Elodie, membre de Jeunesse Outre-mer, est consultante dans une agence de conseil en stratégie marketing et communication pour l’industrie agro-alimentaire.

Elle ambitionne de participer activement au développement de cette industrie aux Antilles-Guyane et nous livre sa vision de celle-ci. 

L’alimentation est, selon vous, le reflet de la société…

Elodie : Les préoccupations sociales et environnementales actuelles se transposent dans notre alimentation.

Sous nos latitudes, la situation socioéconomique vient s’ajouter à ces problématiques. Elles interrogent nos modes de production et de consommation.

Plus de 90% de notre consommation alimentaire dépend des importations, il y a donc une véritable opportunité pour l’industrie locale.

Aujourd’hui, le potentiel de l’industrie agro-alimentaire des Antilles-Guyane n’est pas suffisamment exploité.

« Nos ressources constituent un immense terrain de jeu pour l’industrie alimentaire, tant en termes d’innovation produit que de valorisation de savoir-faire. »

Quels sont les enjeux à prendre en compte pour la croissance de l’industrie agro-alimentaire ?  

Le premier serait de valoriser un savoir-faire véritable en termes d’alimentation encore trop souvent dévalué, alors que perçu comme innovant ailleurs.

L’enjeu essentiel est d’affirmer et de faire rayonner une identité alimentaire caribéenne.

Nos fruits et légumes ont un fort potentiel d’exportation : l’açai/wassay pour son côté nutritionnel, le manioc et ses dérivés pour le sans gluten.

Autant être pionniers chez nous dans l’éducation de nos aliments et dans leur transformation.

Les diverses crises alimentaires ont créé un climat de méfiance.

Retrouver et se réapproprier les aliments locaux dans nos assiettes pour reprendre la main est une opportunité à saisir définitivement !

Le travail est déjà en cours avec le Dr Joseph et Phytobôkaz, les conserves de Délices de Guyane, les purées pour bébés de Ti Bouboun, les farines locales deFilawo, les programmes d’accompagnement des professionnels de l’agro-alimentaire du PARM

Nos territoires ont leurs spécificités. Quels sont les leviers de croissance à activer ?

Nous avons une forte culture de la transmission orale du savoir.

Nous devons capitaliser sur cela, notamment en tirant parti du virage numérique qui s’opère chez nous.

« Osons l’innovation, l’investissement, la création de plateformes de veille, le développement de pôles de compétitivité. »

Tentons la foodtech, inscrivons-nous dans notre bassin !

Ainsi, nous construirons un système alimentaire qui servira d’exemple ! 

Un contenu proposé par le réseau Jeunesse Outre-Mer.