Entreprise familiale. Persévérance. Il en a fallu pour se lancer sur le marché de la farine détenu par un monopole sur la Martinique et la Guadeloupe depuis une vingtaine d’années. Pari gagné pour Le Meunier des Antilles qui propose, aux artisans boulangers et pâtissiers, des farines de qualité fabriquées localement. Rencontre avec le directeur général, Sébastien Dormoy. (Texte Sandrine Chopot, Photo Jean-Albert Coopmann)

Dans quelles conditions avez-vous pris la direction générale de la meunerie ?

Sébastien Dormoy, directeur général MAT Le meunier des Antilles : Né en Martinique, ingénieur agronome spécialité viticulture et œnologie, après une première expérience dans le vin en Métropole, je suis rentré au pays en 2004 pour travailler pour le syndicat de défense de l’appellation d’origine « Rhum Agricole Martinique ». Au bout d’une année, j’ai eu l’opportunité de rejoindre les rhums HSE pour occuper successivement les fonctions de directeur de production puis de directeur industriel pour les activités agricoles et industrielles et ce pendant 15 années passionnantes ! En juillet 2021, mon beau-père, Patrice Carreau Gaschereau, fondateur en 2001 des Grands Moulins de la Caraïbe (GMC), m’a proposé de relever un nouveau challenge en prenant la direction du Meunier des Antilles. Défi que j’ai accepté. Depuis de nombreuses années, le marché de la farine sur les 2 îles est détenu par un monopole qui avait verrouillé le marché. Il y avait une place à prendre.

« En amont du lancement, nous avons identifié et qualifié l’ensemble des besoins des artisans boulangers et pâtissiers sur le territoire pour pouvoir proposer un outil adapté. »

Le Meunier des Antilles est une entreprise 100 % familiale et indépendante. En amont du lancement, nous avons identifié et qualifié l’ensemble des besoins des artisans boulangers et pâtissiers sur le territoire pour pouvoir proposer un outil adapté. Deux besoins principaux ont été identifiés : améliorer la qualité boulangère des farines proposées afin d’aider les artisans à retrouver de la productivité et de la rentabilité tout en garantissant la régularité des farines livrées.

Quel process de fabrication avez-vous mis en place pour vos farines ? 

Nous avons travaillé l’ensemble du process, du choix des blés jusqu’aux assemblages de nos farines en passant par le process de mouture. Nous souhaitions en particulier améliorer l’hydratation des farines proposées : « l’eau c’est la vie ! ». Plus on hydrate les farines, plus la mie est alvéolée, légère et aromatique tout en améliorant la conservation du pain. Avant ensachage, les farines sont assemblées entre elles pour assurer l’homogénéité du produit du 1er au dernier sac. Concernant le blé, nous avons choisi un système logistique différent de ce qui existe habituellement : basé sur des containers vrac 20’, il nous permet de réceptionner chaque semaine notre blé français dont le mélange variétal est certifié BPMF (Blés pour la Meunerie Française). Le blé étant une matière « vivante », ce système offre l’énorme avantage de travailler chaque semaine avec du blé fraîchement arrivé et limite de fait le développement des insectes. 

Quel est votre cœur de cible ? 

Dès le départ, nous nous sommes adressés aux artisans boulangers et pâtissiers de l’île : la légitimité de nos produits ne peut venir que de l’approbation de ces grands professionnels. Après plus de 6 mois d’activité, les retours sont très positifs ce qui indique que nous sommes sur la bonne voie. Nos farines sont maintenant disponibles depuis peu de temps chez les principaux grossistes de l’île comme Promocash, Dom Cash, A&M… car nous souhaitons aussi offrir la possibilité à tous les artisans boulangers et pâtissiers, les pizzaiolos et les restaurateurs qui ont des besoins plus réduits, de pouvoir profiter de cette nouvelle gamme élargie de farines qui saura répondre à chacun de leur besoin. 

« Nous proposons une gamme élargie composée aujourd’hui de 13 farines différentes qui répondent chacune à un besoin identifié chez nos clients. »

Quels types de farines proposez-vous ? 

Notre capacité de production est d’environ 450 tonnes par mois, mais l’outil a été pensé pour être très évolutif. Nous proposons une gamme élargie composée aujourd’hui de 13 farines différentes qui répondent chacune à un besoin identifié chez nos clients. Des farines boulangères qui se travaillent en direct (La Calypso) ou en pousse contrôlée (La Bélè ou la Salsa), des farines spécialement conçues pour la viennoiserie (La Biguine) ou la pâtisserie (La Konpa). Sans oublier toute la gamme « Mazurka » conçue pour les pains spéciaux et la dernière venue, « La Pizzica »,
spécialement mise au point pour les pizzaiolos. Cette créativité repose sur une équipe resserrée, dynamique et animée par la satisfaction de ses clients.

La plupart des décisions sont prises « baguette à la main », au sein de notre boulangerie d’essai, où nous avons plusieurs fois par semaine des échanges très constructifs entre Philippe Tissot, responsable commercial, Philippe Royant, meunier, Miguel Moueza, boulanger d’essai démonstrateur. Aucun sac ne sort de la meunerie si nous ne sommes pas satisfaits du rendu. L’approvisionnement des matières premières, les choix techniques et industriels, le contrôle qualité, le conseil, l’accompagnement de nos clients, sont nos priorités. 

Les produits et fiches techniques sont consultables via le catalogue disponible sur le site « whatsapp business » au 0696 21 45 56.

Le Meunier des Antilles
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Fort-de-France
05 96 002 002
commandes@meunierdesantilles.com