Un « Chemin de mémoire » patrimonial créé par le RSMA Guyane 

La défense du patrimoine et le devoir de mémoire sont ancrés dans les valeurs des armées françaises.

C’est pourquoi, il a semblé naturel au colonel Fabrice Lesueur, commandant le régiment du service militaire adapté de la Guyane (RSMA Guyane), de créer un « chemin de mémoire » à travers le territoire.

Ce parcours mettra en lumière des lieux emblématiques pour la Guyane et pour l’histoire du RSMA.

Lieux et édifices 

L’année 2021, qui marque le 60ᵉ anniversaire du régiment, se prêtait parfaitement à la réalisation de ce Chemin de mémoire. Depuis plus d’un demi-siècle, les cadres et les volontaires du RSMA contribuent, grâce à leurs savoir-faire, au développement de la Guyane et à la conservation de son patrimoine.

Qui se souvient qu’ont été réalisés par le RSMA l’aménagement d’une partie de la route qui relie l’Est à l’Ouest de la Guyane ou la rénovation du sémaphore de l’île Royale dans les années 90 ?

Pour cela, il y a eu un important travail de recherche historique effectué par le lieutenant Jean-Baptiste, officier “traditions” du régiment avant de pouvoir identifier différents lieux et édifices.

« C’est ainsi que nous avons retenu huit sites répartis sur tout le territoire, en accord avec les autorités des municipalités concernées », explique le colonel Fabrice Lesueur. 

« Chemin de mémoire » 

C’est à Saül, au cœur du Parc Amazonien de Guyane, que le chemin de mémoire a été initié, le 18 mars dernier, avec la mise en place d’une plaque commémorative sur « la cathédrale » du bourg.

En 1995, un détachement du 3ᵉ RSMA, alors basé à Cayenne, en partenariat avec des militaires du groupement du SMA de Saint-Jean du Maroni, ont travaillé à la restauration de l’église Saint-Antoine de Padoue, seul édifice religieux de Guyane composé de deux clochers.

Près de 200 kilomètres séparent le bourg isolé de la “ville capitale”, Cayenne. Encore aujourd’hui, Saül est accessible uniquement par avion.

« Nos anciens ont dû s’affranchir des contraintes logistiques pour mener à bien cette mission de haute technicité sur cet édifice classé monument historique », raconte le lieutenant Jean-Baptiste.

À l’époque, les travaux ont été réalisés sous l’autorité d’Arnaud de Saint-Jouan, architecte des monuments historiques.

La rénovation de l’église a été saluée le 2 juillet 1995 par la célébration d’une messe et la remise officielle des clés du bâtiment, en présence des autorités politiques, militaires et religieuses de Guyane. En fin d’année 1995, une cloison décorative en bois était installée derrière l’autel. 

Le chemin de mémoire, un lien entre les générations 

D’autres plaques commémoratives, à l’instar de celle de Saül, seront inaugurées tout au long de cette année mémorielle :

• À l’aérodrome de Maripasoula pour la réalisation de la piste d’envol et de la route d’accès entre 1972 et 1978
• À l’aérodrome de Saint-Georges de l’Oyapock, pour la prolongation et l’aménagement de la piste d’envol de 1965 à 1972, sur la route Tonate-le Galion aménagée en 1964

Par conséquent, ces aménagements et rénovations sont les résultats de l’expertise acquise par le RSMA mise au service de la Guyane et de son histoire depuis 60 ans.

Le RSMA Guyane, dont la portion centrale (son état-major et trois de ses quatre compagnies) est basée dans l’ancien camp de la Relégation – continue à faire vivre le patrimoine guyanais et contribue à maintenir un lien entre les anciens et la jeune génération.