« Si la jeunesse ne vient pas à l’archéologie, l’archéologie viendra à elle ». Plusieurs outils en Martinique permettent d’initier les jeunes aux découvertes, aux outils et aux raisonnements de l’archéologie.
Archéocapsule : exposition itinérante
Le concept d’archéocapsule est celui d’une exposition itinérante, clé en main. D’un volume d’1 mètre cube, facilement transportable, elle est ensuite déployée sur quelques dizaines de mètres carrés, créant une exposition à part entière. Chaque archéocapsule s’intéresse à une thématique donnée (les migrations, l’habitat, les soins et la santé…) à travers l’archéologie.
Conçues par l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) et acquises par la DAC Martinique, les archéocapsules peuvent être empruntées gratuitement par toute structure, association, école ou autre.
« D’un volume d’1 mètre cube, facilement transportable, l’exposition itinérante archéocapsule se déploie sur quelques dizaines de mètres carrés, créant une exposition à part entière. »
La ville de Saint-Pierre a ainsi fait l’expérience de cette exposition mobile éphémère au mois de juin 2021 en installant l’archéocapsule consacrée à l’esclavage. « L’archéologie est une science extrêmement importante dans la construction de nos représentations, dans notre compréhension du monde. En s’attachant au factuel et au matériel mis au jour, elle vient corroborer, parfois transformer et toujours enrichir l’Histoire telle qu’elle a été rapportée, écrite et figée, notamment en redonnant une voix à ceux qui en aurait été privé », décrit Robert Régina, médiateur culture du service patrimoine et tourisme de la ville.
L’exposition en question s’intéresse ainsi à la pratique de l’esclavage de la rafle en Afrique au marronnage dans les colonies en s’appuyant exclusivement sur des découvertes archéologiques faites dans différents territoires, en Martinique, en Guadeloupe, à la Réunion… Les constructions contemporaines mettent parfois au jour des vestiges du passé et permettent d’engager des fouilles archéologiques importantes pour l’histoire comme cela a été le cas à Rio de Janeiro au Brésil et à New York aux Etats-Unis. Pour aller plus loin sur l’archéologie de l’esclavage colonial, il est possible de télécharger sur le site de l’INRAP un dossier pédagogique, un cahier d’activité pour l’élève et un livret sur les repères scientifiques.
« L’archéologie vient corroborer, parfois transformer et toujours enrichir l’Histoire telle qu’elle a été rapportée, écrite et figée, notamment en redonnant une voix à ceux qui en aurait été privé. »
Robert Régina
La ville de Saint-Pierre prévoit une seconde édition en 2022, et donne rendez-vous aux écoles, collèges et lycées du nord et de toute la Martinique qui souhaiteront organiser une visite. Cette mise en place éphémère permet de regarder une question dramatique à l’aune de la science, « elle incite à se poser des questions sur un sujet compliqué, elle fait aussi découvrir les outils, les raisonnements et les méthodes employées. C’est un temps de découverte très intéressant pour les jeunes, qui à la fois dépassionne des questions sensibles et éveille leur curiosité », décrit Robert Régina.
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L’archéologie ludique en classe
A ce jour, depuis octobre 2020, plus de 565 élèves de primaire répartis dans 37 classes ont pu profiter de l’animation « Archéologie » du Carbet des Sciences. Là, tout tient dans une mallette, conçue et fabriquée spécifiquement par l’association. La « Malette Archéo » se consacre à l’étude de « l’archéologie et des peuplements précolombiens à la Martinique » sur une période qui va du VIe siècle au XVe siècle.
En s’appuyant sur une série de manipulations simples, la mallette est une parfaite découverte de l’archéologie en tant que science, auprès de tous types de publics (à partir de
8 ans). Elle comprend ainsi plusieurs ateliers : un odorama, une carte archéologique qui répertorie les découvertes sur tout le territoire, un village précolombien, une frise chronologique.
Les interventions se font dans la classe mais sortent du temps et du cadre académique. « C’est toujours un peu l’événement quand le médiateur du Carbet des sciences arrive dans une classe », témoigne le directeur de l’association, Christophe Simonin. La mallette Archéo est une sorte de « chapeau magique », qui permet au médiateur culturel de ne pas répéter un seul modèle de présentation et de s’adapter à la curiosité des élèves. Succès garanti, « on retient mieux ce qu’on a manipulé ! », sourit Christophe Simonin.
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