Le Cesece Guyane s’engage pour une démarche de reconstruction post-crise sanitaire. Rencontre avec Ariane Fleurival, Présidente du CESECE Guyane. En collaboration avec Marthe Karam.

Pouvons-nous faire ensemble le bilan des derniers mois ?  

Ariane Fleurival : Ma précédente présidence a été marquée par le déploiement de la démarche de prospective territoriale qui s’est concrétisée par la publication de l’étude « La Guyane à l’horizon 2040 » qui proposait quatre scénarios d’évolution de la Guyane dans les vingt années à venir.

Cette démarche était nourrie par la conviction qu’il valait mieux « penser et préparer l’avenir plutôt que de le subir ».

Si nous n’avions pas anticipé aussi précisément la survenue de la pandémie liée à la Covid 19, nous interrogions déjà les questions sur le plan économique, social, démographique, écologique, énergétique, géopolitique, et numérique.

Dans le cadre de cette crise, nous nous rendons bien compte que les réussites ou les échecs de la Guyane dépendront toujours de trois variables clés qui font régulièrement l’objet de réflexion et travaux de la part des commissions du CESECE de Guyane.

Le virus a frappé de plein fouet l’économie guyanaise. Comment se relèvent les entreprises ? 

Le tissu économique guyanais, composé quasi exclusivement de PME/ TPE, est fortement exposé aux chocs exogènes comme celui-ci.

De nombreuses solutions ont été proposées par l’État, les collectivités et leurs partenaires, pour soutenir les entreprises, mais sans qu’elles puissent réellement parvenir à tirer parti de ces aides pour maintenir leurs activités ou se développer.

« Alors qu’était enregistrée une dynamique de développement depuis dix ans, avec pour effet une baisse du taux de pauvreté, la crise économique qui va succéder à la crise sanitaire, fait craindre une aggravation des inégalités sociales. »

Notre rapport de sortie de crise sanitaire intitulé : « Rapport d’analyse et de propositions des commissions de travail du CESECE Guyane en réponse à la crise sanitaire COVID 19 » s’inscrit cette fois dans une temporalité bien plus immédiate.

Celle de l’urgence qui vise à contribuer à la pertinence des décisions publiques qui seront prises pour faire face aux urgences sanitaires économiques, sociales, environnementales et culturelles qui découlent de cette crise ; à formuler des propositions de mesures concrètes que nous avons élaborées dans la perspective d’une mise en œuvre de politiques territoriales permettant une relance durable de la Guyane

Vous avez participé à la création d’un Fonds d’urgence économique. Sur quoi repose-t-il ? 

Suite à la loi d’urgence du 23 mars 2020 qui confère des dispositions et prérogatives spécifiques aux régions en matière d’accompagnement économique et social pour faire face à l’épidémie de Covid 19, le CESECE a participé à la mise en place du Fonds d’urgence économique des territoires de Guyane par la Collectivité territoriale.

Dans son avis du 14 avril 2020, le CESECE Guyane met en avant le risque de défaillance en cascade qui pèse sur de nombreuses PME/TPE.

« Du fait de l’absence de culture du financement bancaire, les TPME ont des difficultés à accéder au dispositif de prêt garanti par l’État (PGE), ont souligné les membres du Conseil. »

Afin de sauvegarder le tissu économique de la Guyane, le CESECE a donc proposé d’allouer, via le Fonds d’urgence économique, un montant de PGE équivalant à trois mois de charges incluant la rémunération du chef d’entreprise (dans la limite d’un plafond de 20 000 euros), à toute entreprise ayant essuyé un refus de prêt par sa banque : un nouveau Fonds destiné à relancer l’économie de Guyane de l’après Covid 19.

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