Outre la gestion des affaires courantes et urgentes, la CTM travaille à faire émerger un territoire modèle, mieux équipé, mieux structuré et plus attractif. – Photo Jean-Albert Coopmann

Quand il est question de production péyi, on se représente volontiers les produits de consommation courante des étals des marchés et des supermarchés, ainsi que certains produits plus techniques issus des domaines de la chimie, de la construction, de l’énergie, de l’ameublement, du travail des métaux…

Hétérogène et incomplète par nature (on ne peut pas tout produire seuls), dynamique et innovante par essence (on doit en produire le maximum), la production péyi s’étoffe et s’enrichit au fur et à mesure des avancées techniques, des ambitions de chefs d’entreprise et de porteurs de projet, d’évolutions réglementaires, d’opportunités de marché…

Elle est aussi portée et conditionnée par un écosystème de soutien à l’échelle du territoire, en termes d’infrastructures, de technologie innovante et d’opportunités d’accompagnement financier.

Produire, vendre et faire rayonner « le meilleur de chez nous » ne se décrète malheureusement pas d’un coup d’un seul, mais se construit patiemment et souvent aussi avec une certaine discrétion.

Zoom sur la nature et les évolutions de notre écosystème mises en œuvre par la CTM, qui concourent à l’émancipation de la production locale et à celle du territoire.

Booster le numérique grâce à la fibre

Qu’on ne s’y trompe pas, le numérique est évidemment en tête des équipements et des évolutions incontournables tous secteurs confondus.

« Puissant levier d’innovation, le numérique n’est pas une option, mais une nécessité », décrit le président du Conseil Exécutif de la CTM. Les propos d’Alfred Marie-Jeanne font l’unanimité et la Collectivité Territoriale a fait de la fibre et du très haut débit une priorité absolue.

Une politique volontariste d’aménagement numérique menée sur l’ensemble du territoire sur 5 ans pour un budget de près de 160 millions d’euros.

Dans ce chantier global qui concerne chaque commune, chaque quartier, chaque rue de la Martinique, les premières zones raccordées à la fibre seront réceptionnées à partir de 2021, soit 25 000 à 30 000 lignes.

Sur Fort-de-France et Schoelcher, les travaux pris en charge entièrement par un opérateur privé devaient se terminer en 2020 mais seront finalisés en 2022. La totalité du territoire le sera d’ici fin 2023. 

séance de travail de la CTM
Séance de travail avec Orange et Constructel sur l’avancement du déploiement du Très Haut Débit, le 20 juillet 2020

Accompagner la transformation numérique des TPE 

Dans la continuité du volet aménagement du Très Haut Débit, la Collectivité Territoriale de Martinique s’est fixée d’accompagner la transformation numérique à travers une feuille de route territoriale et dix grandes actions.

Parmi celles-ci, le dispositif d’aides spécifiques des entreprises constitue un des éléments décisifs et en constante adaptation. « En matière d’accompagnement des entreprises, les investissements n’ont jamais été aussi importants qu’au cours des 4 dernières années », souligne le président du Conseil Exécutif.

Ainsi, Balan Dijital est entré en action depuis le mois de décembre avec trois niveaux d’intervention :

  • Le volet « Digital TPE » s’adresse aux TPE de moins de 10 salariés et couvre jusqu’à 80% des dépenses (plafond de 8000€) pour créer un site Internet, acquérir des logiciels et transformer numériquement son entreprise. Ouvert jusqu’en juin 2021, il pourrait concerner 5000 entreprises.
  • L’appel à projets « Plas dijital » vise lui à financer le développement d’une ou plusieurs plateformes de type Market Place, capables d’offrir des solutions de vente en ligne pour tous les commerçants, restaurateurs, pêcheurs, artisans etc. Une enveloppe de 750 000 euros permettra de financer 5 projets pour un montant de 150 000 euros.
  • « MOFWAZAJ DIJITAL » complète le dispositif sous la forme d’une aide forfaitaire aux EPCI et associations pour les doter de managers de territoire qui auront pour mission et compétence d’animer la transformation numérique des entreprises.

Avec 16 millions d’euros mobilisés, un programme et des conditions d’accès simplifiés, Balan Dijital qui a été voté en décembre 2020 veut amplifier la transformation des TPE du territoire.

Dans la droite ligne du concours Fanm Dijital, de l’accompagnement de l’association fédératrice des professionnels du numérique, Martinique Digitale, qui s’inscrit dans la démarche French Tech ou encore de l’appel à projets pour les solutions numériques pendant le 1er confinement, la CTM assoie son nouveau schéma numérique pour la Martinique et veut donner sa chance à chaque entrepreneur.

Prix Fanm Dijital - CTM
Lauréates du prix Fanm Dijital

Soutenir l’innovation par des financements adaptés

A l’échelle des entreprises, la transition numérique ne saurait être la seule finalité. Car avant d’être pourvue d’outils digitaux et agiles, une entreprise c’est avant tout un modèle économique et une prise de risque.

Dans cette étape, la CTM se veut aussi un relais et un soutien fiable et adapté. « Accompagner les entreprises dans les phases à risque ou aléatoires fait aussi partie de nos préoccupations » assume Alfred Marie-Jeanne.

La mission innovation et animation économique de la CTM est ainsi capable de mettre à disposition un financement dans la phase précoce dite de « faisabilité », qui comprend l’étude technique censée poser le cadre d’un projet fiable et capable de prospérer.

De même que pour une entreprise en phase de développement, en vue de mettre au point un produit, un service, un projet immatériel, une technique. Car pour pouvoir saisir une opportunité, accroître sa compétitivité, gérer un besoin en cours d’émergence et créer un marché, une entreprise a besoin de fonds parfois au-delà de ce que lui autorise sa situation financière. 

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Des aides par spécialisation 

Pour intégrer le dispositif innovation, les entreprises candidates doivent répondre à la « stratégie de spécialisation intelligente » ou S3 (pour smart specialization strategy) de la CTM. Elaborée sous l’impulsion de l’Union Européenne, la S3 permet une utilisation plus efficace des fonds européens de recherche et innovation, conformément aux spécificités de chaque territoire.

Des domaines de spécialisation ont ainsi été définis, et sont voués à devenir des domaines d’innovation :

  • Agroalimentaire et bio industrie
  • Gestion et prévention des risques majeurs
  • TIC (édition de service, application numérique et logiciel)
  • Économie du vieillissement
  • Énergie renouvelable
  • Méthodes et outils de régulation des relations sociales

L’innovation encouragée par le programme S3 vise d’abord à répondre à un besoin du territoire, puis ensuite à mettre sur pied une innovation capable de s’exporter, d’aller chercher des clientèles au niveau international et caribéen, et de valoriser par exemple les ressources naturelles végétales, marines, terrestres du territoire.

L’idée étant de pouvoir créer des chaînes de valeur innovantes, concentrer les compétences et les projets ici. « L’innovation et la recherche vont constituer de nouveaux relais de croissance et de prospérité économique, cite le président du Conseil Exécutif de la CTM, à condition de passer par la case international ».

Ainsi le dispositif aide à l’innovation est censé trouver l’articulation entre les différents niveaux d’aide aux entreprises :

  • La CTM finance sur fonds propres les projets jusqu’à 200 000 €.
  • Les projets supérieurs à 200 000 € basculent sur les fonds FEDER.
  • En complément de quoi, un fond territorial d’innovation Martinique a été mis en place par la CTM et la BPI et intervient lors des deux phases (faisabilité et développement) pour pouvoir concrétiser un projet même très risqué.

C’est un outil financier qui apporte la flexibilité nécessaire aux entreprises pour trouver le complément des financements nécessaires.

Robot chirurgical - CHUM
Inauguration du robot chirurgical du CHUM

S’engager pour la médecine de pointe

D’autres mutations sont à l’œuvre à l’échelle du territoire, notamment en matière de santé et de solidarité.

A elles seules, santé et solidarités représentent le tiers du budget de la CTM, avec 420 à 450 millions d’euros mobilisés chaque année et 1200 agents territoriaux dédiés.

Ce secteur inclut les services de la PMI, de la promotion de la santé adaptée aux besoins et spécificités de la population (pour une meilleure alimentation notamment), la lutte anti vectorielle de prévention contre les moustiques porteurs de maladies etc…

La CTM intervient aussi directement auprès des structures d’accueil et de soins, ainsi avec l’hôpital de Trinité dont la phase de réhabilitation devra bientôt commencer, celui de St-Joseph récemment inauguré et celui du Carbet.

« Chaque fois qu’il est question de l’amélioration des conditions d’accueil, de vie et de soins dans les structures hospitalières, la CTM n’a jamais refusé d’apporter son soutien politique et sa contribution financière », défend le président du Conseil Exécutif de la CTM.

Au delà de l’amélioration de l’existant, la CTM met également tout en œuvre pour doter le territoire de structures mieux adaptées aux besoins de la population.

Ainsi le cas du Cyclotron, projet d’envergure caribéenne qui fera de la Martinique un pôle d’excellence de la médecine nucléaire, mettant à disposition des outils de diagnostic précoce et des techniques thérapeutiques de pointe.

Avec une subvention de la CTM d’un montant de plus de 11,5 million d’euros, les équipements ont été achetés. La structure finale, adossée au CHUM, va être bâtie sur-mesure au cours de l’année 2021.

« Le gérontopole représente un autre chantier emblématique », cite également le président du Conseil Exécutif.

Il s’agit ici de transformer le centre Emma Ventura, plus grand EHPAD du territoire, en gérontopole, c’est-à-dire en un lieu optimisé pour l’accueil et le soin des personnes âgées, où sont réunis les outils de diagnostic et de soins, limitant les déplacements contraignants des patients les plus fragiles. La fin des travaux de ce gérontopole est programmée pour 2026. 

Au total, à l’échelle du secteur hospitalier, l’investissement de la CTM atteint 86 millions d’euros déjà programmés.

L’acquisition récente d’un robot chirurgical de pointe par le CHUM a ainsi été possible par le financement de 1.281.232,39 € de la part de la CTM au titre du fond FEDER/FSE (sur un coût global de 2.329.513,44 €).

Ces investissements  constituent autant d’étapes qui « concrétisent la volonté qui nous anime tous, d’inscrire la prise en charge des patients dans la modernité et l’e-santé », a salué le président du Conseil Exécutif de la CTM. 

Collectivité de Martinique
www.collectivitedemartinique.mq