L’IGUAFLHOR poursuit son chemin sur la voie du développement et de la structuration de ses filières, selon les objectifs fixés fin 2021. Tony Mohamedaly, producteur et président de l’interprofession, fait le point sur les avancées et les axes de travail.

Texte Audrey Juge – Photo Lou Denim

Travailler ensemble, en réunissant un maximum de producteurs dans les OP, nous permettra d’atteindre la souveraineté alimentaire en Guadeloupe.

Tony Mohamedaly, producteur et président chez Iguaflhor

Il y a un an, l’Iguaflhor présentait sa stratégie visant à produire davantage et plus régulièrement des fruits et légumes de qualité. Un plan dans l’optique de mieux alimenter et réguler le marché en frais, fournir les agro-transformateurs mais aussi et surtout pour assurer, à terme, un revenu stable aux producteurs.

Aujourd’hui, selon Tony Mohamedaly, les problématiques principales des producteurs restent les mêmes. Entre les contraintes administratives, le manque de trésorerie des organisations de producteurs (OP), les paiements tardifs des collectivités et la concurrence des produits d’import de la Caraïbe, ils peinent à développer leur activité et les jeunes demeurent réticents à s’installer et à rejoindre le secteur organisé. « On s’est fixé 25 000 tonnes de produits commercialisés à l’horizon 2030. Mais il faut nous donner les moyens de produire. Le temps passé sur de l’administratif, c’est du temps passé en moins sur les exploitations. En parallèle, le marché des collectivités nous tend les bras, mais les paiements à six mois, voire un an, sont trop handicapants. Le jour où on paiera les producteurs en totalité ou en partie à la livraison, on en comptera davantage dans les OP. »

La nécessité de créer de la synergie entre les filières se veut grandissante. « Travailler ensemble, en réunissant un maximum de producteurs dans les OP, nous permettra d’atteindre la souveraineté alimentaire en Guadeloupe. » S’il reste des choses à faire, l’Iguaflhor a déjà démontré de belles avancées.

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Le jour où on paiera les producteurs à la livraison, on en comptera davantage dans les OP

Tony Mohamedaly, producteur et président chez Iguaflhor

MÒSO TÈ LA, la nouvelle marque collective

Ouverte à tous les producteurs qui en respectent le cahier des charges, MÒSO TÈ LA agit pour la qualité et la promotion des fruits et légumes locaux, sains et savoureux. La marque collective offrira à la population la garantie de s’alimenter en toute confiance, à l’heure où les pesticides et la chlordécone sont au centre des préoccupations du territoire. « C’est rassurant pour les consommateurs d’être certains de la traçabilité des produits. Et pour le producteur, MÒSO TÈ LA peut représenter une augmentation du volume des ventes et une meilleure valorisation de ses produits. »

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L’Iguaflhor et son travail technique avec l’IT2 (Institut Technique Tropical)

« L’Iguaflhor a sollicité l’IT2 pour mener un travail sur l’itinéraire technique de certaines productions. Nous avons sélectionné cinq produits pour lesquels nous réécrivons le procédé de culture idéal, adapté à nos territoires et à ses contraintes climatiques. On repart sur de bonnes bases. » Malheureusement, nous pourrons développer toutes sortes de nouvelles productions mais, sans une bonne gestion de l’irrigation, cela reste un défi compliqué.

« Avec la tempête Fiona, la problématique du manque d’eau agricole s’est aggravée, notamment sur le Nord Grande-Terre et cela ne présage pas une bonne année. »

La mise en place d’une étude de faisabilité d’une plateforme logistique

« L’étude de faisabilité d’une plateforme logistique commune avec les professionnels de l’élevage vient de démarrer. » Cette plateforme pourra permettre, selon les résultats de l’étude où chaque acteur sera invité à exprimer son point de vue, la mutualisation des moyens logistiques et la centralisation d’une partie de la production, pour la redistribuer dans un maximum de points de vente, notamment les commerces de proximité. « L’idée, c’est d’utiliser des fonds qui sont à notre disposition pour que sa mise en place et ses frais de structure soient indolores pour les producteurs. »

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Faciliter l’accès aux aides

« Nous travaillons en étroite collaboration avec la Bred et sommes sur le point de définir un dispositif qui permettra de garantir un revenu stable et régulier aux producteurs. Un des préalables à cet accompagnement de l’installation des jeunes producteurs sera leur adhésion à une OP. Des échanges sont également en cours avec la SAFER (société d’aménagement foncier rural) pour travailler ensemble et aider les jeunes producteurs à regagner le secteur organisé. »

Le jour où on paiera les producteurs à la livraison, on en comptera davantage dans les OP

Iguaflhor
iguaflhor971@gmail.com
Youtube : Fruits et Légumes de Guadeloupe – IGUAFLHOR
http://mosotela.com/