Le restaurant qui a ouvert il y a 6 mois dans une maison créole ancienne aux portes de Fort de France, assume une programmation artistique ouverte et lumineuse. Chaque projet y a sa chance. Rencontre avec Yllia et Emmanuelle, Manager et Directrice du Palm.

Texte Mathieu Rached – Photo Jean-Albert Coopmann

Le Palm : une porte d’entrée sur Fort-de-France
Dans le cadre du projet Fanm Sé Limiè, le PALM a accueilli et donné une nouvelle visibilité à un projet photographique initié par le lycée du Lorrain. Celui-ci fit appel à deux photographes, Jimmy Damase et Alice Desmerveilles, pour réaliser une série de photos des femmes du lycée. Il s’agissait de saisir des portraits qui mettent en lumière toutes les femmes de l’établissement sans exception et quels que soient leurs grades et qualités gommant les titres et fonctions de chacune. Exposées au Lorrain, ces photos se sont délocalisées pendant 15 jours au Palm pour le plaisir d’un autre public, dans un autre contexte. Un projet local inspirant et réussi.
Le lieu existe par tous les profils de ceux qui travaillent ici, la carte est sans cesse remaniée, réinventée en fonction des arrivages, des tendances mais surtout “des prises d’initiatives en interne”, témoignent les deux jeunes femmes. Un travail d’équipe construit autour d’une écoute et d’envies partagées, qui fait que chacun est capable d’apporter le meilleur à ce projet. De quoi faire du Palm un peu plus qu’un beau restaurant, un lieu vivant, de jour comme de nuit, au carrefour de nos vies.

Des jardins fleuris, un portrait d’Aimé Césaire, une case aux traits peu assurés… La toute première exposition, qui a été installée au Palm fut celle de peintures réalisées par des personnes âgées résidentes d’un Ehpad. Vous avez tout de suite donné le ton…  

Emmanuelle : (sourire) En quelque sorte, oui. On ne s’interdit rien !
C’est ce que certains ont pu retenir en découvrant cette exposition particulièrement réussie, parce qu’elle était très poétique et émouvante aussi. Il s’agissait d’une vingtaine de dessins réalisés par des personnes âgées dépendantes, résidentes de l’Ehpad La YOLE GRAN MOUN située dans notre quartier, non loin de Chateaubœuf. Le projet est né indépendamment du PALM, au moment du Covid et des périodes de confinement. La psychologue de l’établissement a souhaité créer et animer des ateliers d’art-thérapie avec ces patients privés de visites et de contacts avec l’extérieur. Ce sont les personnes principalement issues du service maladie d’Alzheimer qui ont réalisé, seules ou à plusieurs, chacun des 20 tableaux. On y retrouve des éléments « abstraits », des petits bouts d’histoire, on peut aussi voir des dessins qui évoluent au fil des semaines et de la pathologie, c’est un témoignage saisissant et très touchant. Le projet, qui m’avait été présenté par le directeur du CCAS de Fort-de-France, nous a tout de suite plu dans sa dimension humaine, artistique et intergénérationnelle. L’expo a rapidement trouvé sa place, les clients ont été intrigués et séduits par ces peintures qui habillaient une partie de la salle.

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Aujourd’hui encore au Palm, la programmation se réalise au fil des opportunités et des rencontres ?

Emmanuelle : Nous sommes très attentifs à notre environnement, aux gens qui nous connaissent et à nos réseaux respectifs. C’est un des fondements de notre équipe et de notre identité. C’est donc un point de départ pour concevoir l’offre et créer les rdv que le Palm essaye de ritualiser. Tout part d’un entretien et d’un échange avec l’artiste pour connaître son travail, ses œuvres, l’esprit, ce qu’il voudrait véhiculer… ça se passe assez simplement. C’est vrai que c’est toujours une rencontre qui scelle l’envie et la mise en place de l’expo. Aujourd’hui, nous sommes en relation avec des artistes de tous horizons pour exposer ou concevoir des vernissages et, au-delà des expos nous travaillons notre propre agenda autour de programmations plus festives tels que des brunchs, des afterworks et ou encore des scènes musicales les mercredi, jeudi, vendredi et samedi.

La culture fait partie intégrante du positionnement de l’établissement ?

Yllia : C’est notre proposition en effet. Et ce à tous les niveaux ! L’inauguration a donné de ton, avec au programme un live painting du graffeur J-King, une exposition d’art éphémère de l’artiste Françoise Vilmen-Helenon, et un show musical d’R-Nold. Au moment de la Ti Punch Week, le graffeur Magiic a réalisé une œuvre XXL dans le thème de l’évènement. Au quotidien, en cuisine, en pâtisserie, comme au bar, nos équipes ont carte blanche pour se surpasser et ainsi créer des surprises visuelles et gustatives pour des cocktails, desserts autres plats créations…  Le Palm est un lieu global, un point de rencontre où l’on vient aussi bien se restaurer, réseauter, s’inspirer et s’ambiancer. Je pense qu’on a conçu le restaurant comme un espace de circulation et de points de contact. La programmation ne devrait cesser de s’étoffer dès le mois de Mai.

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Le Palm
2 Av. des Arawaks
97200 Martinique
0596 31 06 70
lundi, mardi, mercredi : 06h30 / 16h
jeudi et vendredi : 06h30 / 23h30
samedi : 18h30 / 23h30
dimanche : fermé