Olivier Meslien : À vrai dire, c’est en discutant avec bonfilon que je me suis rendu compte que j’avais mis en place une stratégie de marque employeur, sans le savoir ! Cependant, notre démarche a été à la fois spontanée et réfléchie. Cela a été naturel, parce qu’ayant été moi-même employé, j’ai observé ce qui se faisait ailleurs et j’ai identifié ce qui pouvait être amélioré. Mais c’est aussi un choix stratégique car je considère qu’innover et valoriser les collaborateurs est plus intéressant que de rester figé dans des pratiques classiques, quitte à ce que l’on dénote avec la majorité ! 

Pour commencer, que l’on décide de continuer ou pas avec un candidat, il y a toujours un appel après réception du CV, notamment pour donner quelques explications en cas de refus. L’objectif est de garder contact pour un recrutement futur, car notre modèle et nos besoins sont amenés à évoluer. Ensuite vient le premier entretien que nous voyons comme un rendez-vous commercial, un simple échange où nous parlons uniquement de l’entreprise et des produits pour valider l’intérêt du/de la candidat-e. Ce n’est que lors du deuxième entretien que nous abordons les conditions, les avantages et la stratégie. La décision est ensuite prise collectivement. La transparence salariale est aussi un élément clé de notre recrutement. Les salaires sont affichés dès l’offre d’emploi (en net car le brut ne parle ni aux candidats ni à leur banquier), pour éviter les déceptions. Ils sont non négociables car nous estimons qu’hommes et femmes doivent toucher le même salaire, pour un même poste. Il est toujours possible de négocier des avantages supplémentaires, qui s’appliqueront alors à tout le monde. Nous offrons actuellement un jour de télétravail menstruel par mois pour les salariées, en plus des avantages classiques comme la mutuelle. Mais surtout, nous privilégions une grande flexibilité et autonomie dans le travail et nous misons sur le confort. 

Je souhaite vraiment que l’on fonctionne comme une team, comme dans le sport, et pas dans une logique de compétition individuelle. La transparence est donc essentielle. Une entreprise est comme un enfant : elle a des fondateurs (les parents) et des collaborateurs (les oncles et tantes), et tout le monde doit se serrer les coudes pour la faire grandir. Figure-toi que nous avons recruté avant même l’ouverture de l’entreprise car nous voulions que tout le monde soit impliqué au même niveau dans le projet. Les décisions sont prises collectivement avec Chloé et Amandine, elles ont accès aux mêmes outils de gestion que moi et les chiffres de la boîte sont partagés chaque mois. 

Oui, nous voulons vraiment offrir la même qualité de service, d’expérience, aux clients et aux employés : les petites attentions, l’écoute, le confort… Cela signifie aussi que nos employés doivent se sentir soutenus face aux clients. Nous avons mis en place une note de service à ce sujet car si venir chez nous doit être agréable pour le client, venir travailler doit aussi l’être pour nos employés. Tout cela étant dit, je ne dis pas qu’on est parfaits, je considère que l’on a toujours des choses à améliorer. C’est d’ailleurs un des aspects de notre marque employeur, l’agilité, la flexibilité. 

Je pense que ce qui nous caractérise aujourd’hui, et qui à mon sens devrait s’appliquer à toutes les petites entreprises, c’est l’agilité. S’il y a un grain de sable dans l’engrenage, ce n’est pas grave, on s’adapte et on réagit. Cela fait partie de la marque employeur véhiculée en interne. Au-delà de la communication, la marque employeur est vraiment liée à la gestion quotidienne et l’anticipation stratégique. Je la vois comme un outil permettant de visualiser ce que l’on pourrait faire plus tard, de se projeter, car notre modèle économique est voué à évoluer du fait de notre offre de niche, qui plus est sur un petit territoire. 

Nous recherchons des personnes alignées avec notre vision et nos valeurs : la transparence, l’innovation et l’expérience haut-de-gamme. L’ambition aussi, la capacité à évoluer dans un environnement qui bouge rapidement. Tu sais, quand moi j’ai démarré, je faisais trois ans dans une entreprise, ce que l’on considère comme un profil instable. C’est au contraire pour moi un profil qui évolue et qui peut apporter de la fraîcheur, de l’innovation. C’est à l’image de notre showroom qui évolue constamment. D’ailleurs, une question à laquelle nous accordons de l’importance en entretien est “Où vous voyez-vous dans 10 ans ?”. La réponse en dit beaucoup selon moi !

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