L’opération « Sentinelles de la mer » : l’œil rivé sur les baleines 

Pour la deuxième année consécutive, l’association Mon école, ma baleine organise en mars et avril l’opération « Sentinelles de la mer », dont l’objectif est l’observation des baleines à bosse depuis le rivage. 

Texte Audrey Juge

La genèse des « Sentinelles de la mer »

16h, Pointe des châteaux. En haut, près de la croix, un groupe de personnes scrute minutieusement l’étendue bleue. Mais ce ne sont pas ses nombreuses nuances qu’ils admirent. À la recherche d’un souffle ou d’une brèche, ils attendent patiemment le signe de la présence de baleines à bosse. « C’est le meilleur moment de la journée pour les observer, ainsi que le matin. Les rayons de soleil obliquent, ce qui permet de mieux les distinguer » explique Nelly Pélisson, présidente et membre fondatrice de l’association Mon école, ma baleine, qui organise, forme et déploie les “Sentinelles de la mer” en Guadeloupe. 

Le projet a été lancé en 2022 pour faire connaître les cétacés, les protéger et préserver leur habitat. « Nous nous sommes rendu compte que la mer est un milieu assez méconnu de la population, qui effraie parfois. Avec ce projet d’observation des cétacés et plus particulièrement des baleines à bosse qui passent très près des côtes, nous réconcilions le grand public avec l’environnement marin, qui est un patrimoine naturel très fragile et dont la pérennité est essentielle à l’équilibre de notre écosystème », affirme la présidente.

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Sciences participatives

Une trentaine de bénévoles, formés en amont par l’association, se partage les 4 lieux d’observation sélectionnés pendant les mois de mars et avril, période de pic d’affluence des baleines. Sur des créneaux de 2 heures et armés de leurs jumelles, les sentinelles expliquent, informent et sensibilisent le public présent à leur mode de vie, leur comportement et leur protection.

« Ce projet gratuit est ouvert à tous, il suffit de se présenter sur les sites d’observation selon le calendrier établi. Les données recueillies sont ensuite transmises à l’OMMAG (Observatoire des mammifères marins de la Guadeloupe), au Sanctuaire Agoa (aire marine protégée dédiée à la protection des mammifères marins des Antilles françaises) et à l’OFB (Office français de la biodiversité), sur le principe des sciences participatives. » Depuis 2011, l’association, créée par Nelly, ancienne plongeuse professionnelle « et deux autres copines passionnées », vulgarise les données scientifiques des mammifères marins des petites Antilles au travers de conférences, d’ateliers et d’interventions en milieu scolaire. Depuis 2 ans, avec les Sentinelles de la mer, l’association s’aventure sur une autre approche et mise sur l’émerveillement pour toucher son public. « On apprend aux gens à observer et chercher en les rendant acteurs de cette découverte ». Guetter les baleines depuis le rivage pour mieux les connaître a quelque chose d’extraordinaire, « des gens pleurent parfois », sourit Nelly.

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