Chef d’orchestre de la production, la transformation et la commercialisation de la volaille issue de coopératives (Cooporg, Cunigua), l’Abattoir AGC Volaille est un des garants de l’excellente qualité de la viande locale.

Texte Julie VdW – Photo Lou Denim

Notre production est faite à deux pas de chez vous : ça réconcilie forcément le consommateur.

Jacky Christophe, responsable d’exploitation de l’Abattoir AGC Volaille

Méconnu du grand public, l’Abattoir AGC Volaille est un acteur clé de la chaîne de production locale, comment fonctionne-t-il ?

Jacky Christophe, responsable d’exploitation : L’abattoir produit et commercialise de la volaille locale, il travaille en partenariat étroit avec cinq éleveurs de volailles et six éleveurs pour le lapin, établis en coopérative et répartis partout sur le territoire guadeloupéen. Notre boulot commence au moment du déchargement. La matière première est apportée vers 5h du matin, s’en suivent la pesée et le contrôle sanitaire. À cette étape, nous veillons à ce que la marchandise soit “loyale et marchande”, c’est-à-dire qu’elle respecte les normes sanitaires en vigueur, qu’il n’y ait pas de salmonelle, qu’elle ait l’aspect attendu, etc. Nous sommes une des barrières entre l’éleveur et le consommateur, garants de la qualité sanitaire de la marchandise. Nous réalisons ensuite la préparation pour la mise en barquette, cela signifie abattre l’animal et procéder aux opérations de découpes (en cuisses, en filets) et à la préparation des poulets entiers prêts à cuire. Puis, notre marchandise a deux destinations principales : la grande distribution et les bouchers.

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De l’animal au consommateur, toute la chaîne  de production se réalise-t-elle sur site ?

Oui, de la réception, à la préparation, au conditionnement, à la mise en carton, puis enfin à la livraison et répartition sur quasiment tout le territoire. Au total, ce sont 14 salariés à l’abattoir, assistés par des commerciaux et du personnel administratif. Et chaque semaine, nous produisons 4 000 poulets, avec la volonté d’augmenter notre production pour répondre à une demande grandissante. Cependant, nos producteurs sont limités par la taille de leurs bâtiments d’exploitation.

Aujourd’hui, existe–t-il une concurrence pour l’Abattoir AGC Volaille ?

Oui, la concurrence avec le surgelé est bien présente. Notre marchandise n’est pas la moins chère mais la qualité est totalement différente, c’est notre atout. Les gens l’intègrent de plus en plus, ils ont tendance à acheter moins mais de la volaille de qualité et locale.

Quels sont vos rapports avec les éleveurs et les distributeurs ?

Nous avons des relations très étroites avec les éleveurs. Tout le monde se connaît depuis des années et nous avons des habitudes de fonctionnement. Concernant le volet sanitaire, les règles sont simples, nous travaillons via une fiche d’information de suivi de la production : on sait tout de suite s’il y a un incident sur la bande qui doit être abattue. Les distributeurs eux, nous font un seul reproche, celui de ne pas avoir davantage de volumes à leur proposer.

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Avez-vous vu évoluer les attentes des consommateurs ces dernières années ?

Il y a un rapprochement qui se fait avec une clientèle qui consomme de moins grands volumes mais qui veut une marchandise dont elle connaisse l’origine. Notre production est faite à deux pas de chez vous : ça réconcilie forcément le consommateur. La volaille vient de Sainte-Rose, Morne-à-l’eau et Petit-Canal. Le lapin, quant à lui, vient de Capesterre, du Lamentin, de Sainte-Anne et de Baillif. Les traiteurs, restaurateurs et rôtisseries ont aussi tendance aujourd’hui à vouloir consommer des produits frais et non plus du surgelé.

Qu’est-ce qui, selon vous, caractérise le mieux l’Abattoir AGC Volaille et son rôle en Guadeloupe ?

En premier lieu, la qualité. Nous démontrons ainsi que la professionnalisation de la filière est possible, alors qu’avant nous la production de volaille avait toujours été en dents-de-scie. Notre réussite est la preuve que travailler avec une coopérative en toute transparence et fournir de la qualité est réalisable. Ce qui nous donne l’envie de continuer, c’est que nous avons une production qui suit, notre personnel est de plus en plus qualifié et nous sortons une marchandise très appréciée.