Parce que c’est un métier pas tout à fait comme les autres, nous réalisons une série de rencontres avec des chefs d’entreprise. Ce mois-ci : Stéphanie Rossignol, présidente du groupe DROLDEDAM qui détient les services de ménage Shiva et les solutions de gardiennage automobile PARKINN.

Texte Bénédicte Pyram – Photo Jean-Albert Coopmann

Quelle est votre définition de l’entrepreneur ?

L’entrepreneur, il est pour moi d’abord positif, intuitif et structurant. Il doit être aussi fédérateur, c’est essentiel. 

Quand avez-vous su que vous vouliez être cheffe d’entreprise ? 

Je ne l’ai jamais su, je l’ai été par la force des choses. Au cours de mes 4 années de littérature en Martinique, mon mari a commencé son activité de vente en prêt-à-porter. Je suis devenue son binôme, je l’ai été de manière non conventionnelle et puis il a fallu un bras droit. Je me suis formée sur le tas, j’ai appris auprès des acheteurs, des vendeurs, des vendeurs en gros à l’étranger, auprès du comptable et au bout de 2-3 ans, on comprend mieux comment ça se passe. J’ai toujours été quelque part cheffe d’entreprise.

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Que retenez-vous de votre vie d’avant ?

De mes 15 années dans le prêt à porter, je retiens la valeur travail évidemment, la rigueur et le 6e sens, celui qui détermine très souvent si nous sommes un bon chef d’entreprise ou pas. C’est ce “6e sens” en termes de relation, en termes de sensation du marché, d’intuition sur un produit, qui fera la différence entre une entreprise qui va un peu mieux tourner et un peu mieux fonctionner.  

Quelle est l’idée reçue sur les chefs d’entreprises qui vous agace ?

C’est l’idée que quelque part, on exploite les gens avec qui on travaille, et ça, c’est particulièrement agaçant. En ce qui me concerne, j’estime que les personnes que j’emploie doivent grandir avec l’entreprise, sur tous les plans, humain, équilibre familial, travail et sur le plan monétaire. Par exemple, lorsqu’un employé a 2, 5 ou 7 ans au sein de mon entreprise, son salaire doit suivre. Sans oublier, l’engagement, parce que quelque part, mes collaborateurs me font confiance, ils me donnent de leur temps, de leur énergie, il doit y avoir une rétribution monétaire, mais aussi en termes de valeurs humaines, de contact humain et d’échanges. Je suis cheffe d’entreprise, mais c’est le collaborateur qui est sur le site d’exploitation, qui m’apporte son vécu et c’est en fonction de son vécu et de son expérience, que je peux prendre des décisions qui vont améliorer nos conditions de travail, me faire gagner du temps et de l’argent.

Quelle activité fait partie de votre routine ? 

Je suis une grande sportive, je fais de l’ultra-trail, du marathon, de la course à pied sur des longues distances régulièrement. Croyez-moi, lorsque vous êtes capable de faire des centaines de kilomètres avec vos deux pieds, il n’y a pas grand-chose qui vous arrête après.

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L’évènement qui vous a donné confiance ?

L’expérience me donne confiance. Et en général, la confiance que les gens me donnent, me donne confiance.

L’échec qui a failli vous faire tout arrêter ?

Non, cela ne m’a jamais traversé l’esprit, je vis un échec comme une mauvaise décision prise au mauvais moment avec les mauvaises données. L’échec n’existe pas réellement, c’est une manière de vivre un évènement.

Où serez-vous dans 5 ans ? 

J’espère être toujours là, j’espère que nous aurons au moins quintuplé notre chiffre d’affaires, j’espère surtout que tous les collaborateurs seront heureux d’être toujours parmi nous, que nous aurons plus embauché, que nous serons toujours aussi fiers de faire partie de ce groupe, mais aussi d’être une belle image pour la Martinique et pour les femmes chefs d’entreprise.