Industrie du futur, le dispositif d’accompagnement des entreprises dans leur mutation se met en place partout en France.

Identifiée parmi les 136 Territoires d’industrie nationaux, la Martinique va bénéficier pendant 4 ans du programme « Industrie du futur ».

La convention a été signée en septembre dernier entre la Banque Publique d’Investissement (BPI), la Préfecture et la Collectivité Territoriale de Martinique et va permettre d’accompagner 50 entreprises martiniquaises dans leurs mutations.

Coup de projecteur sur ce dispositif ambitieux et nécessaire.

C’est quoi l’industrie du futur ?

L’industrie du futur, c’est la déclinaison française de l’industrie 4.0. Le concept est né en Allemagne, en 2011 et a servi de modèle à de nombreuses déclinaisons dans le monde.

L’intérêt de l’approche allemande est qu’elle fixe l’objectif auquel doivent parvenir les entreprises au terme de leur mutation technologique et sociale : « produire des biens personnalisés aux coûts de la production de masse ».

La modernisation de l’outil de production compte. Mais ce qui compte plus encore est la transformation des modèles d’affaires, des organisations, des modes de conception et de commercialisation…

En somme, « le programme Industrie du futur s’intéresse à toutes les nouvelles façons de consommer et de produire, résume Eve Lombard, chef de projet Industrie du futur à la Collectivité Territoriale de Martinique, afin de faire entrer les entreprises dans le modèle le plus efficient, et le plus abouti » .

À qui cela s’adresse-t-il ?

À toute entreprise qui souhaite évoluer. Toutes les entreprises peuvent être concernées par le programme Industrie du futur même s’il existe des secteurs prioritaires tels que l’agro-alimentaire ou les nouvelles technologies.

Un seul prérequis : l’entrepreneur doit avoir une idée de ce vers quoi il veut tendre même sans en avoir une connaissance définitive. 

Comment ça se passe ?

Dans les mois qui viennent, un appel à candidature va d’abord permettre de recruter des consultants spécialisés.

Ce sont eux qui, une fois homologués et soumis à une clause de confidentialité stricte, seront sur le terrain et s’immergeront dans les entreprises retenues.

Là, avec le chef d’entreprise, les cadres, les employés et l’ensemble des métiers, chacun dressera un état des lieux complet des atouts, faiblesses de la structure. Une mission de 35 jours, entièrement financée (50 % CTM, 50 % BPI France). 

À l’issue de ces 35 jours d’audit que se passe-t-il ?

L’expert remet un plan d’action qui, chose rare et précieuse, intègre de manière claire les possibilités de financements territoriaux, nationaux et européens auxquels l’entreprise pourra prétendre.

Mieux, si le plan d’action doit se concrétiser, la Collectivité prévoit un accompagnement personnalisé pour le suivi du projet et donc notamment pour mener à bien les, souvent complexes et parfois laborieuses, demandes de financement.

Quel sera l’effet du programme Industrie du Futur ? 

Outre le fait de moderniser les aides publiques et les rendre plus accessibles, Industrie du Futur va instiller l’innovation au cœur des structures des entreprises.

Surtout, l’organisation de l’entreprise et donc la place et le rôle de chacun font pleinement partie des points d’étude des experts mandatés.

« Il est acquis que les forces vives de l’entreprise sont le cœur de son attractivité », explique Eve Lombard.

Pour se développer, optimiser ses process, savoir comment faire mieux à moindre coût, notre imaginaire nous ferait parfois voir des robots à tous les postes de l’entreprise…, mais la réalité est tout autre.

L’industrie du futur c’est l’humain.

industrie-dufutur.org