Dans notre série sur les chefs d’entreprise,  nous plongeons cette fois dans l’univers d’Olivier Bajard, directeur général de la Société immobilière de Guadeloupe.

Texte Yva Gelin – Photo Jean-Albert Coopmann

Que signifie pour vous le fait d’être chef d’entreprise ?

Un chef d’entreprise est responsable de tout, il faut donc aimer le risque. Aussi, au-delà de l’envie de réussir, ce sont beaucoup de situations professionnelles moins confortables et on ne se rend pas tout le temps compte de tous ceux qui ont échoué avant nous.

Malgré les risques que cela signifiait, qu’est-ce qui vous a donné envie de sauter le pas ?

C’est souvent l’attrait de l’activité qu’on a envie de mener. Par exemple, pour moi, le logement social, j’ai trouvé ça immédiatement passionnant. J’avais 20 ans de vie professionnelle et ce qui m’intéressait, c’était comment on arrive à changer la vie des gens en mieux.

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Comment gérez-vous le fait de diriger ?

Déjà, ça ne se passe jamais bien avec tout le monde. L’enjeu est de développer l’entreprise tout en réglant les problèmes internes. Le véritable sujet, je pense, quand on dirige un certain nombre de personnes, c’est de considérer que votre intelligence a autant de valeur que celle des autres.

Est-ce qu’il y a un avant et un après ? 

Oui ! Avant je travaillais beaucoup et je dormais bien. Maintenant je travaille beaucoup et je dors moins bien ! (Rires)

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Quelle est l’idée reçue qui vous agace ? 

La croyance que les chefs d’entreprises ont la belle vie, et l’image de la tour d’ivoire. Un bon chef d’entreprise est celui qui accompagne dans la prise de responsabilité et sait ce qui se passe.

Qui sont les personnes qui vous ont inspiré ?

Je citerais Steve Jobs et le discours de Stanford en 2005, où il rappelle l’importance de ne jamais rien prendre pour acquis, de ne pas hésiter à sortir du cadre. « Stay foolish, stay stupid. » Il y a aussi les derniers patrons que j’ai eu, toutes des femmes. En tant que dirigeantes, j’ai beaucoup apprécié un niveau d’exigence élevé allié à un niveau d’empathie tout aussi élevé. C’est-à-dire la capacité à faire avancer les gens avec une douceur absolue parce que le respect est là. C’est très féminin je pense et c’est une qualité précieuse pour un chef d’entreprise.