Éducation. Faire découvrir, goûter et sentir, mais aussi sensibiliser et éduquer, telles sont les missions de l’interprofession des fruits et légumes de Guadeloupe menées auprès de nos enfants dans les cantines scolaires. (Texte Audrey Juge, Photo Lou Denim)
C’est en 2021 que l’Iguaflhor (Association Interprofessionnelle Guadeloupéenne des fruits et légumes et de l’horticulture) a démarré ses animations et actions de sensibilisation auprès des enfants d’écoles primaires du territoire. L’association interprofessionnelle, qui regroupe l’ensemble des métiers de la filière (producteurs, agro transformateurs, distributeurs et approvisionneurs), accompagne l’organisation et la structuration des divers secteurs d’activité pour en favoriser leur développement, anticipe et planifie les besoins du territoire et contribue à la promotion des productions locales.
Des ateliers ludiques pour sensibiliser les enfants
À l’attention des jeunes papilles guadeloupéennes, les animateurs de l’Iguaflhor ont mis en place tout un programme de découverte et de dégustation. Les enfants s’essaient, dans un premier temps, à l’atelier jardinage pour découvrir le processus de pousse d’une graine et repartent avec leur pot. Ils passent ensuite à l’atelier vélo-smoothie, sur lequel ils confectionnent un jus en pédalant sur cet engin original équipé d’un mixeur sur le guidon. Ils jouent ensuite, en équipes, à la roue de la connaissance, qui leur permet de parfaire leurs savoirs sur les fruits et légumes locaux. Enfin, avec l’aide de Morgane Waber, jeune cheffe de son restaurant à Anse-Bertrand, ils découpent à l’emporte-pièce une large variété de fruits et de légumes pour participer à un concours de présentation d’assiettes qu’ils dégustent ensuite.
Ces ateliers, qui allient pédagogie et jeu, font l’unanimité auprès des jeunes palais avides de nouvelles saveurs et textures.
Fruits et légumes locaux à la cantine
Sur cette base encourageante, l’Iguaflhor maintient ses efforts auprès des collectivités dans l’optique de multiplier ses interventions, afin de convaincre le plus grand nombre, notamment les consommateurs de demain, de se tourner plus activement vers les fruits et légumes locaux. L’interprofession intervient, par exemple, dans une école par mois dans la Communauté de communes du Nord Grande-Terre. En s’appuyant en partie sur la loi Egalim de 2019, qui oblige les cantines scolaires à fournir au moins une fois par semaine un repas végétarien aux enfants et à intégrer des fruits et légumes de qualité dans leurs menus – ce à quoi répondent les Organisations de producteurs (OP) à travers des certifications Haute Valeur Environnementale (HVE) des exploitations – l’Iguaflhor espère étendre sa présence sur le marché de la restauration hors foyer et renforcer le développement de la production locale.
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| Une cheffe qui a tout bon ! L’Iguaflhor s’est associée à Morgane Waber pour animer un de ses ateliers. Cette jeune cheffe guadeloupéenne, qui décline son amour des produits locaux dans son restaurant Le Rayon de soleil à Anse-Bertrand, au travers d’une cuisine raffinée et chaleureuse, s’est prêtée au jeu de la démonstration pédagogique avec un plaisir non caché. « Les enfants sont toujours partants pour de nouvelles expériences culinaires, quand on les leur présente de manière ludique et interactive. C’est très gratifiant pour moi, qui ai à cœur de valoriser les productions du terroir. » Diverses variétés de mangues ou de choux, ou des produits moins communs tels les pommes malaka blanches, les icaques, les caïmites ou les cerises de Cayenne sont au menu selon la saison. « Cela a beau pousser en Guadeloupe, les enfants ne connaissent pas toutes les richesses de notre territoire. Plus on leur en mettra à disposition, plus ils seront enclins à y goûter. » |
| Fournir local, à quel prix ? Selon Tony Mohamedaly, président de l’Iguaflhor, les cantines scolaires sont un vrai marché à développer, mais les OP ne peuvent pas dépendre des délais de paiement des collectivités. « Avec près de 50 000 repas servis par jour en Guadeloupe, le marché des cantines scolaires est très prometteur. Mais avec des délais de paiement des collectivités allant de six mois à parfois plus d’un an, les OP, qui n’ont pas de trésorerie, ne peuvent pas assurer aux producteurs des revenus réguliers. Nous appelons les communes à régler leurs factures en temps et en heure, pour que les OP rémunèrent les producteurs et que les enfants bénéficient de produits locaux de qualité, en quantité et en régularité. » |
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