Tout feu, tout phare pour les Journées Européennes du Patrimoine

L’itinéraire autour du patrimoine maritime nous conduit sur la route des phares. Il en existe 4 en Martinique, dont trois sont protégés au titre du code du patrimoine et sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 2013. Présentation par Sezer Bellur, technicien des services culturels et des bâtiments de France, à l’unité architecture et patrimoine et conservation des monuments historiques.

Credit Photo Jean-Albert Coopmann
Floriane Jean-Gilles
phares
Jean-Albert Coopmann

Le mot de la Direction des affaires culturelles

« Ces distinctions font suite à une campagne de recensement nationale initiée dès 1996. Cet inventaire qui s’est achevé en 2003, dans l’Hexagone, a conduit à la protection au titre des monuments historiques de près de 75 phares. En Martinique, il a permis la protection de ces quatre ouvrages de génie civil, témoins de techniques de construction particulières en métal et de signalisation qui étaient alors modernes. »

Phare de la Caravelle
Jean-Albert Coopmann

Le phare de la Caravelle, à Trinité

Érigé en 1861, c’est le plus ancien phare de la Martinique. Construit sur un promontoire, à l’extrémité de la presqu’île de la Caravelle, sa structure est haute de 14,30 mètres par rapport au sol et sa portée de 22,50 milles nautiques (environ 42 kilomètres). En raison de cette implantation particulière, c’est le plus haut de France par rapport au niveau de la mer (162,55 mètres par rapport au niveau de la mer). Il se compose d’une tour carrée, en maçonnerie en pierre, recouverte aujourd’hui d’un enduit rouge carmin avec des chaînes d’angle peintes en blanc, surmontée d’une tourelle circulaire en métal rivetée, peinte, elle aussi, en blanc. La lanterne, dont la lentille a été réalisée par Henry-Lepaute, « constructeur de phare à Paris » est protégée par une coupole métallique surmontée d’une girouette. Un timbre a été édité à son effigie en 2020.

Phare de la Pointe des Negres

Le phare de la Pointe des Nègres, à Fort-de-France

Il s’agit du deuxième phare de la Martinique d’un point de vue chronologique, puisqu’il a été construit en 1927. Il est contemporain de celui du Prêcheur. Il est constitué d’une tour hexagonale à charpente métallique rivetée, surmontée d’une coupole qui abrite le système d’optique. Sa hauteur est de 39,70 mètres par rapport au niveau de la mer, sa structure est de 27,70 mètres et sa portée est de 24 milles nautiques (environ 44 kilomètres).

Construit par les ateliers Barbier, Bénard & Turenne, situés dans le nord de la France et spécialisés dans la fabrication de phares, d’appareils d’optique et de systèmes d’éclairage de 1862 à 1982. Il est, aujourd’hui, entouré de terrains militaires et de logements destinés aux gardiens.

Phare
Jean-Albert Coopmann

Le phare du Prêcheur

Construit en 1927 il est électrifié dès 1937. C’est le seul phare de la Martinique érigé dans un bourg. Sa hauteur totale est de 11,85 mètres par rapport au sol et de 23,40 mètres par rapport à la mer. Sa portée est de 16 milles nautiques (environ 29 kilomètres).

Il est constitué d’une tour métallique rivetée posée sur une tourelle tronconique en béton avec un appareillage à faux joints peints en gris, imitant ainsi la pierre, le reste de la structure étant peint en blanc. Sa lanterne est abritée dans une tourelle cylindrique surmontée d’une girouette, elle aussi.

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Le feu à secteurs du fort Saint-Louis

Il date des années 1930 et n’est depuis 2011 plus en activité. Il s’agit d’un pylône à structure métallique rivetée, posé sur son local technique, d’une hauteur totale de 6,20 mètres par rapport au sol et de 31,30 mètres par rapport au niveau de la mer. Sa portée était de 13 milles nautiques (environ 24 kilomètres). Il a été fabriqué par les mêmes ateliers Barbier, Bénard & Turenne que le phare de la Pointe des Nègres. La lanterne, éteinte depuis 2011, est posée sur cette structure métallique, entièrement peinte en blanc. Élevé sur le toit d’un bâtiment militaire, la caserne d’Amblimont, sa silhouette participe de celle du fort et en marque le commandement.

Ce feu à secteurs a été classé au titre des monuments historiques en 2014 et vient compléter la liste de phares et balises qui jalonnent les côtes de l’île, protègent et orientent la navigation.

Mis en œuvre et entretenus par 11 agents passionnés du service des phares et balises de la direction de la mer de Martinique, ces phares s’inscrivent dans le réseau mondial de la sécurité maritime et d’aide à la navigation.

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