combler ces besoins-là ».
Le conseil d’administration de l’ASFO lance ainsi un fonds de dotation à la création et/ou à la reprise d’entreprise. Une mesure qui s’inscrit dans l’ère de la RSE (responsabilité sociale des entreprises).
Dès janvier 2023, tous les diplômés de l’ASFO, depuis 5 ans, disposant d’un projet solide, peuvent en bénéficier. L’aide financière pourra atteindre les 5 000 euros. Selon la nature et la qualité du projet, ce montant peut être évalué à la hausse. « Cette initiative répond à nos objectifs stratégiques », poursuit la directrice générale. « L’ASFO existe afin de proposer une alternative au départ pour des études de qualité. Nous formons les futurs collaborateurs des entreprises et les futurs chefs d’entreprise. »

Pour toute information : contact@asfogp.com

ASFO
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www.formation-asfo-guadeloupe.fr