La soif de connaissance, une envie de s’accomplir, le désir de développer un sens critique… Autant de qualités qui encouragent les enseignants du Lycée Schœlcher à diriger les élèves vers le MODEX, le module d’excellence.

Texte Yva Gelin – Photo Jean-Albert Coopmann

C’était il y a 6 ans. Le premier module d’excellence (MODEX) était créé au lycée Schœlcher. Une aventure humaine pilotée par Joëlle Cecina, professeur d’histoire et de géopolitique, qui s’adresse aux élèves de première et de terminale du lycée désireux de perfectionner leurs connaissances. Pour y accéder, une seule et unique véritable condition : la volonté.

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60 élèves par promotion

Le MODEX n’est pas de ces classes préparatoires aux grandes écoles nécessitant un dossier d’inscription. Ici, les enseignants repèrent les jeunes, jaugent leurs compétences et surtout leur volonté. « C’est un engagement sur le long terme. Il est donc essentiel que l’élève soit motivé. Cependant, nous avons de plus en plus de jeunes qui font la demande de leur intégration. J’ai, par exemple, cette année, des élèves de seconde qui ont littéralement investi le module ! », cite-t-elle en riant. L’inscription au module, en fonction des années, nécessite un entretien oral. Parmi les critères d’acceptation figurent les résultats scolaires, la posture de l’élève ou encore la rigueur.

Chaque mercredi après-midi, de 13h30 à 17h30, les 60 élèves se rejoignent dans une salle du CDI. Pendant les vacances, la formation d’excellence les mobilise  sur deux jours dans un format séminaire intégrant une sortie culturelle. L’objectif ? Approfondir sur le terrain les connaissances assimilées, mais aussi reconnecter avec l’histoire. Une histoire qui fait partie intégrante de l’individualité de chacun. « Il s’agit de créer du lien », synthétise Joëlle Cécina.

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Thématique du MODEX 2023 : l’engagement

Les matières basiques y sont enseignées : mathématiques, sciences et vie de la terre, philosophie, anglais, physique-chimie et l’histoire-géographie. Des classiques revisités par une pédagogie qui cherche à réadapter la connaissance aux élèves. « Je suis à la recherche de stratégies d’apprentissage, explique Joëlle Cecina. Par exemple, beaucoup sont timides et impressionnés par la prise de parole en public. Pourtant l’oralité fait partie de notre culture, nous aimons raconter des histoires. Alors, pour cette étape, je leur demande, par exemple, d’aller au tableau en les encourageant à raconter un milan. Il y a tout de suite un rythme et une intonation qui donne de la puissance aux bons orateurs. À cet exercice, même les plus timides peuvent vous donner un petit bout de milan ! » L’objectif de perfectionnement que remplit le MODEX encourage une assimilation des connaissances par une réappropriation culturelle. « L’excellence passe par la compréhension et l’appropriation de leur valeur en tant qu’humain, la compréhension de la complexité de leur histoire et de leur culture. Il ne sert à rien d’être excellent quand on n’est pas bien dans sa peau. » Chaque année, le MODEX se donne une ligne directrice définie par une thématique. « Cette année, il s’agit de l’engagement. Nous décortiquons différents aspects de l’engagement au fil de l’année, parce qu’il faut réfléchir ! Nous avons par exemple abordé l’engagement politique et à cette occasion les élèves ont rencontré des élus… Mais aussi l’engagement écologique ou encore l’engagement dans l’histoire. » Au cœur du MODEX, tout est finalement une question de transmission. Une philosophie que Joëlle Cecina aime à résumer en citant Aimé Césaire : « il est place pour tous au rendez-vous de la conquête ».

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