CESER. En observant les problématiques, en réfléchissant à des solutions et en proposant des orientations aux conseillers régionaux, Christophe Wachter et ses 48 pairs portent la voix de la société civile guadeloupéenne. – Texte Audrey Juge

Qu’est-ce que le CESER et quel est son rôle ?

Christophe Wachter, Président du CESER de la Région Guadeloupe : Le Conseil Économique Social et Environnemental Régional est une institution locale correspondant à un regroupement de personnes d’appartenances diverses qui sont globalement issues du monde professionnel et associatif de notre archipel. C’est une représentation plurielle de la société guadeloupéenne. Ses 49 membres répartissent leur travail en cinq commissions thématiques distinctes, avec pour vocation d’aviser les conseillers régionaux, et de les éclairer dans les décisions qu’ils votent en matière de politiques publiques.

« Le CESER est de fait une instance de démocratie consultative et participative qui tente de donner un prolongement concret à la notion de vivre-ensemble. »

Le CESER est de fait une instance de démocratie consultative et participative qui tente de donner un prolongement concret à la notion de vivre-ensemble. Pour ma part, je préside le Bureau de cette assemblée depuis février 2018, ayant été le plus jeune Président d’un CESER en France, ce qui a suscité, je l’espère, une part d’émulation. 

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Au-delà de cette représentation du vivre-ensemble, comment s’organise le CESER ?

Le CESER travaille sur les grands sujets qui touchent aux compétences régionales : le développement économique, l’aménagement du territoire, les questions sociales, les affaires d’ordre budgétaire et fiscal, mais également l’insertion dans notre environnement caribéen, les affaires européennes et les politiques publiques. Débattre de ces sujets nous conduit à établir une synthèse entre des intérêts et des visions qui sont parfois opposés. Le défi est de faire émerger de ces sujets collectifs, une synthèse concertée de nos intérêts et visions, et des préconisations qui soient utiles à l’exécutif régional dans sa prise de décision. 

« Le défi est de faire émerger de ces sujets collectifs, une synthèse concertée de nos intérêts et visions, et des préconisations qui soient utiles à l’exécutif régional dans sa prise de décision. »

Sur quels sujets travaillez-vous en ce moment ?

Nous sommes forcément concentrés sur la grande problématique de l’eau et l’accès à cette ressource, car nous considérons qu’il s’agit là de la ligne de démarcation entre un territoire développé et un territoire sous-développé ou mal-développé. Jean-Marie Brissac, premier vice-président du CESER, a piloté pendant près de 6 mois une série de consultations sur la problématique de l’eau et comment apporter des éléments pertinents aux réflexions portant sur une meilleure organisation structurelle. Il en est ressorti un travail remarquable qui a été pris en compte par les instances nationales au travers de la création de la Structure Unique de l’Eau

D’autre part, tous les sujets d’ordre économique et social sont prioritaires en ce début d’année 2022. Le tourisme, par exemple, est un des axes économiques forts de notre territoire. Notre politique touristique doit être dynamique ; c’est à notre sens le rôle de la société civile que de formuler des préconisations en ce sens, notamment celle qui consiste à promouvoir une notion de durabilité dans les activités touristiques. À travers la gastronomie, les modes d’hébergement, les points d’intérêt touristique et de biodiversité et les modes de déplacement, nous essayons de construire une vision à long terme de notre territoire.

Nous croyons fortement que faire évoluer la Guadeloupe autour de ces ambitions emportera des répercussions positives sur le territoire et sur notre vie collective, car cela peut véritablement engendrer un cercle vertueux à travers un meilleur traitement de nos déchets, une meilleure gestion des énergies, et bien entendu la création d’emplois pérennes liés à cette durabilité des activités. Le but étant de stimuler au maximum les activités connexes au tourisme, en revalorisant leurs piliers endogènes.

« L’idée force est que le vivre-ensemble dépend en grande partie de notre attitude vis-à-vis de notre environnement et envers les uns et les autres, ainsi que de la qualité des pratiques et des réflexes que nous adoptons dans notre vie sociale. »

En réalité, je pense que le patrimoine naturel exceptionnel qui est le nôtre et la nécessité pour les Guadeloupéens d’y trouver leur place, peut être le point de départ de toutes nos réflexions, de tous nos axes de travail et pourquoi pas d’une évolution positive dans nos comportements individuels.

L’idée force est que le vivre-ensemble dépend en grande partie de notre attitude vis-à-vis de notre environnement, de notre attitude envers les uns et les autres, ainsi que de la qualité des pratiques et des réflexes que nous adoptons dans notre vie sociale.

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