La question du développement et de la croissance durable appelle forcément une interrogation financière : comment et qui pour financer la mutation des territoires ? A travers ses appuis et ses financements, l’AFD est un des acteurs opérationnels de ces transformations. – Photo Jean-Albert Coopmann
Pensée d’abord comme un vecteur d’influence économique française à l’étranger, chargée de la mise en œuvre de la politique de développement de la France, l’Agence Française de Développement est aussi un accélérateur des mutations des territoires d’Outre-mer.
Avec, chaque année, plusieurs dizaines de millions d’euros de crédit et d’études mis sur la table. En 2019 :
- 98 millions en Martinique
- 85 millions en Guadeloupe et Saint-Martin
- près de 68 millions en Guyane
Des montants importants qui financent les investissements des collectivités locales et du secteur privé et concernent principalement les domaines de l’énergie, des infrastructures, des déchets, des normes parasismiques, de la santé, de l’eau…, et qui s’appliquent à des projets de croissance durable et opérations compatibles avec les enjeux liés au changement climatiques.
L’AFD, partenaire financier des projets vertueux
« Les projets soutenus doivent s’inscrire dans une approche de transition vers des modèles plus vertueux, plus durables et résilients », explique Philippe La Cognata, directeur régional atlantique de l’AFD.
Ce faisant, le groupe AFD et sa plateforme opérationnelle d’outils (expertise, prêt, appui-conseil, subventions, etc.) s’inscrit dans une dynamique en faveur des objectifs de développement durable (ODD).
Cela suffit-il à accomplir ces transformations structurelles nécessaires aux Antilles-Guyane ? Une chose est sûre, « en s’engageant résolument dans l’appui aux investissements de développement durables, l’AFD a un effet d’entrainement sur les autres acteurs et leurs investissements», décrit Philippe La Cognata.
Politique de la croissance durable et de l’impact
En poste depuis 2018, le directeur régional pilote et coordonne l’activité du groupe AFD dans 16 territoires caribéens et du plateau des Guyanes, incluant les Antilles françaises, la Guyane, Saint-Pierre et Miquelon ainsi que la République Dominicaine, Haïti, le Suriname, le Guyana et les pays étrangers de l’arc antillais.
Ainsi, la Direction Régionale de l’AFD basée en Martinique est amenée à accompagner dans les Etats étrangers de la zone grâce à son réseau d’agences :
- la construction d’un hôpital à Haïti
- la construction d’une maternité au Suriname
- la structuration du réseau de transport public en République Dominicaine
- un projet de développement du potentiel géothermie en Dominique
- le traitement des déchets plastiques à Sainte-Lucie
Des soutiens étendus mais plutôt discrets aux yeux du grand public, qui aident à dessiner à grands traits les territoires de demain, et surtout à stimuler les acteurs publics et privés à s’inscrire eux-aussi dans des trajectoires de croissance durable et résilientes au changement climatique.
L’AFD joue le rôle d’aiguillon obligeant les autres acteurs à tenir compte de plus en plus des Objectifs de Développement Durable dans leurs investissements.
Un frémissement qui répond en tous points à la « recherche obstinée d’impact » décrite par le directeur général du groupe AFD, Rémy Rioux, pour lutter contre le réchauffement climatique et renforcer le lien social.
3 projets financés par l’AFD en cours sur les Antilles-Guyane
MARTINIQUE : Un programme multi-sites d’installations photovoltaïques sur toitures
Le projet. Porté par la société Eneko, filiale du groupe Systeko, le programme comprend la construction et l’exploitation de près de 200 installations photovoltaïques sur toitures situées en Martinique, Guyane et Guadeloupe, pour une puissance de 16 MWc.
L’énergie verte produite par chacune des installations photovoltaïques sera injectée au réseau public et rachetée de fait pour une durée de 20 ans par les services d’EDF.
Outil AFD. Prêt de 15 millions d’euros.
L’impact
- Évitement d’émissions de gaz à effet de serre de 1 160 tonnes de CO2/an
- Production d’énergie propre annuelle équivalente à la consommation de 4 500 foyers ultramarins
- Contribution à la transition énergétique des trois territoires concernés, tout en intégrant leurs contraintes foncières
GUYANE : Une centrale solaire avec stockage à Sinnamary
Le projet. Le projet consiste à exploiter une centrale solaire au sol à structures fixes d’une puissance de 3.8 MW, intégrant un dispositif de stockage de l’énergie produite (2.3 MWh).
La solution de couplage du parc solaire à une batterie de stockage permet d’injecter le courant dans le réseau guyanais lorsque la demande est la plus forte (entre 19h et 21h).
Le stockage par batterie permet ainsi d’améliorer le niveau de stabilité de la production électrique.
Outil AFD. Prêt de 5 millions d’euros
L’impact
- Améliorer le mix énergétique guyanais grâce au déploiement d’énergies renouvelables compétitives et plus vertueuses que les énergies thermiques conventionnelles : 3663 tonnes de CO2 évitées par an.
- Sécuriser l’approvisionnement en électricité du littoral guyanais : une production d’électricité pour la consommation de 4 076 habitants.
GUADELOUPE Inauguration du premier parc éolien multi-mégawatt des Antilles françaises à Sainte-Rose
Le projet. Équipé de 8 éoliennes de 2 MW de puissance unitaire, adaptées au contexte cyclonique, le parc éolien de Sainte-Rose s’étend sur une superficie de près de 120 km2.
Il est situé dans une zone aux conditions particulièrement favorables, avec des vents intenses (plus de 23 km/h de moyenne) et réguliers.
Le site est équipé de batteries lithium-ion d’une capacité de stockage de 5,3 MWh. Ces dernières stockent l’excès d’énergie éventuel produit par les éoliennes et se déchargent sur le réseau public en condition de faible vent.
Outil AFD. Prêt de 20,5 millions
L’impact. Le parc de Sainte-Rose vient augmenter de 53% la production électrique éolienne de l’île, et alimente à lui seul en électricité environ 17 000 personnes.
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