6 enseignantes-chercheuses qui font rayonner l’Université des Antilles
Enseignantes-chercheuses. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler d’elles. Pourtant, chacune d’entre elles brille dans ses travaux de recherche et dans sa discipline. Retour sur les bancs des amphithéâtres, à l’Université des Antilles, où six femmes de l’ombre ont décidé de nous parler de leurs métiers et de ce qui les anime.
Contrairement à ce qu’elles vous diront, chacun de leurs parcours a reçu en héritage, quelque chose d’exceptionnel : un goût du savoir, une volonté de transmettre et un parfum d’érudition.
Pourtant, aucune d’entre elles ne le formule tel quel. Ici, l’humilité fait loi au même titre que l’instruction. Alors, quand on creuse et qu’on leur pose quelques questions, les réactions sont fidèles à leurs premières convictions.
« Je crois qu’à notre échelle, chacune d’entre nous, porte l’envie de faire avancer les choses. »
Célia Jean-Alexis
La Professeure des Universités en mathématiques enseigne, avec énergie, une matière à laquelle elle a décidé de consacrer sa vie.
Sur le campus de Fouillole en Guadeloupe, tous ses étudiants le savent : avec elle, les problèmes de maths sont des énigmes ; c’est un peu son héritage, son équation et sa philosophie.
Sur le campus de Schoelcher en Martinique, Myriam Moïse, Maître de conférences en anglais économique et politique, a été lauréate du prix d’excellence Fulbright et s’engage dans la coopération avec les universités de la Caraïbe.
Enseignantes-chercheuses, oui c’est possible, Mesdames et Messieurs !
Pour comprendre cette détermination sans faille, il faut revenir à leurs premières découvertes. Pour la plupart d’entre elles, tout commence depuis l’enfance avec un engouement intarissable.
« Je me souviens de ma mère qui me rapportait des livres. Pour moi, il n’y en avait jamais assez. Si j’enseigne aujourd’hui la littérature caribéenne, c’est pour communiquer l’amour des mots et l’amour des miens », souligne Laura Carvigan-Cassin, Maître de conférences en littérature caribéenne sur le campus du Camp Jacob en Guadeloupe et Directrice de cabinet du Président de l’Université des Antilles.
Un constat partagé par Suzy Duflo, Professeur des universités, médecin ORL et Doyen de l’UFR Santé qui regarde son parcours avec la détermination des premiers jours. « J’ai toujours voulu devenir médecin. Chez moi, personne ne sait d’où ça vient, mais ce que je peux vous dire, c’est que je me suis mise en ordre de marche pour réussir à faire ce que je voulais faire. »
« Malgré les obstacles, je me suis toujours donné les moyens de mes ambitions et c’est cette force devant les épreuves que j’enseigne à tous mes étudiants. »
Suzy Duflo
Alors quand on leur pose la question des préjugés sur l’enseignement aux Antilles, elles répondent en cœur : « On peut faire de la recherche, enseigner, imaginer, collaborer et inventer depuis notre Université. »
Apprendre nos spécificités, reconnaitre notre histoire… pour mieux rayonner
Pour Monique Milia Marie-Luce, Maître de conférences en histoire contemporaine sur le Campus de Schœlcher, enseigner aux Antilles signifie vraiment quelque chose. « Grâce à l’histoire de mes parents et ce qu’ils m’ont transmis, je me dis aujourd’hui que je peux être fière d’être enseignante-chercheuse ici, dans mon pays tout en restant connectée au reste du monde. »
« Je conçois mon métier comme une porte d’entrée, comme une passerelle pour recoudre le fil de nos identités. »
Monique Milia Marie-Luce
L’historienne a été invitée au Canada il y a quelques mois et y a présenté ses travaux sur l’immigration des domestiques guadeloupéennes dans ce pays. Elle clame haut et fort, comme ses camarades, que les études faites ici ont la même valeur que dans n’importe quelle Université de l’Hexagone.
Un point sur lequel Brigitte Facorat Gaspard, Maître de conférences en droit fiscal à Fouillole entend revenir. « Être Responsable du Master de droit des affaires et Responsable pédagogique de la mobilité internationale me donnent l’opportunité de contribuer au rayonnement international de nos pratiques à la valorisation de la recherche scientifique. »
La chargée de mission dédiée à la coordination des projets de recherche pluridisciplinaires a aussi à cœur de souligner l’importance de la créativité.
« Notre objectif est de donner à nos étudiants l’espace pour lancer un projet de recherche innovant, d’éveiller leur curiosité et d’entretenir un esprit d’émulation».
Brigitte Facorat Gaspard
Rendez-vous à la rentrée.