Rares sont les établissements publics à avoir été aussi réactifs durant la période de confinement. Pour faire face à la crise sanitaire, toutes les équipes de Pôle Emploi sont parvenues à accompagner depuis chez elles, les demandeurs d’emploi et les entreprises grâce à la mobilisation sans faille de leurs conseillers. Un tour de force salué par Olivier Pelvoizin, Directeur Régional de Pôle Emploi Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. 

Le réseau pôle emploi a dû se réorganiser pour assurer la continuité des services auprès de tous les demandeurs d’emploi, pouvons-nous revenir ensemble sur la période de confinement que vous venez de vivre ? 

Olivier Pelvoizin :  Oui, en effet. Les 15 sites ayant été évidemment fermés au public dès l’annonce du confinement, nous avons dû mettre en place les conditions de travail les plus optimales pour assurer le traitement des dossiers à distance.

Du point de vue de l’adaptation qui est le sujet de ce numéro, il faut comprendre que ce ne sont pas moins de 480 collaborateurs qui ont été équipés pour leur permettre le suivi de leurs missions en télétravail. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que nos équipes ont été occupées !

A titre d’exemple, nous avons reçu en moyenne, sur 1 semaine de crise, à peu près 1 000 appels et plus de 2 000 mails. Si l’on fait un bilan du mois d’avril, ce sont près de 800 entretiens qui ont été réalisés à distance. Les équipes ont répondu de manière conséquente aux demandeurs d’emploi.

Aujourd’hui, ce sont autant de situations quelquefois délicates qui auraient dû être traitées fin mai mais qui, grâce à la continuité des services ont pu d’ores et déjà être solutionnées. La continuité des services passe par le système d’actualisation dossier par dossier, la prise en compte des nouvelles inscriptions et le suivi des entretiens avec les demandeurs d’emploi.

L’intervention des conseillers a permis le versement des allocations générales. De plus, nos équipes de conseillers spécialisés dans l’accompagnement des entreprises ont facilité les recrutements pour les urgences répondant aux demandes des commerces alimentaires, grande distribution, secteurs de la sécurité ou encore l’aide aux équipes de santé.

« Notre réactivité a été au rendez-vous et ce sont autant de gages pour envisager une réouverture plus sereine. »

Comment expliquez-vous cette force d’adaptation ? 

C’est la conjonction entre les services mobilisables à distance et la mise à disposition d’un équipement favorable au télétravail qui a permis à nos collaborateurs de continuer à travailler.

Néanmoins, et je tiens à le souligner : on peut avoir toute l’offre de service possible, sans l’engagement des équipes, il n’est pas possible d’avancer. Or, tout notre réseau de collaborateurs a répondu présent et je les en remercie.

Ce qui est intéressant à regarder, c’est que par le passé, nous avions déjà connu des périodes de bouleversement (cyclones, mouvements sociaux…).

« En général il fallait l’appui de l’Hexagone pour nous relever. Pour la première fois, nos équipes se sont relevées toutes seules grâce à l’implication des femmes et des hommes qui la composent. »

Nous avons réussi à nous transformer, à nous adapter et continuer à mobiliser nos services. Je les remercie tous, pour cela.

Et du côté des demandeurs d’emploi ?

Côté demandeurs d’emploi, nous voulons renforcer et augmenter tout ce qui va toucher à la formation professionnelle. Nous avons fait le choix de mettre l’une de nos priorités sur la formation.

Pour cela, il faut réussir la bascule entre la formation en présentiel et la formation à distance. Nous avons aujourd’hui plus de 100 offres de formations correspondant à l’offre régionale de formations proposées en Guadeloupe. A cela, s’ajoute 150 formations à distance qui sont accessibles via notre site internet : pole-emploi.fr/trouver une formation.

En choisissant une FOAD (formation à distance), nous nous engageons sur une pédagogie 100% à distance. Les offres d’investissements d’achats de formation vont d’ailleurs augmenter pour pouvoir répondre aux enjeux de la reprise économique post COVID-19.

« Pôle Emploi souhaite soutenir les formations qui accompagnent la valorisation des filières locales. »

C’est la raison pour laquelle, nous travaillons d’ores et déjà aux côtés des filières de l’économie bleue, du numérique ou de l’agrotransformation. Nous sommes vraiment aux côtés de ceux qui veulent développer de nouvelles économies.

De plus, nous sommes conscients de la possible hausse des licenciements. Par anticipation et responsabilité, nous renforçons le dispositif CSP des licenciés économiques avec l’arrivée de six nouveaux conseillers.

A partir du 18 Mai, les agences pôle emploi organisent la reprise d’activité progressive en agence 

Les agences PE reprennent leurs activités en réception physique progressivement à compter du 18 mai.

Dans ce contexte, nous souhaitons nous assurer que toutes les conditions sont réunies pour accueillir nos salariés et les usagers. Etant donné l’efficacité des services à distance, nous pouvons nous permettre de prendre davantage le temps de mettre toutes les mesures de sécurité en place pour la sécurité des usagers et de nos salariés.

Une série d’aménagement visant à revoir l’accueil, les plexiglass sur les guichets, le travail de désinfection des sites, le réaménagement de la salle d’attente et la file d’attente des sorties et des entrées doivent être revus.

Par principe de précaution, nous réouvrirons donc progressivement. Seuls les dossiers non solutionnés à distance se feront sur site et uniquement sur rendez-vous. Toutes nos équipes restent disponibles via l’espace personnel, téléphone (3949). 


Les dispositifs en place pour les entreprises du territoire

AFPR ou le Parcours TPE : de la formation sur mesure pour les nouveaux salariés

Le parcours TPE vous permet de personnaliser le parcours de formation de votre nouveau salarié. L’objectif : une formation plus souple pour ne cibler que les compétences nécessaires pour le poste. Une opportunité à saisir si vous faites face à une pénurie de candidats qualifiés.

Un dispositif d’adaptation des compétences configuré sur les besoins de l’entreprise de moins de 11 salariés pouvant aller de 2 semaines à 800 heures. Ce dispositif préalable au recrutement peut-être un levier à ne pas négliger durant la crise

Le dispositif des emplois francs

Cette aide peut atteindre jusqu’à 15 000 €. Elle est versée aux employeurs qui embauchent en CDI, ou CDD d’au moins 6 mois, un demandeur d’emploi, un adhérent à un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ou un jeune suivi par une mission locale non inscrit en tant que demandeur d’emploi, résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville du territoire en Guadeloupe (des quartiers des Abymes,  Pointe-à-Pitre, Moule, Capesterre, Sainte-Rose, Basse-Terre..) 

Pacte pour l’emploi des jeunes et des seniors

Cette aide financière au recrutement est un dispositif qui existe depuis 2017 sous le nom « contrat unique d’insertion ». Il va être réactivé dans le but de permettre de booster l’insertion des jeunes (-30 ans) et des profils seniors.

Le contrat initiative emploi (CUI-CIE) est un contrat dans le secteur marchand qui facilite, grâce à une aide financière pour l’employeur (35% du SMIC pour un CDI), l’accès durable à l’emploi des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles. Il permet des recrutements en CDI ou CDD de plus de 6 mois.


Cet article a été initialement publié dans l’e-magazine EWAG | Nos sociétés s’adaptent. Découvrez le magazine complet et son contenu interactif en cliquant ici.