Parce que c’est un métier pas tout à fait comme les autres, nous entamons une série de rencontres avec des chefs d’entreprise. Ce mois-ci : Michel Coridon, patron du groupe de MCH DOM, expert en ressources humaines. 

Texte Bénédicte Pyram – Photo Jean-Albert Coopmann

Quelle est votre définition de l’entrepreneur ?

Suivant les métiers, le profil du chef d’entreprise est complètement différent, mais c’est d’abord un homme qui sait s’entourer, déléguer et écouter.

Quand avez-vous su que vous seriez chef d’entreprise ? 

Jeune, j’ai rencontré des chefs d’entreprises et plus je les observais, plus je les regardais, plus ils me donnaient envie. Et puis quand j’étais petit, mes parents me trouvaient “autoritaire” (rire), avec un tempérament de meneur d’hommes. Et j’ai finalement été très tôt chef d’entreprise, dès que l’opportunité s’est offerte à moi.

Lire Aussi | Entreprendre ? Même pas peur avec les entrepreneurs solidaires !

La rencontre qui a changé votre vie professionnelle?

Ma vie de chef d’entreprise a été entrecoupée d’une période où j’ai été salarié. Pendant cette période, j’ai fait la rencontre d’un homme extraordinaire qui a été mon patron. Malgré son âge avancé, il continuait à apprendre et il m’expliquait pourquoi on ne devait jamais arrêter de se former… Pour tout vous dire, j’avais le sentiment à l’époque que lorsque nous étions chef d’entreprise, nous étions arrivés et puis c’est fini ! Entendre ce monsieur âgé me dire, « non c’est faux, c’est une erreur », a été une grande leçon que j’applique toujours aujourd’hui.

Un livre ou une méthode qui vous accompagne ? 

J’ai été membre d’un club de l’APM (Association progrès du management), qui regroupe des milliers de chef d’entreprises. J’y ai appris une chose, aussi banale que juste, que la façon de travailler avec ses collaborateurs, dans une bonne ambiance, avec des objectifs clairs et des moyens d’actions est capital pour l’intérêt de l’entreprise.

Lire Aussi | Entreprendre pour Apprendre : des chefs d’entreprise en herbe

Si vous deviez changer une chose dans votre entreprise ou dans votre approche laquelle serait-elle ?

Faire comprendre à l’ensemble des salariés qu’ils ont un devoir d’engagement vis-à-vis de leur entreprise, non pas vis-à-vis du chef d’entreprise. Nous sommes sur le même bateau, chacun à son poste et il faut que le bateau avance (sourire).

L’évènement qui vous a donné confiance ?

Paradoxalement, c’était en 2009 lors du mouvement social. J’ai pris la décision de m’engager avec des confrères chef d’entreprise pour la défense des entrepreneurs et dans l’intérêt de la Martinique. Contact entreprises, Réseau entreprendre, Audace, Coup de Pouce… J’ai intégré toutes ces associations avec l’objectif de changer le regard des Antillais sur l’entreprise. Depuis, nous sommes l’un des départements le plus entrepreneurial de France. C’est une très bonne chose parce que c’est un métier d’engagement. 

Lire Aussi | Hellapaye, précurseur de la gestion RH

L’échec qui a failli vous faire tout arrêter ?

C’est un métier à risque. J’ai perdu mon entreprise dans les années 1980, ça m’a beaucoup perturbé, parce que c’était un échec et ça soulevait d’autres questions : est-ce que je saurais trouver un travail ? 

Si vous pouviez recruter un nouveau collaborateur tout de suite, quel serait son métier ?

Nous avons déjà 2 consultants SIRH (système d’information des ressources humaines), il nous en faudrait un 3ème

Vous êtes optimiste, inquiet ou résilient ? 

Les 3 à la fois. Il y a toujours des solutions. À condition de ne pas croire qu’on les trouve tout seul… à plusieurs on trouve plus facilement que seul.