Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, le 25 avril dernier, la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) a organisé une journée de sensibilisation dans l’est guyanais, sur la commune de Régina.

Texte Adeline Louault – Photo CTG

Les services de la CTG ont profité de l’occasion pour distribuer des moustiquaires et des répulsifs.

Organisée en partenariat avec le Centre National de Référence du paludisme de l’Institut Pasteur de Guyane et l’Agence régionale de santé de Guyane, en présence de Patricia Saïd, 4e vice-présidente déléguée à la Santé et la Solidarité, l’opération visait à sensibiliser la population et les élèves du 1er et du 2d degré de Régina. L’événement s’inscrivait dans la démarche de mobilisation sociale et d’éducation sanitaire portée par la Collectivité Territoriale de Guyane dans le cadre de sa politique de lutte anti-vectorielle.

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Régina, zone à risque

Connue pour être une zone de réceptivité élevée, autrement dit un lieu où sévit le moustique Anopheles darlingi, vecteur du paludisme en Guyane, la commune de Régina doit faire l’objet d’une vigilance accrue. « Tous les habitants de Régina connaissent un proche qui a déjà eu le paludisme », témoigne Joseph Rwagitinywa, directeur de la démoustication et des actions sanitaires à la CTG. Lors de cette journée de sensibilisation animée par huit intervenants, les élèves ont participé à des séances pédagogiques portant sur le moustique à ses différents stades (de la larve au moustique adulte), les types de gîtes, les moyens de protection (répulsifs, moustiquaires, etc.), les moyens (équipements) de traitement intra-domiciliaire de la DDAS lorsqu’un cas est recensé.

« Les élèves ont visualisé au microscope une larve de moustique et identifié le parasite que véhicule le moustique Anophèle », précise le responsable de la démoustication. « Une vidéo d’informations générales décrivant le processus d’infection d’un hôte à un autre a été projetée. Nous avons également distribué des fiches de prévention. » Au total 82 élèves issus de deux établissements scolaires (l’école élémentaire Maurice Léonville et le collège Pierre Ardinet) ont été sensibilisés. Une action similaire a été menée au Centre Délocalisé de Prévention et de Soins (CDPS) de Régina afin d’informer les habitants sur les risques liés au paludisme, de rappeler les gestes à réaliser au quotidien pour lutter contre les moustiques et de transmettre la notion de “responsabilité individuelle”. Les services de la CTG ont profité de l’occasion pour distribuer des moustiquaires et des répulsifs.

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Observation au microscope pour les élèves – CTG

La CTG met en garde contre le risque des cas « importés »

Même si, à l’exception de Cayenne, le vecteur du paludisme sévit encore en Guyane, essentiellement le long des deux fleuves frontières et en communes de l’intérieur, la maladie tend à diminuer sérieusement sur le territoire (cf. encadré). « Le paludisme est en voie d’élimination mais le risque de cas importés des pays voisins ou d’Afrique fait peser une menace certaine car l’Anopheles darlingi reste bien présent dans différentes zones de la Guyane, met en garde Joseph Rwagitinywa. Cependant, la surveillance entomologique mise en place permet de réduire ce risque. »

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Le paludisme en Guyane
L’Organisation Mondiale de la Santé estime à 200 millions le nombre de cas survenant chaque année. Selon cette instance, la moitié de la population mondiale vit dans une zone à risque pour le paludisme. En Guyane, les efforts menés pour lutter contre la maladie ont conduit à une réduction considérable du nombre de cas enregistrés chaque année : de plus de 4 500 cas en 2005 à environ 51 cas en 2022. C’est le nombre le plus faible enregistré depuis la mise en place du dispositif de surveillance en 2007. Parmi les 51 cas répertoriés, 6 ont été hospitalisés mais  aucun n’a développé de forme grave. Aucun décès directement ou indirectement lié au paludisme n’a été recensé. Depuis le début de l’année 2023, 11 cas ont été recensés : 4 auraient été contaminés en Guyane en zone d’orpaillage et 5 seraient importés.
(source Santé Publique France)