Depuis 2013, grâce à des parcours d’entrepreneuriat et de création de mini-entreprises, l’association Entreprendre pour Apprendre insuffle aux jeunes de 9 à 25 ans, l’esprit d’initiative, la confiance en soi et le sens des responsabilités. Retour d’expérience avec la présidente de l’antenne Martinique, Marie-Andrée Jean-Marie Victoire.

Texte Alix Delmas – Photo Jean-Albert Coopmann

« Notre association permet d’apprendre ce qu’est une entreprise, ce qu’est l’entrepreneuriat, savoir qu’une entreprise a aussi une vie et une personnalité, qu’elle naît, qu’elle peut mourir ; connaître les postures du chef d’entreprise, les décisions parfois difficiles qui lui incombent, autant d’enseignements précieux transmis aux jeunes générations », nous explique Marie-Andrée Jean-Marie Victoire qui dirige l’antenne Martinique de la fédération Entreprendre pour Apprendre depuis 2019 jusqu’en 2024. 

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Le festival des mini entreprises

Le concept est simple : les élèves, accompagnés par une équipe pédagogique, créent une entreprise qu’ils font vivre le temps d’une année scolaire. Pour l’édition 2022/2023, ce sont 229 jeunes qui ont concouru avec 13 mini entreprises pour 10 établissements.

Le concours se déroule à l’échelle nationale avec un prix du public grâce à une plateforme de vidéos en ligne de présentation des mini entreprises, auquel s’ajoutent des évaluations régionales devant jury avec pitch et stand de présentation qui se sont déroulées cette année à la Villa Laguerre à Rivière-Salée le 31 mai. « Un très bon cru, des projets ambitieux et des mini entrepreneurs extrêmement motivés. Nous avons des élèves méconnaissables face au jury qui nous font part du plaisir qu’ils ont eu à travailler ensemble », note la présidente. Cette année, les deux prix dans les catégories lycée et collège ont été remportés par le lycée Montgérald au Marin pour la mini entreprise Kaz Choco d’Or et le collège Rose Saint Just à Trinité pour la mini entreprise Madin’O, lauréate également du prix du public 2023.

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Plus de 1 700 jeunes sensibilisés à l’entrepreneuriat

La connexion école/entreprise au cœur du dispositif Entreprendre pour Apprendre sous-entend la bonne volonté de toutes les parties. En premier lieu, les établissements scolaires et professeurs désireux de participer au programme ; les mentors, des chefs d’entreprise qui, bénévolement accompagnent les élèves ; le rectorat qui met à disposition une facilitatrice qui a la charge de visiter les mini entrepreneurs ; la CCI dont un chargé de mission veille au soutien, à l’accompagnement et à la communication du dispositif, enfin l’ambition des élèves entrepreneurs qui concourent. Depuis 2013, près de 1 700 jeunes ont pu être sensibilisés à l’entrepreneuriat en Martinique.

Enfin comme le précise Marie-Andrée Jean-Marie Victoire, l’association Entreprendre pour Apprendre ne s’adresse pas uniquement aux collèges et lycées, les missions locales, les écoles de la deuxième chance, les CFA (centre de formation d’apprentis) sont également concernés par les programmes mis en place tout au long de l’année. Autant d’occasion de  susciter des vocations et montrer que l’esprit d’entreprendre permet de trouver sa voie.

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TÉMOIGNAGES 
Madin’O, lauréate catégorie collège, a créé un filtre à eau par gravité. 
Roman, 15 ans, classe de 3ème, collège Rose Saint-Just : 
Le plus important quand on entreprend, c’est la cohésion d’équipe : avoir une équipe soudée, motivée et active nous fait avancer plus vite et plus facilement. Et trouver une idée qui convient à tous, qui est utile et qui plaît. Ce qui m’a plu dans le concours c’était de découvrir comment fonctionne une entreprise et de pouvoir présenter un projet qui nous tient à cœur. Le fait de chercher, d’innover et de travailler en équipe pendant deux ans a été une expérience très enrichissante.

Kaz Choco d’Or, lauréate catégorie lycée, s’est spécialisée dans la production d’entremets chocolatés à base de cacao local.
Marine, 17 ans, terminale STMG, lycée Montgérald : 
Participer à la création et la gestion de notre mini entreprise a fait naitre l’envie d’entreprendre chez plusieurs d’entre nous. Personnellement, je pensais déjà que c’était ma vocation, mon expérience avec Kaz Choco d’Or a donné un nouveau sens à mon projet. Je sais maintenant que, quel que soit ce que j’entreprends dans le futur, mon devoir est de valoriser mon île, ma culture martiniquaise et nos produits locaux.

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