Ingénieure, comédienne, metteuse en scène et coach en entreprise, Nathalie Laul met aujourd’hui son expérience riche et atypique au service de Gwad’Air, l’Observatoire régional de la qualité de l’air. Un nouveau défi en accord avec ses valeurs profondes.

Texte Adeline Louault – Photo Lou Denim

C’est un secteur à fort enjeu, dans lequel il y a urgence à agir

Nathalie Laul, ingénieure au service de Gwad’Air

Ingénieure de formation, la directrice de l’Association agréée de surveillance de la qualité de l’air en Guadeloupe a sans cesse oscillé entre le monde de l’entreprise, dans le secteur de l’industrie notamment, et celui du spectacle puisqu’elle est aussi diplômée d’une école d’art dramatique. Utilisant les techniques du théâtre pour accompagner les cadres, elle a même su concilier ses deux vocations à travers sa propre structure de conseil et de coaching. Désireuse de s’investir dans une « mission qui a du sens » et de s’impliquer pour le territoire, elle a rejoint Gwad’Air avec l’envie de « participer au changement » en contribuant à la préservation de son île et de la santé de ses habitants. Un nouveau défi aux allures d’aboutissement : « Les problématiques climat et énergie sur lesquelles j’ai longtemps travaillé ne sont pas très éloignées de celles liées à l’air. C’est un secteur à fort enjeu, dans lequel il y a urgence à agir ».

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Gwad’air garantit un air sain aux citoyens

Créée en 2000, Gwad’Air procède de la Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (LAURE), promulguée en 1996, qui reconnaît à chaque individu le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Outre le suivi réglementaire des polluants atmosphériques, Gwad’Air prévoit leur évolution, informe au quotidien et alerte en cas de phénomènes de pollution atmosphérique. Composée de 11 ingénieurs et techniciens, l’association accompagne également les partenaires publics et privés dans la mise en place d’outils de mesure et d’analyse de leurs retombées atmosphériques.

Le volet communication, avec des actions diverses de sensibilisation, est très important. « Les sources de pollution principales sont naturelles mais il faut s’abstenir d’y ajouter des pollutions humaines car cela crée des réactions chimiques encore plus nocives. »

Une activité fortement liée à l’innovation

Outre les polluants réglementés, notamment les particules fines (issues des brumes de sable) et l’ozone – qui impactent le plus la Guadeloupe –, les émanations des sargasses, Gwad’Air surveille depuis peu les polluants émergents comme le glyphosate et les particules ultrafines (issues des processus de combustion comme les boucans par exemple). « Nous développons aussi l’activité de surveillance de la qualité de l’air intérieur, dont les émissions polluantes sont diverses : meubles neufs, produits d’entretien, humidité, etc. ».

La participation à d’ambitieux programmes de recherche, la formation et l’usage des nouvelles technologies jouent un rôle capital dans l’amélioration constante des services de Gwad’Air. Grâce à des outils de modélisation innovants, les ingénieurs d’étude de l’observatoire peuvent simuler la dispersion des gaz dans l’air afin de prévoir les futurs épisodes de pollution et estimer l’exposition des populations. « Nous espérons pouvoir utiliser très prochainement ce procédé pour les émanations des sargasses », confie Nathalie Laul. « Notre marge de développement est immense et c’est très motivant ! ».

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