Une meilleure identification des produits du territoire, tel est l’enjeu et la perspective de la création d’un label saint-martinois.

Texte Ann Bouard

Quels labels pour Saint-Martin ?

Décernés par un organisme certificateur extérieur public ou privé indépendant, les labels sont de plus en plus nombreux. La raison de cette multiplication est qu’ils sont gages d’une provenance ou d’un savoir-faire dont l’impact commercial direct est avéré. Saint-Martin ne bénéficie pas à ce jour de label mais les choses devraient bientôt changer. Il s‘agit de faire la distinction, entre “marque de territoire”, institutionnelle et affaire de la Collectivité de Saint-Martin, de l’Office de tourisme et éventuellement de la CCISM sur certains aspects, et “label” qui s’applique, lui, aux savoir-faire locaux. Plusieurs initiatives tendent vers cette valorisation des productions faites sur le territoire.

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Des labels pour valoriser la gastronomie et les produits locaux

Lorsqu’on parle de produit local, on pense souvent à la production alimentaire et aux recettes de cuisine faites maison. Un gage de qualité pour les consommateurs et une mise en avant des spécialités de terroir. L’association des chefs restaurateurs de Saint-Martin lancée en octobre dernier par Alain Warth (conseiller et coordinateur des chefs français du Festival de la Gastronomie) défend ces valeurs d’une gastronomie élaborée avec des produits frais et locaux autant que faire se peut. Après avoir revu le cahier des charges ramenant le nombre de produits locaux utilisés à trois afin de tenir compte de la réalité de la production locale, les douze premiers restaurateurs saint-martinois à l’origine de l’association visent l’obtention du titre de maître-restaurateur, qui demeure une référence dans la profession.

Imposer l’origine Saint-Martin

Le Salon international de l’agriculture en début d’année, avec un stand dédié à Saint-Martin a révélé un certain nombre de manques et ouvert de nombreuses possibilités jusqu’à présent inexplorées. Depuis l’instauration de la Collectivité, les producteurs ou transformateurs du territoire avaient été en effet exclus des grands concours nationaux ou internationaux. À l’issue du salon, la sénatrice Annick Pétrus s’est adressée aux différentes instances gouvernementales pour qu’ils soient à nouveau autorisés à y participer. Une étape franchie pour un premier gage de reconnaissance du savoir-faire saint-martinois.

label saint-martin

La reconnaissance de l’artisanat et des spécialités

Un label peut s’appliquer à bien d’autres domaines, comme la transformation de matériaux de construction ou à la création artistique. La CCISM travaille actuellement à l’élaboration d’un cahier des charges qui puisse intégrer toutes les activités et productions pouvant potentiellement être reconnues comme saint-martinoises. Un travail complexe qui doit tenir compte des référentiels européens afin de cocher toutes les cases de la réglementation. Pour y arriver, elle étudie la possibilité de faire appel à des avocats spécialisés pour formaliser juridiquement chaque domaine concerné. Un chargé de projet au sein de la chambre consulaire a débuté les recherches pour lister les produits ou productions qui pourraient en bénéficier et ira à la rencontre des professionnels du territoire, afin de connaître leurs besoins et dans quelle mesure ce label pourrait les aider économiquement. Le Journey Cake ou le Guavaberry pourraient alors devenir des spécialités régionales, les créateurs, menuisiers, ébénistes obtenir le label artisanat d’art, etc. Un made in Saint-Martin qui pourrait devenir un véritable atout à l’export.

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