Se reconvertir, créer son entreprise ou monter en compétences sont devenus monnaie courante. Les Antilles-Guyane ne font pas exception et pourraient même en tirer profit. Zoom sur la nouvelle vie professionnelle de nos habitants.

Texte Sarah Balay, Yva Gelin, Adeline Louault Photo Lou Denim, Jean-Albert Coopmann, Jody Amiet

La vie professionnelle en pleine mouvance

Le déploiement du digital a, depuis plusieurs années déjà, changé la donne en matière d’emploi. Avec l’arrivée des nouvelles technologies, le monde du travail a subi, et subit encore, de véritables mutations. En effet, les métiers de demain n’existent pas encore (ingénieur en intelligence artificielle, spécialiste en impression 3D alimentaire, pilote de vols commerciaux vers l’espace, contrôle aérien pour drones, etc.) et ceux d’hier se transforment en profondeur, notamment par le numérique (marketing, ressources humaines, communication, commerce, etc.) Un actif devra désormais changer une ou plusieurs fois de métier au cours de sa carrière. La transition professionnelle ne se limite donc plus au simple choix personnel, elle s’inscrit de plus en plus dans une démarche de parcours professionnel.

L’épanouissement personnel a pris le pas sur le reste

Lydie Bon, directrice générale de Transition Pro Guadeloupe*

Une tendance que la récente crise sanitaire a encore accentuée. Selon l’observatoire des trajectoires professionnelles, « le nombre de personnes ayant choisi d’entreprendre une transition professionnelle a considérablement augmenté ces dernières années. En 2022, cela a concerné 35,8 % des actifs occupés contre 26,2 % en 2016 ».

Même constat à la hausse aux Antilles-Guyane. « La crise Covid a généré plusieurs changements dans le monde du travail », précise Lydie Bon, directrice générale de Transition Pro Guadeloupe*. « L’épanouissement personnel a pris le pas sur le reste. Les gens veulent gagner leur vie, certes, mais pas à n’importe quel prix. » Résultats : de nombreux actifs décident de transformer une passion en métier, revenir vers une vocation abandonnée ou encore changer de poste, monter en compétences pour améliorer leurs conditions de travail et/ou leur qualité de vie.

« On compte, depuis peu, un nombre important de cadres quittant leur emploi pour des métiers de bouche comme boulanger, pâtissier ou encore chocolatier. Certains troquent même leur bureau pour devenir responsable d’exploitation agricole », poursuit Lydie Bon.

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« Diriger les volontaires vers les secteurs porteurs »

Les reconversions touchent également les personnes chez qui la crise a entraîné une quête de sens, un besoin de retour aux fondamentaux. « Le nombre de transitions vers les métiers de la santé et du social est en nette augmentation. Un phénomène que l’on retrouve surtout en Guadeloupe et en Martinique, deux départements français les plus concernés par le vieillissement démographique. Le DEA (diplôme d’études approfondies) assistant(e) de vie aux familles a d’ailleurs beaucoup de succès. »

La crise a, de surcroît, laissé des traces sur certains secteurs qui aujourd’hui manquent cruellement de main d’œuvre. C’est le cas notamment de l’hôtellerie et de la restauration.
« Beaucoup de gens n’ont pas souhaité reprendre leur poste au sortir de la crise, souvent parce qu’ils ont rebondi sur autre chose pendant la longue période de fermeture. »
Au point de bousculer la cartographie des métiers pourvus et à pourvoir. Aujourd’hui, les métiers porteurs, « vers lesquels nous encourageons les volontaires à la transition professionnelle, sont en priorité ceux de de l’industrie touristique et du BTP qui souffrent d’un défaut de main d’œuvre qualifiée, ainsi que les métiers de la finance (expert-comptable, contrôleur de gestion…), de l’agriculture, de l’industrie (agent de maintenance), etc. », cite Lydie Bon.

Si le manque de compétences et de personnels qualifiés est une réalité dans nos économies, l’appétit d’une part des actifs pour un second souffle professionnel et une nouvelle carrière est tout aussi réel. Une petite graine dans la tête de nombreux d’entre nous qui tireraient sans doute profit « d’une meilleure coordination entre les acteurs emploi/orientation/formation », qu’appelle de ses vœux la directrice de Transition Pro.

*Transition Pro (ex Fongecif) est, depuis 2022, le seul organisme habilité par l’État pour financer les projets de transition professionnelle.

Qui sont ceux qui ont choisi de changer leur vie professionnelle ?

Qu’ils l’aient fait par contrainte ou par choix, tous ont trouvé les ressources et ont sauté le pas pour s’engager sur une nouvelle voie professionnelle. Une démarche intime, structurée et courageuse que nous ont partagé 9 témoins.

Les métiers de demain n’existent pas encore et ceux d’hier se transforment
en profondeur.

vie professionnelle
Hedwige Hubert : du prêt-à-porter à la conciergerie

« J’adorais mon métier »

« J’adorais mon métier ». Passionnée de mode, Hedwige Hubert avait commencé à travailler dans un atelier de haute couture dans l’Hexagone. Puis, une fois rentrée en Martinique en 2011, elle avait à sa charge 7 boutiques de la grande distribution du prêt-à-porter à gérer entre la Guadeloupe, Saint-Martin et la Martinique en tant que responsable réseau des boutiques.

Elle a pensé et organisé sa reconversion professionnelle afin d’obtenir son compromis idéal entre vie professionnelle et personnelle, « je travaillais du lundi au samedi jusqu’à 21h. Il fallait faire un choix pour voir mes enfants grandir… ». L’opportunité est arrivée avec un ami. « Celui-ci cherchait une personne de confiance pour la location d’un bien qu’il venait d’acquérir, j’avais à mon actif deux biens immobiliers que je louais depuis quelques années ».

À partir de là, de nature rigoureuse, Hedwige s’est plongée dans le métier, se renseignant pendant deux mois sur la gestion d’une conciergerie, l’accueil client, la diffusion sur les réseaux sociaux… « Finalement ça rejoignait ce que je faisais dans le prêt-à-porter et ça me plaisait beaucoup. » Elle s’est lancé l’an dernier, « ça a démarré très fort » et c’est devenu l’activité à temps plein de cette maman qui raconte n’avoir eu aucun doute, « je ne m’attendais de toute façon pas à faire le même métier toute ma vie. »

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vie professionnelle
Valérie Rocheron : du barreau au tarot-astrologie

« Mon métier d’avocate m’a permis de construire le changement de vie que je voulais »

Dans la bibliothèque de Valérie Rocheron, les codes civils ont été remplacés par plus d’une cinquantaine de jeux de tarot. Une reconversion qui a pu faire sourire plus d’un, celle d’une avocate qui, un beau jour, se met à lire les cartes et les étoiles et quitte la robe pour devenir astro-tarologue…

« Je ne savais pas quoi faire après le bac », se rappelle-t-elle. « C’était avocate ou hôtesse de l’air, mais j’ai détesté ce métier. » Valérie Rocheron a « fait l’avocate », de sa propre expression, pendant 9 ans puis avait arrêté une première fois, créant sa propre maison d’édition de contes pour enfants. Son divorce la poussera à endosser de nouveau la robe, cette fois avec la motivation de se donner les moyens financiers d’être libre. « Je m’étais fixé un objectif de 30 000 euros que j’ai atteint rapidement car je ne dépensais rien. Parallèlement j’avais commencé sur les réseaux sociaux à réunir une communauté autour de mes passions que sont l’astrologie et le tarot. Quand je me suis lancée en tant que professionnelle, ma communauté m’a naturellement suivie. »

Ce deuxième passage dans la profession juridique s’est fait à contre-cœur, avec pourtant une nouvelle mentalité qui a changé toute la donne. « J’ai repris le chemin du barreau en guerrière avec l’idée de pouvoir me construire le changement de vie que je voulais ». Aujourd’hui, Valérie ne travaille exclusivement qu’en visio-conférence avec des clients répartis sur tout le globe. « J’enseigne mes disciplines qui s’inscrivent aussi dans des accompagnements en développement personnel. L’avenir ne se prédit pas, il se construit ».

vie professionnelle
Marlène Fung : de l’administration à un salon de thé

« J’aime beaucoup sortir de ma zone de confort »

La vie professionnelle de Marlène Fung a débuté à la préfecture de Guyane. Formée en finance et gestion, elle occupe ensuite un poste de chef du service financier à la CCI et enfin de directrice administrative et financière dans l’immobilier. Un cheminement qui se fait sur 15 ans.

« En 2013, ma sœur cherchait une activité. Très égoïstement, parce que les cafés de ma vie étudiante me manquaient, je lui ai proposé d’en ouvrir un. Ce qu’elle a fait. Le deuxième s’est ouvert en 2018 à Montjoly, près de chez moi. Avec la proximité, il m’a paru naturel d’être un peu plus impliquée en même temps que j’avais ma propre activité. Je suis finalement devenue cofondatrice de Nath Café en 2020 ».

Pour autant, Marlène Fung préfère parler d’évolution que de reconversion. Dans le cadre du salariat, elle avait toujours fait de la gestion d’entreprise. Au moment de changer de voie, « j’avais donc des bases de réflexions qui m’ont permis d’être efficace. Avec mon parcours, je considère que c’était une suite logique d’ouvrir mon entreprise. » Si elle dit aimer “le café et les salons de thé” et apprécie d’avoir réussi à allier plaisir et métier, elle reconnaît aussi qu’elle aime beaucoup sortir de sa zone de confort.

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Le fait de lâcher en même temps notre statut de salarié était un défi.

vie professionnelle
Dominique Visser et Caroline Leblond : des travaux publics au carbet touristique

« La première année d’exploitation, nous avons réinvesti les bénéfices dans la société »

Salariés d’une entreprise de BTP, Dominique Visser et Caroline Leblond ont quitté leur emploi en 2020 pour créer un camp touristique sur la Comté, une rivière bien connue des Guyanais. Chef d’équipe depuis 16 ans dans la même société, Dominique Visser cherchait un poste plus calme après plusieurs accidents qui l’avaient fragilisé physiquement. Sa compagne Caroline Leblond, elle-même directrice de travaux dans l’entreprise, voulait quant à elle profiter davantage des enfants.

« Nous avons demandé une rupture conventionnelle en 2020. On travaillait déjà ensemble donc cela ne nous effrayait pas de créer notre entreprise mais le fait de lâcher en même temps notre statut de salarié était un défi, se souvient la jeune femme. » L’opportunité d’acquérir une parcelle attribuée au village arawak (une des six ethnies amérindiennes de Guyane) de Sainte-Rose-de-Lima, où réside le couple, se présente. Situé sur la crique Sourou, accessible en pirogue par la Comté, le terrain de 5 000 m2 est parfait pour accueillir une structure d’hébergement. Mais tout est à défricher puis à construire.

Pendant 18 mois, Caroline et Dominique s’attellent à la tâche, parfois épaulés par leurs proches. En plein covid, les entrepreneurs ne peuvent prétendre à aucun dispositif d’aide. C’est donc avec 90 % d’autofinancement* et beaucoup d’huile de coude que le camp, baptisé « Le Sourou », sort de terre en 2021.

L’atout du crowdfunding et des réseaux sociaux dans leur vie professionnelle

Une pub radio présentant la plateforme de financement participatif Lobi You incite Caroline à lancer une collecte, quelques mois avant l’ouverture officielle. « En contrepartie de leurs dons, les contributeurs venaient profiter du site à la journée ou à la nuitée à tarif préférentiel. » Cette campagne, relayée sur les pages Facebook et Instagram du site qui montraient par ailleurs l’avancée des travaux, permet de financer la flotte de kayaks mais surtout de populariser le Sourou. « La première année d’exploitation, nous avons réinvesti les bénéfices dans la société. Cette année, nous pouvons enfin dégager des salaires », se félicite Caroline. Totalement écotouristique (énergie solaire, assainissement végétalisé…), le lieu fait la part belle à la nature et à la culture arawak que Dominique s’attache à faire découvrir aux hôtes. « Nous n’avons plus de week-end en famille et nos vacances sont décalées », confie-t-il.
« Les enfants ont eu du mal à comprendre au début mais maintenant, à 14 et 10 ans, ils sont totalement investis dans le projet. On ne regrette rien. »

*les 10 % restant proviennent d’une subvention ADEME accordée à l’issue d’un appel à projets Slowtourisme dont le Sourou a été lauréat fin 2021.

vie professionnelle
Marie-Christelle Brédon : d’assistante de direction à coach en respiration

« Un long processus »

Quand on l’interroge sur ses projets professionnels, Marie-Christelle Brédon, 43 ans, sourit et prend une profonde respiration… Ce qu’elle a à nous raconter n’est pas banal mais son nouveau bonheur se lit sur son visage. Il y a trois ans, elle choisit de quitter son poste d’assistante de rédaction où elle ne s’épanouissait plus.

« Je voulais évoluer pour quelque chose de différent », explique-t-elle. « Ma transition professionnelle est issue, finalement, d’un long processus. » Car aujourd’hui, ce qu’elle souhaite, c’est accompagner les gens à retrouver mieux-être et vitalité. Une démarche qu’elle a elle-même expérimentée et qu’elle veut désormais transmettre.

« J’ai eu un déclic en 2005, à la naissance de ma fille. J’ai pris conscience des dangers des aliments ultra-transformés et des perturbateurs endocriniens. À cette époque, j’étais malade de l’intérieur sans le savoir : manque d’énergie, sautes d’humeur, mal être, etc. Je voulais éviter à ma fille ce calvaire. Je me suis alors beaucoup documentée et j’ai progressivement changé mon mode de vie, basé sur un retour à l’état naturel. Une véritable renaissance ! Les gens me demandaient souvent conseil et m’interrogeaient. J’ai donc décidé d’en faire ma mission de vie : rendre tout ce savoir accessible pour aider les autres à révéler leur potentiel. »

Afin de légitimer sa pratique, Marie-Christelle se forme à la naturopathie et devrait bientôt obtenir sa certification. Convaincue de l’impact de la respiration sur notre bien-être (stress, sommeil, énergie…), elle suit également des études pour devenir coach en respiration auprès de l’Academy Inspire. Avant de se lancer, Marie-Christelle tente déjà de « bousculer les consciences » via ses partages de vidéos sur son site internet (natirel.fr).

vie professionnelle
Frédérique Roger : du graphisme à la décoration

« Changer pour m’épanouir davantage »

Certains changent d’orientation faute de débouchés ou pour mieux gagner leur vie. D’autres visent avant tout l’accomplissement de soi… C’est le cas de Frédérique Roger, 47 ans. Créative depuis l’enfance, elle se lance très tôt dans des études artistiques (bac littéraire/Arts plastiques, Beaux-Arts et école supérieure d’arts et techniques à Paris) avant d’embrasser une carrière de graphiste illustratrice. Un métier qu’elle exerce depuis presque vingt ans, au sein d’agences de communication et de médias, dans l’Hexagone et en Guadeloupe.

En 2015, elle décide de quitter le monde du salariat pour être indépendante et choisit de se former dans le domaine de la décoration. Ce secteur, qui l’a toujours attiré, représente un complément dans l’activité spécialisée de design. « Le graphisme et la décoration sont des secteurs différents mais qui se rejoignent et s’associent afin de répondre à des demandes très spécifiques »,
confie-t-elle. « Je n’ai pas simplement voulu changer d’univers. J’ai surtout cherché à m’épanouir davantage. Il est important de ne pas s’enfermer dans un secteur. L’humain est en constante évolution. Il est primordial d’exploiter au maximum ses capacités. Mon parcours professionnel reflète donc ma soif d’apprendre et d’explorer des techniques différentes. J’ai ainsi voulu complémenter mes connaissances et mes possibilités créatives tout en allant de plus en plus vers ce que j’aime ». En 2018, sa société Kawaï Design voit le jour et depuis peu, Frédérique propose des accessoires textiles et de déco qu’elle conçoit à la main en petites séries ou modèles uniques, voire personnalisés à certains projets ou demandes spécifiques.

« Le monde de l’entreprise m’a ouvert les portes de l’entrepreneuriat »

vie professionnelle
Yannick Lampe : de la régie commerciale à la restauration

Le sourire franc, les yeux rieurs, Yannick Lampe aime « recevoir » et ça se voit. Au comptoir, en salle ou derrière les fourneaux de son restaurant, ce quadragénaire, papa depuis peu, est comme un poisson dans l’eau.

Il y a sept ans, lorsque France Antilles Guadeloupe le licencie pour raisons économiques, l’ancien responsable commercial est loin d’imaginer la nouvelle vie qui l’attend. Finalement, « le monde du salariat derrière moi, je décide de réaliser un vieux rêve, celui d’ouvrir un bar à vin. Un lieu que j’aime, convivial, idéal pour se détendre entre amis et déguster des produits de qualité ». Faute des licences exigées, Yannick opte finalement pour un restaurant. Situé rue de la Chapelle à Jarry, il le baptise ENOKOE. « Le lieu n’existait pas, il a fallu tout concevoir, investir dans une cuisine et bien sûr, me former. Une création de A à Z qui a duré deux ans. »

Aujourd’hui, Yannick est fier du chemin et regarde avec bienveillance son parcours professionnel. « Le monde de l’entreprise, ses exigences et ses codes, m’ont, en fait, ouvert les portes de l’entrepreneuriat. » La maturité et les années d’expérience en management, commerce, marketing, relationnel et ressources humaines lui ont servi à devenir ce chef d’entreprise polyvalent, humain, inventif et ambitieux. « C’est un métier passionnant où il faut sans cesse ajuster, tester et se réinventer. Le plus dur est d’embarquer toute une équipe avec soi. Aujourd’hui je peux déléguer en toute confiance et me tourner vers l’avenir ». D’ici peu, Yannick espère développer sa franchise et créer de nouveaux concepts.

« J’ai décidé de me reconnecter avec ce qui me fait vibrer »

vie professionnelle
Yasmina Annibal : de contrôleuse de gestion à consultante en ingénierie culturelle

Sa prise de conscience remonte à 2019. « Après 15 ans d’exercice en tant que contrôleuse de gestion salariée, en entreprise puis dans l’administration, j’ai compris que je n’étais pas à ma place ». Epuisée et perdue, Yasmina, décide alors de se reconnecter avec ce qu’elle aime et ce qui la fait vibrer : l’art. « Depuis l’enfance, j’aime peindre, dessiner, participer à des festivals, des salons, assister à des expositions etc. Pour m’épanouir professionnellement, il me fallait allier mes compétences et ma passion de toujours ». L’ingénierie culturelle s’impose alors dans son nouveau chemin de vie. Son désir de formation contrarié par la crise Covid, elle réalise finalement avoir toutes les cartes en main pour trouver sa légitimité. Confiante et motivée, Yasmina saute le pas et démissionne. « Une véritable libération ».
« Aujourd’hui, je savoure et rayonne en utilisant mes compétences comptables et financières pour accompagner les artistes : montage de dossier, demandes de subventions, appels à projets, recherche de galeries, de partenaires etc. Travailler avec eux est un réel plaisir car ce sont des personnes libres et surtout passionnées ! ». Auto-entrepreneuse depuis mars 2022, elle a repris le pinceau « pour le plaisir » et travaille déjà avec deux artistes reconnus :
Steek, graffeur et bodypainteur et Jérôme Jean-Charles, sculpteur. Elle est aussi trésorière au sein de l’association Wad Al-lub qui intègre l’incubateur social Le Phare de la Fondation CMA-CGM au sein des locaux ZEBOX Caraîbes à Baie-Mahault.

« Dans l’esprit du Mur d’Oberkampf à Paris, nous lançons, avec Steek, à la rentrée, le Mur Guadeloupe installé dans la zone de Dothémare aux Abymes. Un lieu d’expression et d’éducation artistique totalement inédit en Guadeloupe ». A suivre.