Qu’est-ce qu’être commissaire aux comptes ?

Le métier de commissaire aux comptes est bien plus vaste qu’on ne l’imagine souvent. David Moueza, président de la Compagnie Régionale des Commissaires aux Comptes de Basse-Terre, souhaite donner de la visibilité à sa profession afin de mieux faire connaître l’étendue de ses missions et leurs valeurs ajoutées. (Texte Julie VdW, Photo Lou Denim)

Le commissariat aux comptes ne se limite pas à la certification des comptes. Quel est le rôle et quelles sont les compétences du commissaire aux comptes ? 

La mission principale du commissaire aux comptes est effectivement la certification des comptes mais son rôle est également plus étendu. Il peut attester d’informations dans le but de sécuriser des tiers, il peut aussi réaliser des missions dans le cadre d’opérations touchant le capital des sociétés. En ce sens, le commissaire aux comptes peut être qualifié d’acteur de confiance. De même, il a un rôle important dans la prévention des difficultés à travers un outil qui s’appelle la procédure d’alerte. En résumé, il peut intervenir dans de nombreux cas où un besoin de sécurisation financière apparaît, on peut donc dire qu’il a un rôle d’intérêt général.

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Quelle est la valeur ajoutée d’un commissaire aux comptes pour un chef d’entreprise ? 

Par sa mission principale, le commissaire aux comptes doit prendre connaissance de l’organisation et des procédures de l’entreprise. Cela va donc au-delà de la simple analyse des données chiffrées. Il pourra faire part au dirigeant de faiblesses dans son organisation et ainsi éviter la commission d’erreurs. En ce sens, son action est préventive. Par sa certification, il apporte également une garantie aux tiers de l’entreprise : le banquier qui est sollicité pour une demande de financement, l’investisseur qui envisage de racheter tout ou partie de l’entreprise, les salariés pour la détermination du résultat et donc de l’intéressement, etc. 

Dans l’imaginaire collectif, le commissaire aux comptes passe son temps à aligner des chiffres, votre profession a des préjugés qui lui collent à la peau, notamment les commissaires aux comptes sont obstinés… Quelle est votre vision de la profession ? 

Le commissaire aux comptes est loin d’aligner des chiffres. On lui communique des données financières et il est chargé de les valider. Pour cela, il doit comprendre l’entité dont il certifie les comptes afin de déterminer si les informations transmises sont fiables. Son travail est donc davantage de définir les zones de risque qui menacent la fiabilité des comptes. L’image du commissaire aux comptes borné ou obstiné est erronée car il ne va pas s’attarder sur tel ou tel chiffre, mais plutôt chercher à comprendre pourquoi on aboutit à ce chiffre.

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Quels seront les atouts de l’auditeur de demain ? 

Le commissaire aux comptes est pluridisciplinaire : il doit avoir des compétences comptables, fiscales, sociales, juridiques, de gestion, de management et en système d’information… Ceci est d’autant plus vrai aujourd’hui avec la complexité des mécanismes qui existent par exemple au niveau fiscal, social ou juridique. L’auditeur de demain devra en plus avoir une approche environnementale compte tenu de l’évolution nécessaire de notre monde et donc de nos entreprises. C’est donc un métier très riche qui offre une vraie variété de compétences et qui a tous les atouts pour attirer des jeunes.

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