Pour cocher la case « diplôme » de plus en plus incontournable, les artisans chefs d’entreprise et apprentis disposent désormais de la VAE à la Chambre de métiers et de l’artisanat de Martinique.
Dans le cadre de la refonte des ambitions de la CMA, la validation des acquis de l’expérience a fait son entrée au catalogue des services de la Compagnie consulaire.
Philippe Boniface, docteur en sciences de l’éducation et directeur régional de la formation, pose le cadre et l’enjeu de la VAE pour une cinquantaine de métiers réglementés.
Dans quel contexte, la CMA a-t-elle choisi d’ouvrir le parcours VAE aux artisans du territoire ?
Philippe Boniface : Avec l’évolution de la loi, une seule année d’expérience professionnelle est aujourd’hui requise (contre trois auparavant).
Ce qui a automatiquement ouvert des opportunités qui nous ont semblé intéressantes pour les artisans du territoire.
Quels sont les profils des candidats concernés ?
La VAE apporte des solutions dans de nombreux cas de figure.
Il peut s’agir d’une création d’entreprise, d’une reconversion, d’une extension d’activité dans des domaines où une certification professionnelle est impérative : bâtiment, coiffure, pâtisserie…
La VAE permet également à un apprenti en rupture de parcours de valoriser et faire reconnaître les douze mois où il a exercé le métier.
De même, un jeune qui échoue à la présentation des examens de son BM ou BTM mais qui capitalise douze mois d’expérience se voit offrir désormais la possibilité de démontrer sa compétence effectivement acquise, et de devenir titulaire du diplôme nécessaire pour qu’il travaille.
La VAE est un outil transversal en somme, qui veille à la montée en compétence et en reconnaissance des artisans martiniquais…
Absolument, l’ouverture de la VAE s’inscrit pleinement dans notre démarche centrée sur la création et l’accompagnement des chefs d’entreprise.
En rejoignant aujourd’hui le consortium des organismes valideurs en Martinique, à l’instar de la CCIM, du CNAM…, nous faisons un pas de plus en faveur de la sécurisation des parcours et des exercices professionnels.
« Et d’autant plus dans un contexte où de plus en plus de professions sont réglementées et exigent donc un diplôme, une certification professionnelle, un agrément, une licence, ou un label. »
Combien de sessions sont organisées chaque année ?
Les dépôts de demandes de VAE à la Chambre de métiers et de l’artisanat interviennent tout au long de l’année, sans date butoir pour l’inscription ni l’examen du dossier.
C’est un dispositif très souple qui permet d’être très réactif et de répondre favorablement à des situations de création d’entreprise, d’extension d’activité… souvent déjà bien amorcées.
Quelle est la marche à suivre ?
Les candidats peuvent venir retirer un dossier et demander des conseils au service formation professionnelle continue de la CMA à Rivière Salée, gratuitement et sans rendez-vous, tous les vendredis à 9h.
Sur demande, nous pouvons également mettre en place un accompagnement pour la constitution du dossier et sa présentation le jour J.
Combien de chefs d’entreprise sont concernés par la VAE ?
Nous attendons une cinquantaine de candidats par an.
Il ne s’agit pas de rechercher le diplôme pour le diplôme à tout prix, mais de garantir et pérenniser l’activité pour certains artisans, en conformité avec la réglementation et avec les opportunités de marché.
Comment se passe la validation ?
Il s’agit d’un dossier complet, avec :
- la description des compétences
- la description des différentes missions et tâches accomplies au sein de différentes structures, photos à l’appui
Selon les profils et les parcours, ce dossier d’examen de la validation des acquis d’expérience va ainsi comporter une vingtaine à une cinquantaine de pages.
À partir de ce dossier, le jour de la présentation, un jury de trois professionnels (salarié, chef d’entreprise, représentant de la profession) va échanger avec le candidat, et demander éventuellement si nécessaire, une mise en situation pour vérifier la maîtrise de tel aspect, telle technique…
« Un examen accéléré, un diplôme officiel et un gage de reconnaissance pour tous les artisans accomplis. »
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