EWAG était à La Réunion pour la première édition des Outre-mer French Tech Days. Pendant deux jours, les startups ultramarines ont pu renforcer leur position sur la scène technologique et économique en France et au-delà.

Texte et photos Karollyne Videira Hubert

Blablacar, Doctolib, ManoMano, Veepee, OVH… En France, le nombre de licornes* ne cesse d’augmenter. À ce jour, 26 licornes françaises et plus de 13 000 startups permettent à la France de garantir une place importante parmi les principaux hubs européens. Quid des champions de la tech ultra-marins ? Lancés sur des marchés plus petits et géographiquement plus éloignés de l’écosystème national, les start-up Outre-mer ne sont pas en reste. C’est dans ce contexte que trois ministres, Philippe Vigier (ministre des Outre-mer), Olivier Becht (ministre du Commerce extérieur) et Jean-Noël Barrot (ministre du Numérique), se sont réunis du 30 novembre au 1er décembre au domaine Le Moca, à Saint-Denis, pour deux journées consacrées à la technologie et à l’entrepreneuriat. 

« Au-delà du numérique, l’innovation passe aussi par la culture et l’exportation. Il est important d’avoir mes homologues ici présents pour cette première édition des Outre-mer French Tech Days. Les Ultramarins se battent pour trouver leur place dans l’innovation, et nous sommes ici pour nous battre avec eux ! », s’enthousiasme le ministre des Outre-mer, Philippe Vigier. En sus de la réussite hexagonale, ses confrères et lui veulent se tourner vers les territoires ultramarins, qui ont un fort potentiel pour se développer sur la scène économique et technologique européenne, voire mondiale. « L’innovation ne se trouve pas uniquement à Station F, à Paris. Elle se trouve ici également, dans nos territoires ultramarins ! », avance le ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht. 

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La Réunion, terre d’innovation

Organisée par la French Tech Réunion, cette première édition a eu lieu quelques semaines après que la Réunion ait été nommée “Première capitale de la tech (2023-2025) en Outre-mer”. Selon l’Insee, depuis six ans, le nombre de créations d’entreprises augmente chaque année sur l’île. Et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que la directrice de la French Tech La  Réunion, Julie Van Snick, encourage ces confrères à organiser ce type d’événement. « Cela fait plus de six mois que nous organisons les Outre-mer French Tech Days et je ne vous cache pas que nos journées et soirées n’ont pas été épargnées. Mais nous sommes très heureux de pouvoir recevoir pour la première fois un événement de cette ampleur chez nous. Nous serions encore plus heureux de le voir évoluer dans d’autres territoires ultramarins. » 

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Les French Tech Days pour se voir, s’entendre et s’exporter

Le premier jour a été marqué par les discours des ministres et les présentations des French Tech ultramarines. Des tables rondes ainsi que des échanges autour de l’innovation et la technologie ont également eu lieu. La DGOM (Direction Générale des Outre-mer), le Village by CA, la CCI de La Réunion, Business France et d’autres institutions publiques et privées n’ont pas manqué au rendez-vous. Une délégation africaine participait également à l’événement afin de créer des nouvelles opportunités d’exportation et des partenariats sur le continent africain. Pour cela, rien de mieux que de passer par les territoires ultramarins qui sont stratégiquement très intéressants grâce à leur position géographique. Par ailleurs, c’était l’occasion parfaite pour renouveler la convention entre le Ministère des Outre-Mer et Business France, en présence des ministres, mais aussi du directeur général Laurent Saint-Martin, ainsi que la présidente de la Région Réunion, Huguette Bello. Cette convention permet à Business France de continuer à accompagner les start-ups dans leur soif d’internationalisation. Le deuxième jour a été notamment consacré au fameux “pitch”, la présentation de chaque start-up auprès des investisseurs. 43 startups des sept French Tech ultramarines, dont la Guyane, la Polynésie, la Martinique, Mayotte, la Guadeloupe, La Réunion et La Nouvelle-Calédonie, ont pu pitcher leurs solutions devant plus de treize investisseurs de renom. En terres réunionnaises, la Guadeloupéenne Yasmine Encelade de SMO Solar, lauréate de l’IOM 8 dans la catégorie transition écologique, a ainsi su convaincre le public et a remporté le prix du « meilleur pitch ». 

*Licorne : le terme fait référence à une start-up technologique valorisée à plus d’un milliard de dollars. Ce concept a émergé pour décrire des entreprises relativement jeunes qui ont atteint une valorisation exceptionnellement élevée, symbolisée par le chiffre mythique d’un milliard de dollars.

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Communauté tech 

Lancée en 2013, la French Tech a pour objectif de dynamiser l’écosystème entrepreneurial en France, en mettant en avant les start-ups innovantes et en favorisant leur croissance. Aujourd’hui, 7 communautés ultramarines ont été labellisées “French Tech” : Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion.