Comment définir ses prétentions salariales ? Quels arguments utiliser pour négocier son salaire et convaincre un recruteur ? À quel moment négocier en entretien ? Cette question de la rémunération est toujours très redoutée par les candidats, notamment quand il s’agit de négocier son premier salaire. Laïza Marie, experte RH, partage quelques étapes à suivre pour être prêt le jour J. – Texte Laïza Marie, Axelle Dorville

Laïza Marie - senior HR Business Partner - coach RH bénévole association Jeunesse Outre-Mer
Laïza Marie, experte RH (Photo Aurélie Chantelly)

Définir ses prétentions salariales

Parler de ses prétentions salariales est toujours délicat et ne s’improvise pas, d’autant plus que montrer que l’on maîtrise le marché, que l’on a pris le temps de se renseigner sur l’entreprise et que l’on connaît sa valeur, permettra de faire la différence auprès des recruteurs au moment de négocier son salaire. 

Pour bien se positionner en termes de rémunération, une recherche Google sera utile pour découvrir les niveaux de salaire selon le secteur, le niveau d’étude/ formation, les années d’expérience, la fonction et la localisation du poste, l’entreprise pouvant se baser sur le coût de la vie pour établir sa grille de salaire. Le site Glassdoor est une bonne ressource pour connaître les salaires pratiqués dans une entreprise en particulier. Certains cabinets de recrutement réalisent par ailleurs des études de rémunération. Cela permettra de se faire une meilleure idée de sa valeur, qu’il faudra également mettre en lien avec les évolutions du marché et la situation financière de l’entreprise. 

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Parler en salaire brut 

Dans un deuxième temps, afin de faciliter les échanges lors de la négociation salariale, il faudra bien penser à raisonner en rémunération brute annuelle, le mode de calcul adopté par les recruteurs, et non en salaire net mensuel. Des calculateurs en ligne permettent ainsi de réaliser des simulations de salaire brut/salaire net et vice versa. Il est également important d’estimer une fourchette de rémunération (brute annuelle !) et de se fixer une limite basse à ne pas dépasser. Faire ses calculs au préalable évitera de bafouiller lors de l’entretien. 

« Au-delà du salaire, certains avantages peuvent permettre de faire de réelles économies ou d’améliorer son équilibre vie perso/vie pro. »

Penser “package” de rémunération

Il ne faut pas hésiter à élargir sa réflexion au package de rémunération, qui comprend le salaire mais aussi les primes variables, commissions et autres avantages en nature ; tels que le remboursement des frais de transport/frais kilométriques, les tickets restaurants et chèques cadeaux, le téléphone portable ou la voiture de fonction, et le télétravail par exemple. Au-delà du salaire, certains avantages peuvent ainsi permettre de faire de réelles économies ou d’améliorer son équilibre vie perso/vie pro.

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Ne pas négliger ses soft skills

Il faudra ensuite utiliser des éléments factuels et des arguments solides pour justifier sa fourchette de salaire auprès du recruteur. L’enjeu est ainsi de montrer à l’entreprise la plus-value que représente ce recrutement. 

Pour prouver la légitimité de sa demande, il est important d’identifier avant l’entretien les exigences du poste que l’on remplit entièrement ainsi que les éventuelles faiblesses de son profil, qui peuvent être utilisées par le recruteur pour faire baisser le montant de l’offre. Lister ses plus-values, ce que l’on peut apporter à l’entreprise au-delà du savoir-faire attendu (réseau, fichier client, maîtrise d’une langue étrangère, expertise dans un autre domaine), ainsi que les compétences comportementales, les fameux soft skills, permettra de contrebalancer les faiblesses identifiées.  

« Il vaut parfois mieux accepter un poste moins bien payé si celui-ci peut permettre d’engranger une expérience ou une expertise qui permettra de se vendre plus cher par la suite. »

Prévoir le jour de la négociation

Il est important de savoir qu’il vaut mieux laisser l’employeur aborder la question de la rémunération lors des entretiens d’embauche. Certains recruteurs attendent cependant le second voire le dernier entretien pour la mettre sur le tapis. Afin de prendre les choses en main, il est tout à fait possible de poser la question du déroulé du processus de recrutement, afin de savoir à quel moment le sujet sera évoqué. Quoi qu’il en soit, il ne faut absolument pas terminer le processus de recrutement sans avoir parlé rémunération. 

Si, à l’issue de l’entretien, le salaire proposé ne convient pas, exposer de nouveaux éléments chiffrés – des résultats qualitatifs et/ou quantitatifs durant de précédentes expériences par exemple – peut permettre de rouvrir la porte aux négociations. On peut tout à fait se permettre d’être intransigeant quand on est très demandé sur le marché. Autrement, être stratégique et adopter une réflexion sur le long terme aidera à se décider : il vaut parfois mieux accepter un poste moins bien payé si celui-ci peut permettre d’engranger une expérience ou une expertise qui permettra de se vendre plus cher par la suite.

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Se donner le temps de la réflexion

Dans tous les cas, il n’y a aucune obligation à donner une réponse immédiate au recruteur. Les promesses d’embauche ont généralement une validité d’une semaine. Tout candidat est parfaitement en droit de demander ce délai de réflexion, que ce soit sur le salaire ou d’autres éléments de l’embauche, ce qui peut inciter le recruteur à revoir son offre s’il souhaite réellement recruter le profil. Enfin, il faut garder en tête que la marge de négociation salariale ne dépasse généralement pas les 10 %.

Il ne faut pas avoir peur de négocier son salaire car comme on dit : « Qui ne tente rien, n’a rien ». On ne perd rien à faire une contre-proposition. 

« « Qui ne tente rien, n’a rien ». On ne perd rien à faire une contre-proposition. »

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