Le collège Cassien Sainte-Claire est le premier établissement en Martinique à s’engager dans le “Zéro Déchet”. Découverte d’une démarche consciencieusement établie avec l’association Zéro Déchet Martinique, qui va progressivement vider les poubelles de l’établissement.

Texte Yva Gelin – Photo Jean-Albert Coopmann

Zéro déchét

Le zéro déchet ne consiste pas à simplement éviter de jeter des déchets par terre, « c’est un comportement à adopter et qui fait qu’il n’y a aucune production de déchet. Il n’y a tout simplement rien à jeter », insiste Pascale Bataillou, co-fondatrice de Zéro DéchetMartinique. La poubelle vide est ainsi l’objectif que s’est fixé un collège entier situé à Fort-de-France. Une démarche initiée par un groupe d’éco-délégués et des représentants de tous les personnels du collège réunis en Comité de pilotage. 

Step by step

La stratégie pour passer au zéro déchet a été élaborée avec des éco-délégués et des représentants de tous les personnels du collège. Elle correspond à la taille de l’établissement et est prévue sur quatre années. Une première année, qui vient de s’écouler, s’est focalisée sur les déchets organiques de la cantine. « C’est en général par cette étape que nous conseillons de commencer. L’organique représente un tiers des déchets et est facile à optimiser. » Un partenariat est ainsi en cours d’élaboration avec un jardin partagé, qui, quatre fois par semaine récupérera tous les restes de la cantine pour les composter.

Au cours de cette première année, une charte de bonnes actions a aussi été élaborée avec les élèves. L’année numéro deux s’attaquera aux déchets créés par les emballages de la cantine.
« Il s’agit par exemple de trouver des solutions pour les salades de fruits qui arrivent en emballages individuels et cela implique de réviser le contrat avec le prestataire de la cantine. Nous allons aussi essayer d’interdire les bouteilles plastique en créant un avenant dans le règlement de l’école », poursuit Pascale Bataillou. Vient ensuite le tour du matériel scolaire. Objectif de la troisième année, cela passe par la modification de multiples petites habitudes. À savoir qu’un livre peut conserver la couverture en plastique de l’année précédente, un cahier n’a lui-même pas besoin de couverture pour tenir l’année, privilégier les crayons de couleurs aux feutres… « Du reste, il s’agit surtout d’apprendre aux enfants à prendre soin de leurs affaires. » Enfin, la dernière année sert de bilan. « L’idée sera de vider la poubelle au milieu de la cour et voir ce qu’elle contient encore. »

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Le Zéro Déchet : une question d’habitudes

Dans cette démarche entamée par le collège, le défi majeur est celui de changer les habitudes. L’établissement n’est, par exemple, pas encore prêt à remplacer les serviettes en papiers à la cantine par des serviettes en tissu. Comme l’explique Pascale, tout passe d’abord par de la sensibilisation. Cela se traduit par 10 h d’accompagnement par an dédiées à chaque personne de l’établissement. « Les élèves sont nombreux. Nous sensibilisons donc d’abord les éco-délégués de chaque classe. Il s’agit ensuite de toucher tous les adultes. Il ne sert à rien de s’engager dans une démarche aussi forte en termes d’actions si les membres de l’établissement ne la comprennent pas. C’est un effort de changement conséquent et il faut être courageux. »

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