Naomie Pature : « Je travaille à éradiquer la cowdriose en Guadeloupe »

Naomie Pature dans le laboratoire du CIRAD, où elle étudie les tiques vectrices de la cowdriose © Lou Denim
Naomie Pature dans un laboratoire, en pleine recherche sur la transmission de la cowdriose Naomie Pature dans le laboratoire du CIRAD, où elle étudie les tiques vectrices de la cowdriose © Lou Denim

Naomie Pature : « Je travaille à éradiquer la cowdriose en Guadeloupe »

Sarah Balay

Dans son laboratoire, entre tiques guadeloupéennes et pathogènes tropicaux, Naomie Pature poursuit un objectif ambitieux : mieux comprendre les mécanismes de transmission de la cowdriose, une maladie mortelle pour les ruminants, afin de l’éradiquer du territoire. Doctorante en microbiologie et entomologie, elle mène ses recherches au croisement de la biologie moléculaire et de la santé animale, au sein d’un projet soutenu par le CIRAD et l’Université des Antilles. Rencontre avec une jeune chercheuse passionnée, en quête de solutions durables pour la Guadeloupe et les territoires tropicaux.

Quel est l’intitulé de votre thèse ? 

Ma thèse s’intitule : « Étude de la compétence vectorielle d’Amblyomma variegatum pour Ehrlichia ruminantium et des déterminants moléculaires associés ». Elle est dirigée par le Pr Olivier Gros (habilité à diriger des recherches, rattaché à l’Université des Antilles), co-dirigée par le Dr Damien Meyer (également en cours d’habilitation à l’UA et au CIRAD, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) et co-encadrée par Valérie Rodrigues du CIRAD.

Quand et où allez-vous soutenir ?

Ma soutenance de thèse est prévue en septembre 2025, sur le site de Duclos, Prise d’eau à Petit-Bourg, en Guadeloupe.

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Si vous deviez résumer vos travaux en une seule phrase ?

J’étudie les liens entre une tique de Guadeloupe et une bactérie dangereuse pour les ruminants, afin de comprendre comment la bactérie se développe dans la tique.

Quelles sont les applications concrètes de votre étude ?

Mon étude s’insère dans un contexte de santé animale où mes organismes modèles (tique et bactérie) sont responsables d’une maladie tropicale mortelle pour les petits et grands ruminants : la cowdriose.

Afin d’élucider les mécanismes moléculaires à l’origine de la compétence vectorielle de la tique, j’ai optimisé un système d’alimentation artificielle de tiques lors de mon étude.

Ce système permet de nourrir les tiques de façon contrôlée tout en limitant l’utilisation d’animaux de laboratoire en vue d’améliorer le bien-être animal. De plus, mon projet a pour but de comprendre le cycle de vie de la bactérie au sein de la tique afin de trouver des méthodes de lutte pour empêcher la transmission de la bactérie par la tique. Ceci permettra à grande échelle d’éradiquer la cowdriose en Guadeloupe et dans les territoires où elle est endémique.

Qu’envisagez-vous de faire après votre thèse ?

Le ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA), qui finance ma thèse, m’a proposé de poursuivre en post-doc dans leur équipe à Pullman, dans l’État de Washington. De plus, j’ai reçu une proposition de post-doc à Columbia, dans l’État du Missouri, pour continuer mes recherches sur des maladies transmises par les tiques.

J’ai toutefois ce besoin de retour aux sources, l’envie de transmettre mon savoir et mes compétences aux Antilles, de pouvoir approfondir mes connaissances dans la Caraïbe et pourquoi pas en Guadeloupe, spécialisée en entomologie (l’étude des insectes) et microbiologie, j’aimerais aussi enseigner ces deux disciplines en Guadeloupe ou en Martinique. À suivre.

• Direction régionale du CIRAD aux Antilles-Guyane, Dr Magalie Jannoyer. dir-reg.antilles-guyane@cirad.fr
• Coordination de projet RACE, Dr Damien Meyer, bactériologiste, responsable du centre de ressources biologiques MiVeC. damien.meyer@cirad.fr