Prévention. Sollicitée par l’ARS Guyane, la Croix-Rouge déploie le dispositif WASH (WAter Sanitation Hygiene) sur le territoire. L’objectif de ce projet humanitaire, coordonné par Margot Oberlis, est de prévenir les épidémies par la promotion de l’hygiène et la gestion de l’eau potable. – Texte Adeline Louault

Quel est l’origine de WASH en Guyane ?

Margot Oberlis : En 2020, en pleine crise Covid, le FEDER a débloqué des fonds d’urgence pour venir en aide aux populations vulnérables. Le projet, également financé par l’ARS Guyane et l’État, consiste à freiner la propagation du coronavirus en distribuant des kits hygiène (contenant brosse à dents, dentifrice, masque et savon) et en informant sur l’importance des gestes barrières.

Un second axe vise à accompagner ces populations dans la gestion des points d’eau et la conservation des stocks d’eau potable. Face aux risques épidémiques présents sur le territoire, la sensibilisation aux bonnes pratiques s’étend également aux maladies hydriques y compris à transmission vectorielle (dengue, paludisme) ainsi que certaines zoonoses (leptospirose).

« Face aux risques épidémiques présents sur le territoire, la sensibilisation aux bonnes pratiques s’étend aux maladies hydriques y compris à transmission vectorielle ainsi que certaines zoonoses. »

En quoi consiste le dispositif sur le terrain ? 

L’équipe WASH est composée de deux experts en Eau Hygiène et Assainissement (EHA), d’une coordinatrice et d’une dizaine d’agents de terrain répartis sur les communes de l’intérieur et le littoral. Formés par Guyane Promo Santé et nos experts EHA, les agents vont à la rencontre des habitants via des maraudes de sensibilisation sur différentes thématiques en lien avec la promotion de l’hygiène et la gestion de l’eau.

Ils favorisent la création de comités de quartiers quand ceux-ci n’existent pas déjà et les accompagnent dans la mise en œuvre d’actions collectives en lien avec la prévention de certaines maladies. Véritables veilles sanitaires, ils aident à mettre en place de bonnes pratiques sur les usages de l’eau, sur l’entretien des espaces autour des points d’accès à l’eau et plus largement dans les quartiers pour prévenir les maladies hydriques.

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Quel est le bilan, un an après le début de l’opération ?

Plus de 9 000 personnes ont été sensibilisées et près de 5 000 kits hygiène distribués. Sur le littoral, notre objectif était de créer un lien de confiance avec les résidents des zones d’habitat spontané. Les résultats sont encourageants. Des dynamiques se sont créées avec les comités de quartier. Heureux de s’impliquer, les habitants se sentent en outre valorisés. Dans les communes de l’intérieur, notre démarche s’est vue retardée par la pandémie. L’action dans ces zones isolées s’est surtout concentrée sur la prévention Covid.

« Des dynamiques se sont créées avec les comités de quartier. Heureux de s’impliquer, les habitants se sentent en outre valorisés. »

Prévu jusqu’en mars 2022, le projet WASH pourrait-il être pérennisé ? 

Devant l’étendue des besoins, il serait pertinent de l’inscrire dans le territoire de façon permanente. Nous voudrions consolider les partenariats avec les associations, les habitants, les collectivités et proposer une approche intégrée en EHA. Nous aimerions également que nos agents puissent renforcer leur expérience et que celle-ci soit valorisée par un diplôme universitaire. L’avenir du projet WASH dépend aujourd’hui de l’obtention de nouveaux financements. 

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