Fondée en 1984, sous l’impulsion d’Aimé Césaire, l’école régionale d’arts plastiques de Martinique devient le Campus Caraïbéen des Arts (CCA), en 2011. C’est la seule école supérieure d’art des Antilles-Guyane. Rencontre avec Nadia Accus-Adaine, présidente du conseil d’administration du CCA.

Texte Floriane Jean-Gilles – Photo Jean-Albert Coopmann

Quelle est l’offre de formation proposée par le Campus Caraïbéen des Arts ?

L’établissement propose un cursus diplômant dans le champ des arts visuels. Le diplôme national d’art (DNA) et le diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP) sont des diplômes nationaux, reconnus par le ministère de la Culture, qui confèrent respectivement le grade de licence et de master. Plusieurs options sont dispensées sur le campus telles que l’option design ou l’option art.

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L’école est ouverte à l’international, quelles sont les perspectives et opportunités pour les étudiants ?

En effet, le déploiement de nos étudiants à l’international est un aspect essentiel de leur plan de formation, dans la mesure où cela contribue à renforcer leur culture artistique. En mai 2023, une quarantaine d’étudiants sont partis en voyage d’études au Canada. Il s’agissait de les sensibiliser aux différents lieux de monstration de l’art : galeries, musées, centres d’art, centre d’artistes auto-gérés, entre Montréal et Ottawa. D’autre part, nous avons participé, pour la première fois cette année, au dispositif Culture Pro, en partenariat avec les directions des affaires culturelles de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane. L’objectif était de favoriser l’insertion professionnelle des diplômés. Ce projet a pris la forme d’une exposition itinérante « Être né.e quelque part », en mars 2023, à l’EPCC Les Trois Fleuves, centre culturel de Cayenne. Nous avons prévu d’exposer le travail de ces 13 étudiants, en Martinique, début 2024.

Le Campus Caraïbéen des Arts est partenaire de la BIAC, dans ce cadre vous avez monté l’exposition Trans-sistors, comment est né ce projet ?

Cette exposition est le fruit d’une collaboration avec le label Caribbean Linked, qui propose un programme de résidences d’artistes et d’expositions. Le projet BIAC-Réseaux qui vise à renforcer les réseaux culturels à travers la Caraïbe est, en ce sens, au carrefour des ambitions de l’école et du label, à savoir réunir des artistes émergents de la région. Les 4 artistes qui seront exposés ont été sélectionnés à la suite d’un appel à candidatures. Parmi eux, deux sont diplômés du CCA, Chamika Germain, de Saint-Martin, et le Guadeloupéen Brice Lautric.

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Le campus fêtera ses 40 ans l’année prochaine, en dehors de la BIAC, quels seront les temps forts de l’année 2024 ?

Nous prévoyons l’ouverture de notre galerie-école au cours du 1er trimestre 2024. L’idée est de faire de ce lieu un espace pédagogique afin de former nos étudiants aux métiers de l’art et de la culture : commissaire d’exposition, scénographe, régisseur d’œuvres, pour ne citer que ceux-là. Notre intention est aussi de donner vie, dans cet espace, au projet de recherche de l’école, intitulé « Territoires sensibles », qui définit les grandes orientations pédagogiques de l’établissement. Nous souhaitons également organiser, tout au long de l’année, une série de résidences d’artistes dont le programme complet sera bientôt dévoilé.

Enfin, l’établissement mènera une action dans le cadre de la 60e édition de la Biennale de Venise, puisque le pavillon français est représenté par un ancien étudiant du campus : Julien Creuzet.

Exposition Trans-sistors
Du 7/10 au 6/11
Galerie La Véranda, Tropiques Atrium

Le mot du commissaire d’exposition : Elvis Lopez
Taisha Carrington, Franz Caba, Chamika Germain et Brice Lautric :
4 artistes partageant leurs expériences personnelles, leurs points de vue et leurs préoccupations quant aux trajectoires des îles de la Caraïbe. J’ai eu l’opportunité de rencontrer ces belles personnes. Était-ce le hasard, la chance ? C’est ce qui inspiré l’œuvre d’art que je vais créer in situ : le mot chance sera écrit avec des morceaux de miroirs brisés. En effet, on dit que briser un miroir porte malheur. Alors chance ou malchance ? Libre à chacun de l’interpréter à sa façon

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