Conseil Départemental. Maintenir et renforcer le lien social, lutter contre l’exclusion, c’est l’ambition assumée de la nouvelle gouvernance du Conseil départemental. – Texte Willy Gassion

La Guadeloupe a subi les conséquences d’une crise sanitaire et sociale qui a aggravé les disparités au sein même de la société guadeloupéenne. Quels dispositifs le Conseil Départemental a mis en œuvre afin de répondre à l’urgence ? 

Adrien Baron, Président de la Commission insertion et lutte contre les exclusions : La crise sanitaire liée à la covid-19, conjuguée à la crise sociale a été d’une gravité exceptionnelle. Ses conséquences ont aggravé le déséquilibre socio-économique que connaît déjà la Guadeloupe. Il est essentiel de contribuer au maintien du lien social et des solidarités.

Le Département a tenu à donner plus de visibilité aux dispositifs existants en matière d’accompagnement pour la formation et pour l’emploi des jeunes tout en formulant de nouvelles propositions permettant de garantir l’insertion et la cohésion sociale. La création, par exemple, de brigades de solidarité est l’une de nos propositions phare. Il s’agit de brigades de solidarité présentes dans les quartiers ayant pour objectif de donner plus de lisibilité aux dispositifs proposés par la collectivité départementale.

« La création de brigades de solidarité présentes dans les quartiers est l’une de nos propositions phare, afin de donner plus de lisibilité aux dispositifs proposés par la collectivité départementale. »

Quelles politiques publiques envisagez-vous de promouvoir dans le cadre de votre plan de mandature, afin de concourir au vivre ensemble ? 

Nadia Négrit, Présidente de la Commission Enfance, Jeunesse et Famille : Notre ambition de contribuer au vivre-ensemble au sein du territoire guadeloupéen est mise en avant dans l’ensemble de nos politiques publiques, de la protection de la biodiversité et de l’environnement, la gestion de l’eau et des routes, à l’accompagnement à la mixité sociale, en passant par la démocratisation de la culture et l’accès au patrimoine.

En renforçant les ponts avec les acteurs de la société civile, le Conseil Départemental concourra, par exemple, à une meilleure promotion de la lecture publique et mettra à disposition des outils novateurs. Ils permettront de garantir une inclusion de tout un chacun via l’apprentissage et la lecture.

Par ailleurs, en mettant en œuvre des politiques publiques, avec l’ensemble de nos partenaires, et l’ambition de conserver un cadre de vie préservé et propre, nous veillerons à offrir un environnement propice au développement et à l’épanouissement de chacun, de manière égale sur l’ensemble du territoire guadeloupéen.

Enfin, garantir le maintien du vivre-ensemble, c’est faire en sorte que ces personnes puissent avoir un cadre sécurisé et adapté, notamment pour nos personnes vieillissantes ou en situation de handicap. 

À lire également | Conseil départemental de la Guadeloupe : un programme pour l’insertion

Après l’épisode aigu de contestation sociale, ne pensez-vous pas que le risque d’exclusion menace un plus grand nombre de guadeloupéens ?

A.B. : Au Département, depuis le début de la crise sanitaire, nous faisons le constat d’une démultiplication des situations de précarité à travers la courbe du RSA. Depuis le premier confinement, le nombre de bénéficiaires a augmenté de 4 000 personnes. Face à ce risque d’exclusion, le premier acte de solidarité du Département est de garantir un minimum de ressources aux personnes sans revenu.

La lutte contre l’exclusion est donc un axe important de nos politiques publiques auquel nous consacrons des moyens considérables pour financer des mesures spécifiques telles que celles concourant à la lutte contre l’échec scolaire et la déscolarisation précoce des adolescents, à la lutte contre l’illettrisme, mas encore l’aide alimentaire, le soutien financier aux centres d’hébergement des SDF ou des femmes victimes de violences, l’accompagnement social lié au logement pour les familles endettées, les secours d’urgence, le logement locatif très social.

La famille guadeloupéenne est le pilier de notre société. Entre précarité, diversité, vieillissement… comment le Département compte-t-il promouvoir le vivre ensemble ?

N. N. : Nous devons résister à l’isolement, à la solitude, aux individualismes et rester en lien avec “l’autre” et avec le groupe. Au Conseil départemental, nous nous attachons à faire émerger ce lien social, à le renforcer et le promouvoir dans toutes nos politiques car il est le garant de la cohésion sociale et de la qualité du vivre ensemble. Cela concerne bien entendu nos politiques sociales, celles de l’enfance, de la famille et de la jeunesse, celles de l’enseignement, mais également les personnes âgées, les personnes handicapées et celles qui sont en situation d’insertion. 

« Nous nous attachons à faire émerger ce lien social, à le renforcer et le promouvoir dans toutes nos politiques car il est le garant de la cohésion sociale et de la qualité du vivre ensemble. »

À lire également | Un fonds d’aide aux artistes créé par le Conseil départemental