Dans notre série sur les chefs, nous plongeons cette fois dans l’univers de Fabien Felixine, président et co-fondateur de JOBBIZ Intérim, plateforme qui permet la mise en relation d’intérimaires et d’entreprises de manière entièrement digitale.

Texte Alyssa Thibault – Photo Jean-Albert Coopmann

Quelle est votre définition de l’entrepreneur ?

C’est quelqu’un qui prend des risques, et dont on attend qu’il prenne de bonnes décisions. 

Quand avez-vous su que vous vouliez devenir chef d’entreprise ?

(sourire) J’ai toujours voulu être chef d’entreprise. Je n’avais pas d’idée précise, néanmoins je voulais entreprendre, je voulais mener un projet. Une fois à l’université, j’ai su que j’étais prêt. Puis, avec mon expérience de salarié, j’ai vite compris que la meilleure façon de donner vie à ses idées, c’était de le faire par soi- même.

L’événement qui vous a donné confiance ?

Le Big Tour*, qui a eu lieu au palais des congrès de Madiana. J’ai pu intervenir lors d’une conférence et sur le plateau. J’avais ce syndrome de l’imposteur, et en me donnant la parole, je me suis senti légitime parce que je me suis dit que ça signifiait que mes pairs estimaient que j’avais le niveau pour prendre la parole.

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Un livre ou une méthode qui vous accompagne 

Le personal MBA de Josh Kaufman, parce qu’il apporte de la structuration. Il explique les bases d’une entreprise et démystifie ce monde. En effet, bien souvent, on voit l’entreprise comme quelque chose de complexe, mais comme tous les systèmes complexes, il est composé de plusieurs systèmes simples. Il permet donc de comprendre pourquoi une entreprise fonctionne d’une manière, et pas d’une autre.

Est-ce que n’importe qui peut être chef d’entreprise ?

Je dissocie l’entrepreneur du chef d’entreprise : le fait d’entreprendre, c’est créer, et, pour moi, chaque être humain est créateur. Toutefois, être chef d’entreprise, c’est également être un gestionnaire, ce qui demande des compétences que tout le monde n’a pas, mais qui peuvent s’apprendre.

Doit-on forcément savoir où on sera dans 5 ans ?

Pas forcément, mais ça aide à tenir au quotidien. Quand vous êtes chef d’entreprise, vous êtes amené à prendre des centaines de décisions, donc par moment on peut se perdre, lorsqu’on en prend une mauvaise par exemple. Mais garder cette vision, c’est comme naviguer avec un phare : vous voyez le phare donc vous savez dans quelle direction aller.

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Et vous, où serez-vous dans 5 ans ?

Dans 5 ans, l’idée est d’offrir l’expérience JOBBIZ à l’ensemble des outre-mer, parce que ce sont des territoires qui en ont besoin.

La rencontre qui a changé votre vie professionnelle ?

La rencontre qui a changé ma vie professionnelle est Miguel Radom de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), parce que ça a été un des premiers à croire en mon projet et à y voir le potentiel. Il m’a donné les clés pour obtenir des financements mais aussi pour savoir qui aborder dans ce « business ».

Quelle est l’idée reçue qui vous agace ?

Souvent, on a cette impression que le chef d’entreprise est un super-héros. Qu’il sait tout. C’est quelque chose qui peut être agaçant, parce parfois, il attend justement des solutions…

* Organisé par BPI France

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