Comment devenir une entreprise modèle de l’économie circulaire ?

Corinne Concy, fondatrice de KALÉIDOSCOPE, incubateur des entreprises engagées (Photo Jean-Albert Coopmann)
Yva Gelin

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’économie circulaire n’est pas un secteur d’activité mais un mode de fonctionnement choisi. Détails de ce qu’implique ce choix avec Corinne Concy, fondatrice de KALÉIDOSCOPE, incubateur d’entreprises sociales, durables et solidaires. (Texte Yva Gelin, Photo Jean-Albert Coopmann)

Qu’est-ce que cela implique pour une entreprise de s’engager dans l’économie circulaire ?

L’économie circulaire s’organise autour de sept piliers. Le premier, l’approvisionnement durable, implique une réflexion sur le prélèvement des ressources naturelles dont l’extraction ou l’utilisation aurait un impact négatif sur l’environnement. En ce qui concerne l’énergie, il s’agit, par exemple, de prioriser la consommation d’énergie dite renouvelable et propre comme le solaire, l’éolien. Le pilier 2 est l’éco-conception. La question n’est pas uniquement de savoir comment vendre un produit, mais d’avoir recours à des pratiques vertueuses (approvisionnement, transport, emballage, conditionnement, méthodes de ventes…) sur toutes les étapes du cycle de vie du produit/service, de l’amont à l’utilisation ultime. L’écologie industrielle et territoriale (EIT) est le troisième pilier et repose sur le principe que ce qui est un déchet pour l’un peut avoir une valeur d’usage pour un autre.

C’est-à-dire ? 

En fait, l’EIT identifie des opportunités et crée des synergies intelligentes et des échanges peu onéreux entre les différents acteurs économiques, pour prévenir les déchets issus de l’activité économique. Le quatrième pilier de l’économie circulaire est l’économie de la fonctionnalité. Celui-ci incite à favoriser la mutualisation d’un même matériel, d’un lieu, d’un logiciel… pour plusieurs acteurs par une offre de partage ou de location et en optimiser l’utilisation et l’amortissement, limiter le gaspillage et les achats peu utiles. Puis nous avons deux piliers qui constituent les piliers 5 et 6, respectivement « Allongement de la durée d’usage » et « Consommation responsable ». Dans le cadre de ces piliers, il s’agit d’impacter le comportement d’achat du consommateur et l’encourager à avoir recours aux circuits courts, à la réutilisation, à la réparation et à la revalorisation des objets et matériaux.

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Mais quelle est la différence avec l’EIT qui encourage également la réutilisation ?

En réalité, les différents piliers sont complémentaires. Un acteur peut s’engager dans plusieurs démarches de l’économie circulaire à la fois. Par exemple, l’association InSolidum revalorise des bouteilles en plastique en luminaires, mobiliers, bijoux, etc. Elle a recours à l’EIT, tout en impactant le comportement des consommateurs, en ayant recours à des technologies peu consommatrices d’énergies (les LED) et en contribuant à la prévention et au recyclage des déchets plastiques. Enfin, la gestion des déchets, relève de la compétence des collectivités. Elles ont donc à cœur d’inciter à recourir aux pratiques précédemment énoncées mais également de mettre en place et soutenir des outils qui en facilitent le recyclage (7e pilier) comme les déchèteries, les recycleries et l’organisation de filières de gestion adaptées et efficaces comme pour le BTP.

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Faut-il regrouper tous ces piliers pour faire partie de l’économie circulaire ?

Non, une structure peut très bien être dans une démarche d’économie circulaire et pour autant ne travailler que sur un seul pilier. Elle n’a pas non plus l’obligation d’en faire son activité principale. À vrai dire, les enjeux les plus importants pour les acteurs qui souhaitent s’engager dans l’économie circulaire sont d’abord de comprendre ce qu’implique cette démarche. De clarifier leurs objectifs et besoins et d’identifier les acteurs déjà engagés en Martinique pour des collaborations. Il s’agit de comprendre aussi les dispositifs d’appui existant pour les mobiliser efficacement et c’est dans cet esprit que nous avons créé Alter’Actifs.

Alter’Actifs, événement à ne pas louper

Pendant 6 jours, acteurs de l’économie circulaire se regroupent dans le cadre d’ateliers, de conférences et de débats. Une troisième édition du 14 au 19 novembre au Domaine Château Gaillard. 

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