La Guadeloupe est toujours mieux racontée par les guadeloupéens eux-mêmes. Echange avec Jean-Claude Barny, le réalisateur du Gang des Antillais, qui vous donnera envie de (re)découvrir l’île. – Photo Pierre de Champs

Que représente pour vous la Guadeloupe ? 

Jean-Claude Barny : La Guadeloupe, c’est là où je respire, là où je m’épanouis, là où je me sens en sécurité.

« Une sécurité affective où les regards sont bienveilllants, tu as toujours l’impression d’être attendu, les Guadeloupéens ont toujours quelque chose à offrir. »

C’est la cuisine qui nous fédère, nous avons, les Noirs, les Blancs et les Indiens, inventé ensemble la cuisine d’ici : le Colombo, les dombrés… nous sommes indissociables. J’associe la Guadeloupe aux dombrés, les dombrés ouassous ou queues à cochon, c’est un plat familial, il en reste toujours pour le dernier arrivé. 

Que trouvez-vous en Guadeloupe que vous ne trouvez pas ailleurs ? 

Les sourires et les éclats de rire. Le soleil existe partout, il est universel mais ce sont les éclats de rire qui me font dire que je suis en Guadeloupe. Je parle de rires authentiques qui s’entendent partout sur le territoire. En Guadeloupe on a le droit de rire et d’être heureux. 

C’est aussi en Guadeloupe que vous avez tourné Nèg Maron et Le Gang des Antillais… 

La Guadeloupe est un des personnages de mes films, elle n’est pas un décor. De mes premiers films jusqu’au dernier, je laisse la Guadeloupe parler quand je la filme, l’image dit l’essentiel sans superlatif ni accessoire.

« Les visiteurs qui viennent en Guadeloupe viennent découvrir un territoire avec une culture et non plus un décor. »

Que faites-vous quand vous êtes en Guadeloupe ? 

Je réécoute tous mes vieux vinyles. Quand la musique s’élève dans l’atmosphère caribéenne, c’est une magie indescriptible, une experience unique : la musique envahit tout, je regarde le paysage et je laisse l’émotion entrer en moi.

J’aimerais n’avoir que ça à faire : écouter des vieux vinyles et déambuler dans les rues de Pointe-à-Pitre, la ville où je suis né. J’ai une affection démesurée pour cette ville

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