AXA Antilles-Guyane, un ancrage local à toute épreuve 

Politique d’entreprise. Après une réorganisation en profondeur de la structure, des métiers, des logiciels, l’assureur concrétise sa vision et ses engagements à l’échelle des trois territoires. Rencontre avec Loup de Fréminville, un directeur attentif et appliqué. – Texte Mathieu Rached

Vous jouissez d’une longévité plutôt rare à la direction Antilles-Guyane d’un des plus importants assureurs mondiaux. À quoi l’attribuez-vous ? 

C’est vrai que c’est assez inédit dans l’histoire de la direction régionale. Je risque de vous surprendre, mais ça s’est construit petit à petit sans grande manœuvre politique de ma part. En 2012, après 20 ans de boîte et 5 métiers différents, je m’apprêtais à entamer une autre étape de ma carrière quand on m’a donné l’opportunité concrète d’exprimer pleinement ma vision de l’entreprise. S’en est suivie ma nomination comme directeur, et à partir de là, depuis 10 ans, salariés, cadres, représentants syndicaux et direction, nous avons déjoué certaines faiblesses structurelles et reconstruit le réseau professionnel que vous connaissez. 

Autrement dit, si je comprends bien, même si AXA fait partie des leaders mondiaux, à l’échelle des Antilles-Guyane c’était loin d’être gagné ? 

(rire) C’est sûr ! Il y a 10 ans, notre situation économique n’était pas brillante. Nous avons réussi à déjouer les pronostics, à construire quelque chose au niveau humain et c’est une grande fierté pour l’ensemble de nos équipes en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane. Aujourd’hui nous préparons l’étape suivante avec l’ambition de renforcer et rajeunir nos effectifs, en choisissant des recrutements qui ont du sens à l’échelle de l’entreprise comme du territoire.

« Je crois que c’est important de trouver des gens du pays qui ont fait le choix de partir et qui ont eu la chance d’avoir une expérience ailleurs. »

Vous faites ainsi du vieillissement de votre masse salariale une opportunité pour stimuler la jeunesse et encourager le retour au péyi ? 

C’est l’idée, et surtout notre situation économique nous le permet car nous sommes aujourd’hui dans un contexte favorable. Pendant 20 ans, nous n’avions pas pu recruter. Au cours des deux dernières années, nous avons accueilli 8 nouvelles personnes au siège ou en espace conseil, auxquelles s’ajoutent les propres recrutements des agents généraux AXA qui suivent leur propre politique de développement. Derniers en date, deux jeunes femmes (photographiées en photo principale aux côtés de Loup de Fréminville, ndlr) viennent de nous rejoindre en Martinique sur des postes qualifiés, à la Direction Service aux clients et à la Direction Réglementaire. En Guadeloupe, nous allons recruter un animateur commercial départemental dès le premier semestre 2022. 

Le retour au péyi, ce n’est donc pas qu’une hypothèse c’est une réalité

Le retour au pays est non seulement possible mais c’est aussi et surtout une chance pour nos entreprises. Je crois que c’est important de trouver des gens du pays qui ont fait le choix de partir et qui ont eu la chance d’avoir une expérience ailleurs. Ils vont s’appuyer sur ce bagage pour faire grandir l’entreprise, leurs collègues mais aussi nos territoires. 

Comment se sont déroulés les deux derniers recrutements que vous citiez ?

C’est Linkedin et notre tissu relationnel qui nous ont conduit à Océane Dupas et Rosalie Monlouis-Bonheur. Nos critères de recrutement sont basés sur la compétence, l’expérience et l’envie de s’investir, et il se trouve que sur les 2 postes recherchés, nos meilleures candidates étaient à la fois martiniquaises et bénéficiaient d’une expérience professionnelle réussie à AXA sur Paris. Depuis quelques mois, intégrées à l’équipe AXA Antilles-Guyane, elles prennent en main leurs missions fortes d’une connaissance parfaite de nos métiers mais aussi des process, des logiciels internes. C’est une chance pour l’ensemble de la structure, salariés et agents généraux.

« Nos services de back office, répartis entre la Martinique et la Guadeloupe, sont construits sur notre volonté de garder un service après-vente local et performant pour ne pas externaliser. »

Ces recrutements sont aussi la meilleure manière de réitérer la promesse de “proximité” sur laquelle s’est bâtie AXA Antilles-Guyane ? 

Clairement, on s’inscrit à rebours de la délocalisation. Pour vous donner un exemple, nous pourrions avoir un back office diminué de moitié, mais nous avons fait un choix de développement fort et assumé. Ainsi nos services de back office, répartis entre la Martinique et la Guadeloupe, sont construits sur cette volonté de garder un service après-vente local et performant pour ne pas externaliser. Cette politique de proximité, que ce soit en Martinique, Guadeloupe ou Guyane, elle se matérialise également par notre réseau d’agents généraux fortement développé depuis 10 ans. Nos 13 agents, chacun avec sa propre équipe, sont les premiers représentants et interlocuteurs de nos assurés.

Au bout de 10 ans, malgré un durcissement du métier devenu plus réglementaire, plus concurrentiel, et deux ans de crise covid, on ne perçoit pas d’usure chez le directeur que vous êtes. Vous êtes un optimiste de nature ? 

(sourire) Vous savez, même si je suis, en effet, plutôt de nature optimiste, AXA Antilles Guyane c’est comme si c’était “ma boîte”. Je ne me suis pas donné trois ou quatre ans pour faire une carrière au sein d’AXA France, je travaille sur les Antilles-Guyane depuis 30 ans avec une projection sur du long terme. C’est sans doute ce qui explique cet “enthousiasme” que vous relevez, mais il ne doit pas cacher les remises en question que l’on vit en tant que chef d’entreprise. Je suis content de nos résultats mais sans autosatisfaction, une entreprise, une équipe, des valeurs, ça se construit et se défend au quotidien. Il faut continuer à se projeter dans l’avenir après 10 ans comme au premier jour.