À quoi sert l’ARS Guyane ? Focus sur trois de ses services
Santé. Chargée de décliner la politique de santé publique en fonction des besoins du territoire, l’Agence Régionale de Santé œuvre sur le champ de la santé dans sa globalité, en soutenant au quotidien les associations, les structures médico-sociales et les établissements de soins. (Texte Adeline Louault, Photo Mathieu Delmer)
« Actuellement, nous travaillons sur une feuille de route concernant les violences faites aux femmes. »
Shirley Coupra, cheffe de pôle prévention et promotion de la santé
Direction de la Santé Publique : financement et facilitation
« Le Plan régional de santé a identifié des objectifs prioritaires pour la Guyane. En fonction de ces orientations, nous finançons des actions menées par des associations via des appels à projets ou des conventions pluriannuelles d’objectifs et de moyens. Nous facilitons également la mise en œuvre de projets sur le terrain. Deux agents sont chargés de l’animation territoriale et travaillent avec les communes sur des projets de santé. Actuellement, nous travaillons sur une feuille de route concernant les violences faites aux femmes. Des actions vont être mises en place dans la zone de Camopi, en partenariat avec les associations DAAC, Agave, IDsanté, les CDPS (Centres Délocalisés de Prévention et de Soins) et le réseau périnat. En tant qu’autorité référente en matière de santé, l’ARS est à même de mettre en coordination les partenaires associatifs avec l’hôpital ou, lorsque c’est nécessaire, d’autres institutions comme la préfecture, la DGCOPOP (Direction générale de la cohésion et des populations), la CGSS, etc. »
« Nous tentons de répondre aux besoins identifiés en créant des établissements ou en lançant des dispositifs d’accompagnement. »
Nicaise Atine, chargée de la tarification
La Direction de l’Autonomie (DA) accompagne les associations
« La Direction de l’Autonomie prend en charge l’accompagnement des personnes handicapées, des personnes confrontées à des difficultés spécifiques et des personnes âgées. Nous tentons de répondre aux besoins identifiés en créant des établissements ou en lançant des dispositifs d’accompagnement, via des appels à projets, des appels à candidatures, où les associations sont invitées à candidater. Après avoir délivré l’autorisation d’exercer, nous accompagnons, nous inspectons, nous évaluons régulièrement l’association ou le dispositif créé.
Dans le cadre de notre mission de régulation de l’offre, nous avons constaté des besoins prégnants dans les zones de l’est et des communes intérieures. Deux projets d’envergure nous tiennent à cœur, consistant en l’installation de deux EHPAD sur les communes de Saint-Georges de l’Oyapock et Maripasoula. En plus de nos projets internes, la population ou les professionnels peuvent nous informer des projets innovants qu’ils jugent pertinents de créer sur le territoire. La DA reste ouverte à ce genre de démarche et, grâce à sa commission d’analyse en interne, une expertise est apportée sur ces dossiers, avant approbation. Le projet de l’association AKATIJ de créer une « Communauté thérapeutique » offrant des soins résidentiels aux femmes souffrant d’addiction, avec prise en charge de leurs enfants, a suivi ce circuit et bénéficie d’un financement alloué par l’ARS Guyane. Cette structure, la première en France, a pu ouvrir en 2022 sur la commune d’Awala-Yalimapo. »
« Nous nous efforçons de défendre les spécificités du territoire et d’obtenir, de la part des instances nationales, des réponses adaptées à la réalité guyanaise. »
Erwan Le Dour, chef de pôle établissements de santé
Gestion des infrastructures et du personnel pour la direction de l’offre de soins (DOS)
« Outre les établissements de santé, la DOS a également la charge des transports sanitaires, de l’ambulatoire (pharmacies, médecins, kinés…), des ressources humaines (accueil, accompagnement et formation des professionnels de santé) etc. Sur l’offre de soins, nous autorisons des structures et des activités de santé à condition qu’elles soient conformes au Projet régional de santé (PRS). Une fois autorisés, ces établissements reçoivent des financements que nous répartissons équitablement.
Notre rôle est aussi d’essayer d’adapter des règles nationales aux contraintes locales. En collaboration avec les autres directions, nous nous efforçons de défendre les spécificités du territoire – population jeune, fort taux de natalité, précarité… – et d’obtenir, de la part des instances nationales, des réponses adaptées à la réalité guyanaise. Par exemple, nous souhaiterions créer un hôtel hospitalier pour les femmes qui viennent de loin pour accoucher à Cayenne et passent parfois de longs séjours hors de leur domicile. Nous voudrions également réduire les évacuations sanitaires en proposant de nouveaux services médicaux sur place tels que la chirurgie bariatrique (qui traite l’obésité) ».
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Quelques chiffres
• En 2021, la Direction de l’Autonomie a brassé 79 millions d’euros. |