Plantation. Le programme Péyi Vert a débuté en juin 2020 et a pour objectif de dynamiser la biodiversité martiniquaise en plantant 1 million d’arbres en cinq ans. – Texte Yva Gelin

L’objectif est ambitieux et est confronté à un contexte sanitaire ralentissant chaque projet, mais ces derniers ne sont pas irréalisables pour autant. Le point avec Marie-Line Tally, Chargée de mission pour le projet Péyi Vert à Entreprises & Environnement.

« La Caraïbe, et donc la Martinique, fait partie des 36 « hotspots » de la biodiversité mondiale, régions dans lesquelles sont répertoriées plus de 1 500 plantes endémiques et dont 70 % sont en danger. »

Pourquoi est-il important de planter des arbres ?

Marie-Line Tally : La Caraïbe, et donc la Martinique, fait partie des 36 « hotspots » de la biodiversité mondiale. C’est-à-dire des régions dans lesquelles sont répertoriées plus de 1 500 plantes endémiques et dont 70 % sont pourtant en danger. Il s’agit donc de rendre la Martinique à sa nature, en encourageant la plantation d’arbres endémiques ou originaires du bassin caribéen dont la population a fortement baissé à cause des activités anthropiques. Il est essentiel que ce soit des espèces de la région pour permettre de conserver la faune associée. On parle de biodiversité dans son ensemble ! Certaines espèces que nous conseillons, comme l’arbre à pain, ne sont pas endémiques mais ont une valeur culturelle et nourricière importante.

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Qui peut participer au programme et comment ?

Les porteurs de projets peuvent être des communes ou des agriculteurs qui proposent des projets, des lieux et prennent en charge l’entretien des arbres. Les mécènes, c’est-à-dire les entreprises, apportent le financement. Enfin la logique de chaque projet est réfléchie et contrôlée par un comité de pilotage qui regroupe des acteurs tels que l’ONF, la Chambre d’Agriculture ou encore l’Association des Pépiniéristes A3P2FM…

Afin de cibler au mieux les actions, trois zones environnementales ont été définies et à chacune correspond des types de végétaux. Il y a ainsi, la zone littorale, la zone urbaine et la zone agricole. Pour les particuliers, nous organisons ponctuellement des dons d’arbres. L’agence Havas est notre partenaire en communication pour ces actions. 

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Concrètement, comment avance l’opération Péyi Vert ? 

En termes de réalisations, malgré le contexte sanitaire, certains projets ont pu aboutir. Sur la commune du Prêcheur, nous avons fourni 3 000 plants à Marc Anthony Cangan, un jeune agriculteur, pour diversifier les espèces sur son exploitation. Dans la commune de Petit-Bourg, nous avons commencé à planter en juillet avec des associations de la commune. Les enfants ont planté les premiers arbres tels que des génipas, palmiers balais… Il y a également un partenariat avec la ville du Lamentin dans le cadre du projet « Nature en Ville ».

« Un des projets nous tenant particulièrement à cœur est celui de « Yoléfey », consistant à replanter les arbres utilisés pour la fabrication des yoles et gommiers. »

Aussi, un des projets en cours nous tenant particulièrement à cœur est celui de « Yoléfey », qui consiste à replanter les arbres utilisés pour la fabrication des yoles et gommiers, c’est-à-dire des espèces comme le poirier, le bois blanc ou encore le gommier. Un projet que nous avons couplé avec un objectif éducatif afin de familiariser le grand public avec ce patrimoine environnemental.

Péyi vert, c’est certes un programme pour replanter mais nous tenons également à intégrer au maximum une dimension sociale dans la mesure où l’on protège mieux ce que l’on connaît et comprend !

Association Entreprise & Environnement
Marie-Line Tally   
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